Projet LOVE

Pour en finir avec la violence

Vingt adolescents. Quarante œuvres. Un thème : la violence. Résultat ? L’exposition Transitions, un témoignage unique, intime et terriblement troublant de la vie blessée de ces grands enfants, qui se tient ces jours-ci au Centre de commerce mondial de Montréal.

Réalisée dans le cadre du programme
art-médias du projet LOVE – Vivre sans violence (un OSBL qui œuvre depuis plus de 20 ans en prévention de la violence et de la toxicomanie chez les ados), l’exposition est le fruit d’un long travail d’introspection, qui s’est déroulé tout au long de l’année. Les adolescents, des volontaires âgés de 13 à 16 ans, envoyés par des travailleurs sociaux, des enseignants ou autres, se sont réunis pendant 24 semaines, deux fois par semaine, pour explorer leurs blessures, leur intimité, leurs plus grands secrets. À travers la photo, l’écriture ou la vidéo, ils ont été en mesure de discuter, entre eux et avec des intervenants, de leur réalité.

« On utilise la photo parce qu’il est beaucoup plus facile de faire sortir les émotions via ce médium, explique
Jean-Nicolas Latour, coordonnateur du programme. Poser la question : “Quelle violence as-tu vécue ?”, ce serait un peu intense. »

« La photo est un moyen
de sortir un poids qui ne serait autrement pas sorti par les mots. C’est moins intimidant.
Et beaucoup plus créatif. »

— Jean-Nicolas Latour

La preuve ? « Le temps peut créer des ravages, il peut blesser. Ma photo, c’est un peu ce qu’elle signifie », explique Alissa, 15 ans, devant son œuvre : une photo d’une rose blanche (« la pureté ») tachetée de rouge (« le sang »). « Le programme m’a permis de m’exprimer. Parce que moi, j’ai vraiment de la misère avec les mots. Ça m’a aidée à ne plus avoir peur de m’exprimer, et à dire les choses d’une autre manière. »

Zino, 18 ans, a participé au programme
art-médias l’an dernier, et a poursuivi cette année dans un programme baptisé Leadership, visant toujours la prévention de la violence. « On dit qu’il n’y a pas de médecine pour les blessures du cœur, mais ce programme LOVE, c’est un petit remède qui soulage. Discuter, ça enlève un gros poids. » Et la photo ? « Ça aide à s’ouvrir. Tu regardes ton œuvre et tu te sens léger. Comme si tu avais posé tes problèmes, conclut-il. Et ça, ça aide vraiment à avancer. »

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