Statistiques avancées

Subban, moteur de l'attaque du CH

P.K. Subban n'a jamais été aussi prolifique en carrière à cinq contre cinq et présente des statistiques impressionnantes malgré l'avantage numérique anémique de son équipe.

P.K. Subban connaît, encore une fois, une excellente saison. Sans trop qu’on le mentionne, il a désormais égalé la meilleure production de sa carrière avec 53 points, il est à un but de son sommet de 14 et éclipse sa saison Norris avec une fiche de + 19.

Ces chiffres sont d’autant plus impressionnants que l’avantage numérique du CH, source traditionnelle de points pour Subban, ne casse rien cette saison.

Le détail des statistiques compilées par Subban nous révèle pourtant qu’il ne connaît pas, par rapport à ses saisons précédentes, une campagne exceptionnelle. Ça n’est pas rien, lorsqu’on sait que Subban est présentement 5e pointeur chez les défenseurs de la LNH, à égalité avec Roman Josi !

Un défenseur fait ses points à forces égales dans la mesure où il obtient beaucoup de temps de glace. En moyenne, un arrière de la LNH obtient un point sur 33 % des buts marqués dans cette situation. En avantage numérique, ce score grimpe autour de 40 %. On comprend donc que, puisqu’il se marque deux fois plus de buts en avantage numérique, les présences dans cette situation sont extrêmement payantes au tableau des pointeurs pour un défenseur.

C’est parce qu’il a connu une saison exceptionnelle en avantage numérique lors de la saison écourtée de 2013 que P.K. Subban a pu arracher le trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la LNH. Sur les 28 buts marqués en sa présence en avantage numérique, Subban a récolté 25 points. Ce genre de séquence est exceptionnel ; Erik Karlsson, probablement le défenseur le plus productif à l’heure actuelle sur l’avantage numérique, obtient depuis quelques saisons des points sur 75 % des buts marqués par son équipe.

Subban, à ce chapitre, se situe normalement plus près de la barre des 60 %. Ce qu’on remarque de sa saison 2013, c’est qu’en plus d’obtenir des points sur 89 % des buts de son équipe, celle-ci était particulièrement productive.

Par heure jouée en avantage numérique, le Canadien avait connu sa meilleure campagne des cinq dernières saisons. Les choses ont changé depuis et au cours des deux dernières années, l’anémie du jeu de puissance ne donne à Subban qu’une vingtaine de points, soit une bonne dizaine de moins qu’un joueur comme Karlsson.

UTILISÉ À OUTRANCE

Là où Subban compense, lorsque l’on compare sa production actuelle avec celle de sa saison « Norris », c’est à forces égales. Il y a déjà battu son meilleur score en carrière, avec 30 points en 76 parties. Ici, il profite, depuis maintenant deux saisons, du fait qu’on l’utilise désormais à outrance. Son temps de glace par match à forces égales avait en effet été amputé de près d’une minute lors de l’arrivée de l’entraîneur-chef Michel Therrien derrière le banc.

Autre élément à souligner : si la production offensive du club a chuté depuis les sommets de 2013 (le Canadien a inscrit plus de trois buts par heure jouée à forces égales lorsque Subban était sur la glace), les choses ont quand même pris du mieux par rapport à l’an dernier.

On parle beaucoup de Max Pacioretty, de David Desharnais et des autres attaquants du top 6 lorsqu’on cherche à décrire l'attaque – notamment ses carences – du club. Mais dans les faits, c’est souvent avec Subban que tout commence. Lorsqu’il n’est pas sur la glace, l’équipe marque un but de moins par heure jouée.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si on s’interroge cette saison sur la capacité de Lars Eller à afficher un rendement offensif respectable. Selon le site hockeyanalysis.com, le Danois a joué 35 % de son temps de glace avec le meilleur défenseur du club, contre 40 % pour Desharnais et 48 % pour Plekanec.

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