Chronique

Véro reprend le contrôle des Gémeaux

C’est une jolie année qui s’achève pour Véronique Cloutier. Sa nouvelle émission 1res fois lui a permis de renouer avec le succès populaire et même d’abattre Face au mur à TVA.

À Rouge FM, l’animatrice s’est vissée à l’automne dans le fauteuil de capitaine de Véronique et les Fantastiques et son émission du retour à la maison talonne la concurrence. Et n’oublions pas la résurrection de La fureur, attendue en direct à Radio-Canada le samedi 5 janvier à 21 h.

Pour clore cette année 2018 en beauté, Radio-Canada a confirmé hier après-midi que Véronique Cloutier succéderait à Jean-Philippe Wauthier à la barre du gala des prix Gémeaux, prévu en septembre 2019.

« Je me sens en pleine forme et d’attaque pour remonter en selle sur ce cheval parfois fougueux, pas toujours facile à maîtriser, mais bien le fun », commente Véronique Cloutier, qui a chauffé les Gémeaux en solo entre 2008 et 2011, puis en duo avec Éric Salvail, en 2015.

Pour la patronne de la télé de Radio-Canada, Dominique Chaloult, « Véro est encore une valeur plus sûre que l’on peut imaginer ».

C’est connu, Véronique Cloutier consomme énormément de télé. « J’aime profondément ça. Mon réflexe, quand j’ai du temps libre, c’est de regarder la télé. Et ce gala des Gémeaux, c’est le mien. Ça va bientôt faire 26 ans que je pratique ce métier-là à temps plein », souligne-t-elle.

Parmi les coups de cœur télé de Véro des derniers mois, il y a Ruptures, Occupation double, Révolution, Ne jamais faire à la maison et En direct de l’univers, son classique. « Ruptures, c’est ma série préférée. Je l’aime tellement que je ne regarde jamais l’épisode sur l’Extra. Le lundi soir, c’est mon bonbon de la semaine », dit-elle.

Occupation double la fascine, comme plusieurs d’entre nous (coucou !). « J’ai l’impression de manger un sac de chips sans fond. En même temps, toute la manipulation qu’il y a derrière ça me fait capoter », poursuit Véronique Cloutier.

La soirée des Gémeaux quittera la Place des Arts pour s’installer au Théâtre St-Denis, ce qui permettra d’accueillir du « vrai public » et non uniquement des gens de l’industrie. On le sait, quand une salle est remplie de têtes couronnées du petit écran (producteurs, acteurs ou agents), ça rit moins, c’est froid, ils sont blasés, alors que des spectateurs « normaux » démontrent plus d’enthousiasme.

Non, Véro n’adoptera pas nécessairement le ton grinçant qui a pimenté les dernières éditions de la fête de la télévision québécoise. « Mon but n’est pas d’installer un malaise à 20 h 05 et de rester prise avec toute la soirée », glisse-t-elle.

Quant à Jean-Philippe Wauthier, il passera l’été au gouvernail de son talk-show quotidien et n’avait donc pas de temps à investir dans la préparation des Gémeaux.

Les jeudis de l’humour de Z

La chaîne Z démarrera le 10 janvier à 21 h ses jeudis de l’humour avec deux nouvelles émissions : Ceci n’est pas un talk-show de  et Roast Battle : le grand duel d’Alexandre Barrette. Les deux productions dérivent de concepts étrangers.

Dans Ceci n’est pas un talk-show, trois vedettes s’assoient tour à tour devant Pierre Hébert et lui accordent une entrevue classique comme on en voit chez Stéphane Rousseau ou Guy A. Lepage. L’astuce ? En trois minutes, les invités doivent accumuler des points en empruntant les codes les plus communs des talk-shows. Du genre : raconter une anecdote savoureuse, montrer une photo humiliante, nommer un ami célèbre, faire un aveu étonnant, etc.

Dès que l’invité remplit une commande, le juge Antoine Vézina fait sonner une clochette et les points s’empilent. C’est vraiment très drôle. Antoine Vézina est hilarant et Pierre Hébert a un sens de la repartie incroyable.

Roast Battle : le grand duel baigne dans un humour plus corrosif, mettons. Seize humoristes s’y affrontent dans un tournoi de joutes verbales où virevoltent les insultes et les blagues surettes. Le but est de mettre son adversaire K.-O. en se moquant de lui ou de sa carrière, et ça joue dur. Cette émission n’a rien à voir avec le ton bon enfant de Prière de ne pas envoyer de fleurs à Radio-Canada.

Les combattants se connaissent bien et se permettent d’aller loin dans leurs gags acides. Dans une ronde, Mehdi Bousaidan se mesure à son auteur Charles Deschamps et s’avancera même sur le terrain (glissant) de son père mort.

Korine Côté ne fait qu’une bouchée d’Alex Roof et Pierre-Yves Roy-Desmarais démolit Jean-Thomas Jobin avec une série de répliques assassines. Si vous aimez les vannes et l’autodérision, Roast Battle est pour vous. Moi, ça m’a plu.

Mike Ward préside le jury qui évalue les performances des concurrents. Oreilles et cœurs sensibles, s’abstenir.

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