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Cinq conseils pour les nouveaux titulaires d’un MBA

Obtenir un MBA signifie que vous pourrez mettre dans votre signature ces lettres prestigieuses et que vous aurez acquis une foule de connaissances en gestion. Mais cela ne garantit pas pour autant que vous deviendrez un excellent gestionnaire une fois dans l’action. Henry Mintzberg, professeur à la faculté de gestion Desautels de l’Université McGill et auteur à succès qui vient de publier Bedtime Stories for Managers, a cinq conseils à donner aux finissants du MBA.

Ne pensez pas devenir un bon gestionnaire dans une salle de classe

D’après Henry Mintzberg, un étudiant au MBA apprend à maîtriser les différents volets du monde des affaires, comme le marketing et les finances. « Mais personne n’apprend à devenir gestionnaire dans une salle de classe, précise-t-il en entrevue. C’est sur le terrain qu’on l’apprend. Comme c’est dans l’eau qu’on apprend à nager. »

Évitez de tomber dans le narcissisme

Pour Henry Mintzberg, les étudiants au MBA doivent rester humbles une fois leur diplôme en poche. « Se voir comme une sorte de héros encourage le narcissisme », précise-t-il. Et cette attitude a de forts risques de vous mener vers l’échec, d’après le professeur. « Étudier une centaine de cas vécus par d’autres demeure superficiel, explique-t-il. Pour devenir un bon gestionnaire, il faut être présent sur le terrain et capable de voir ce qui se passe. »

Mangez les œufs brouillés

L’idée d’être présent sur le terrain est exposée dès la première anecdote de Bedtime Stories for Managers. Il y a plusieurs années, avant de faire faillite, Eastern Airlines a servi à Henry Mintzberg un truc horrible « qu’on appelait des œufs brouillés ». Lorsqu’il s’est plaint à l’agente de bord, elle lui a avoué que la direction était au courant, mais qu’elle ne faisait rien. Des années plus tard, on a raconté à M. Mintzberg que le PDG d’Eastern Airlines avait déjà pris un vol à la dernière minute et fait déplacer un client pour s’asseoir en première classe. Lorsqu’il s’est rendu en classe économique pour s’excuser au client, il s’est présenté comme le PDG d’Eastern Airlines. Le client a répondu qu’il était le PDG d’IBM. Le problème n’est pas qui a été tassé, d’après M. Mintzberg. « Gérer, ce n’est pas s’asseoir là où vous êtes habitué. C’est manger les œufs brouillés. »

Laissez les stratégies émerger comme la mauvaise herbe pousse dans le jardin

Pour Henry Mintzberg, on ne doit pas mettre en place les stratégies au sommet de l’entreprise dans un processus très contrôlé, comme on ferait pousser des tomates en serre. Le risque d’échec serait trop grand au moment de l’implantation. Le professeur prône plutôt l’approche de la mauvaise herbe qui pousse naturellement dans un jardin. Tout le monde dans l’entreprise devrait pouvoir avoir une idée et avoir accès à des ressources pour la voir évoluer en stratégie. Si elle fait ses preuves, les gestionnaires peuvent alors s’en occuper comme une précieuse tomate qui pousse en serre.

Avancez comme une vache sacrée au milieu de la circulation

Chaque partie du corps d’une vache fonctionne de façon harmonieuse, comme un tout et non comme un diagramme. C’est ainsi qu’on veut que son entreprise fonctionne. L’analogie de la vache de Henry Mintzberg a atteint un niveau supérieur lorsqu’une de ses collègues est allée enseigner en Inde, où elle a appris à traverser la rue comme une vache sacrée en pleine circulation. Le groupe doit rester ensemble, éviter tout geste inattendu, puis avancer tranquillement, à un rythme constant. Les véhicules contournent alors le groupe. C’est ainsi que vous voulez voir votre organisation avancer dans le chaos.

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