Lancement

Maguire Boutique fait son entrée

Il y a longtemps que Myriam Belzile-Maguire caresse l’idée de lancer sa propre ligne de chaussures. À 31 ans, après avoir obtenu son diplôme en design de chaussures à la prestigieuse University of the Arts London et avoir travaillé cinq ans chez Aldo comme designer, elle réalise enfin son rêve avec Maguire Boutique, qui sera officiellement lancée cette semaine durant le souk@sat et que La Presse+ vous présente en exclusivité.

Le rêve

Dès qu’elle a eu l’âge de décider ce qu’elle voulait faire dans la vie, Myriam Belzile-Maguire avait une vision claire de son avenir : lancer sa propre collection de chaussures. « À 14 ans, j’ai décidé que je voulais faire de la chaussure. Je me disais que c’était un marché plus niché que les vêtements. » En faisant des recherches, elle découvre qu’un des seuls endroits au monde pour apprendre le design de chaussures est le programme Cordwainers Footwear à la University of the Arts London. Cependant, comme la livre sterling était très élevée à l’époque, le coût du programme était tout simplement inabordable.

Du design industriel aux chaussures

Elle trouve donc un plan B : design industriel à l’Université de Montréal. « J’avais lu que plusieurs designers de sneakers, chez Nike ou Adidas, venaient du design industriel », raconte-t-elle. Une fois son baccalauréat terminé, elle apprend que la formation de ses rêves se donne en programme condensé d’un an – et donc beaucoup plus abordable – et s’envole pour Londres afin d’y apprendre tous les secrets de la confection des chaussures. « Dans le cadre du programme, on faisait une collection de chaussures de A à Z et les professeurs nous apprenaient comment faire les patrons, utiliser les différentes machines à coudre ou pour le cuir, assembler la chaussure. C’était vraiment intéressant ! »

Une solide expérience

À 31 ans, la jeune femme a un parcours impressionnant. Elle a voyagé aux quatre coins du monde et cumule les expériences et contacts, en plus d’agir comme consultante auprès d’entreprises à l’occasion. Elle s’est notamment rendue en Italie pour travailler durant un an au centre de recherche Fabrika, une propriété de United Colors of Benetton, en compagnie d’une trentaine de designers de tous les horizons afin de réaliser divers projets en design. Au Québec, elle a travaillé chez Pajar et Aldo, où elle a occupé le poste de designer de chaussures pour femmes durant cinq ans. « J’avais l’idée de lancer ma ligne de chaussures en sortant de l’école, mais je suis heureuse de ne pas l’avoir fait, car j’ai tellement appris et j’ai pu comprendre comment le système fonctionnait, et quelles sont ses failles », constate-t-elle.

Se lancer dans le vide

Mais est venu le temps pour la jeune femme de voler de ses propres ailes. Elle décide donc de quitter son emploi chez Aldo pour travailler à la création de ses premiers modèles de chaussures, qui seront lancés la semaine prochaine durant le souk@sat. Au programme, des sneakers à velcro, au look minimaliste et unisexe, offerts en noir et en blanc. Pour l’aider dans son projet, elle a fait appel à un de ses contacts, un ami de Taiwan, rencontré à Londres dans le cadre de ses études et dont la famille possède une grosse manufacture de chaussures en Chine depuis trois générations. « Ils essaient de faire quelque chose de nouveau, une manufacture de qualité, avec de plus petites productions. Plusieurs autres marques haut de gamme connues sont produites là-bas », explique-t-elle. Elle privilégie les petites productions, pour garder un aspect exclusif. « J’aimerais qu’il y ait toujours un roulement, des surprises », explique-t-elle.

Processus transparent, prix abordable

Ce qui distingue Maguire Boutique, c’est sa volonté de ne rien cacher au consommateur. Au cours de ses années passées dans l’industrie, Mme Belzile-Maguire en a vu, des chaussures aux prix gonflés. Elle s’est donc donné comme mandat d’offrir un produit de bonne qualité, mais à un prix concurrentiel – ses sneakers se détaillent 200 $ plus taxes. Pour ce faire, elle vend sans intermédiaire au consommateur, directement sur le web. « Le système est un peu brisé, je pense qu’il y a moyen de faire des produits intéressants et de qualité, dans de bonnes usines qui offrent de bonnes conditions, mais avec un prix intéressant. » Elle va encore plus loin : dans une idée de transparence totale, elle compte dévoiler sur son site web tous les coûts liés à la confection de ses produits : production, transport, douane, emballage, taux de change, livraison, etc. Question que le client comprenne exactement ce qu’il paye et pourquoi. « C’est aussi une façon de sensibiliser les consommateurs à réfléchir à ce qui reste au bout lorsqu’on paye un soulier fait à l’autre bout du monde 5 $. »

La suite

La designer ne compte pas s’arrêter là. Elle va mettre en vente sous peu ses premiers tote bags en cuir fabriqués en Éthiopie. Elle caresse également le projet de faire produire l’été prochain, en Espagne, des espadrilles traditionnelles espagnoles, en raphia, et aussi, éventuellement, de créer des bottes d’hiver faites au Québec. Bref, on risque d’entendre parler de Maguire Boutique plus tôt que tard !

souk@sat, prise 13

La 13e édition du populaire souk@sat se mettra en branle le 30 novembre prochain et se déroulera jusqu’au 4 décembre, à la SAT. Le design local y sera en vedette, avec des artistes et designers de tout acabit triés sur le volet – car, contrairement à plusieurs marchés de Noël, c’est un jury qui choisit la centaine de participants, qui doivent présenter de nouveaux produits ou collections. Si l’entrée est gratuite, notez que seuls les 18 ans et plus sont admis, puisque l’endroit ne possède qu’un permis de bar. Avis aux parents, qui sont plusieurs à rebrousser chemin bredouilles chaque année.

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