Des services plus lents, mais des Québécois en meilleure santé
Légère hausse de l’espérance de vie
L’espérance de vie a continué d’augmenter depuis 10 ans au pays, et le Québec ne fait pas exception. Mais au Canada, l’augmentation a été ralentie par la crise des opioïdes qui a fait augmenter le nombre de morts par surdose.
Un rapport publié en octobre révèle aussi que d’ici 2050, le surpoids et l’obésité feront diminuer l’espérance de vie en moyenne de trois ans dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont le Canada.
2010-2012
Hommes : 79,4 ans
Femmes : 83,7 ans
2018
Hommes : 80,7 ans
Femmes : 84,2 ans
Source : Institut de la statistique du Québec
Plus d’attente pour les opérations
Président de l’Association d’orthopédie du Québec, le Dr Jean-François Joncas explique que les temps d’attente pour obtenir une opération du genou et de la hanche ont augmenté ces dernières années dans la province. Cette hausse s’explique en partie par le fait que la population vieillit et que la demande pour ces types d’opération augmente. « Et le nombre de salles de chirurgie n’a pas réellement augmenté. Au contraire, certaines sont occasionnellement fermées par manque de personnel », dit le Dr Joncas. Pour lui, le Québec doit « améliorer l’accès aux plateaux techniques » afin de diminuer les listes d’attente en chirurgie.
Au 17 août 2019 : 17,0 semaines
2011-2012 : 14,2 semaines
Source : ministère de la Santé et des Services sociaux
Toujours les urgences
La dernière décennie a été marquée par « différents cycles » dans les salles d’urgence de la province, selon le président de l’Association des médecins d’urgence du Québec, le Dr Bernard Mathieu. « On est passé d’une situation de crise partout à une légère amélioration quand on a réalisé que les urgences étaient le symptôme de l’engorgement du système en général », commente le Dr Mathieu. Selon lui, les réformes du ministre Gaétan Barrette, « malgré leurs effets ailleurs, ont aidé à respirer un peu dans les urgences pendant deux ans ». « Mais depuis deux ans, la tendance s’inverse, affirme-t-il. On recommence à vivre des situations difficiles. » Le Dr Mathieu croit que la solution passe entre autres par la création de places d’hébergement pour aînés. « Les 2500 nouvelles places annoncées en maison des aînés, c’est ce qu’il faut faire, dit-il. Mais ce sera un défi, parce qu’il manque de personnel. »
2010-2011 : 17 h 36 min
2011-2012 : 17 h 12 min
2012-2013 : 17 h 30 min
2013-2014 : 16 h 42 min
2014-2015 : 16 h 42 min
2015-2016 : 15 h 42 min
2016-2017 : 15 h 36 min
2017-2018 : 13 h 42 min
2018-2019 : 14 h 12 min
2019-2020 : 14 h 48 mn (jusqu’à la période P7, 2019-2020)
Source : ministère de la Santé et des Services sociaux
Note : La durée moyenne de séjour aux urgences représente le temps qu’un patient passe aux urgences avant d’obtenir son congé ou d’être hospitalisé dans un département de l’hôpital.
Des médecins mieux rémunérés
La question de la rémunération des médecins a fait couler beaucoup d’encre au cours des 10 dernières années. Si les hausses de rémunération accordées ont ensuite été étalées dans le temps à différentes reprises, la rémunération moyenne des médecins a augmenté depuis 10 ans. Le 10 décembre, les membres de la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) ont voté à 88 % pour une entente de principe sur leur rémunération. Cette entente prévoit entre autres la réduction de 1,6 milliard sur quatre ans de leur enveloppe de rémunération. Le premier ministre François Legault veut aussi revoir le mode de rémunération des médecins de famille.
2010-2011
Spécialistes : 362 058 $
Omnipraticiens : 229 205 $
2017-2018
Spécialistes : 499 708 $
Omnipraticiens : 310 429 $
Note : Seuls sont retenus les médecins qui gagnent un revenu minimal pour chacun des trimestres et un revenu annuel minimal, lequel varie annuellement.
Source : ministère de la Santé et des Services sociaux
Plus de Québécois avec un médecin de famille
La proportion de Québécois ayant un médecin de famille a fortement augmenté depuis 10 ans. Selon la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ), cette situation s’explique par différents facteurs, comme le fait que le nombre de médecins de famille a augmenté et que des activités médicales particulières ont été accordées dans des groupes de médecine de famille afin d’inciter les médecins à prendre en charge plus de patients. L’imposition d’un taux d’assiduité aux médecins de famille a aussi accéléré les prises en charge en incitant les médecins à inscrire leurs patients de façon plus systématique, selon la FMOQ.
Au 31 mars 2011 : 58,47 %
Au 15 novembre 2019 : 81,6 %
Source : ministère de la Santé et des Services sociaux
De moins en moins de fumeurs
Directrice générale du Conseil québécois sur le tabac et la santé, Annie Papageorgiou souligne que les nombreux efforts en prévention et les changements de loi successifs ont permis de diminuer le tabagisme au Québec depuis 10 ans. Le Québec présente toutefois un taux de tabagisme (17,5 %) plus élevé que la moyenne canadienne, qui est de 15,8 %. « Il s’est passé de belles choses depuis 10 ans », affirme Mme Papageorgiou, qui cite l’exemple de l’action collective contre les compagnies de tabac qui a permis aux victimes de se voir accorder 14 milliards de dollars en compensation. Pour Mme Papageorgiou, des efforts doivent maintenant être faits pour limiter le vapotage chez les jeunes. « Il faut bien encadrer le vapotage si on ne veut pas perdre nos gains », dit-elle.
2010 : 23,3 %
2018 : 17,5 %
Source : Conseil québécois sur le tabac et la santé
Meilleur taux de survie aux cancers
En 10 ans, le nombre de cas de cancer a augmenté d’environ 20 % au Québec, principalement à cause du vieillissement de la population. Mais le nombre de morts liées au cancer n’a pas connu une hausse aussi marquée. « C’est une bonne nouvelle. De plus en plus, le cancer n’est plus une maladie mortelle », affirme André Beaulieu, directeur des communications pour la Société canadienne du cancer. En 2019, le taux de survie après 5 ans, tous cancers confondus, est de 63 % au Québec. « Le dépistage précoce et la prévention portent ses fruits. Des percées importantes, notamment en immunothérapie pour traiter les cancers du sang, ont aussi aidé », affirme M. Beaulieu.
2010 : 45 200
2019 : 55 600
2010 : 21 300
2019 : 22 100
Source : Société canadienne du cancer
En rafale
2010 : 562
2018 : 671
Nombre de cas de maladie de Lyme déclarés et acquis au Québec
2010 : 2
2019 : 290
Source : ministère de la Santé et des Services sociaux
2010 : 4
2011 : 725
2012 : 1
2013 : 1
2014 : 0
2015 : 163
2016 : 1
2017 : 0
2018 : 4
2019 : 49