Les observateurs du milieu (allô !) s’attendaient à ce que Feux ou L’imposteur, les deux productions fortes de l’automne, se faufilent en tête du peloton des nommés au prochain gala des Gémeaux. Erreur.
C’est plutôt Séraphin Poudrier et les colons des Pays d’en haut qui ont récolté hier le plus d’amour de l’Académie du cinéma et de la télévision avec un impressionnant total de 16 sélections.
Des honneurs pleinement mérités, il faut l’écrire. Cette deuxième saison à Sainte-Adèle a été aussi captivante qu’émouvante.
La drolatique Lâcher prise, un autre de mes coups de cœur, se classe au deuxième rang des séries chouchoutées avec 12 mentions, suivie d’Unité 9 (10), Feux (9), L’imposteur (9), Boomerang (8) et Salmigondis (8).
Mais ce qui risque de surprendre le plus les téléspectateurs le dimanche 17 septembre à 20 h sur les ondes de Radio-Canada, c’est l’absence complète de District 31 des finalistes.
L’organisation des Gémeaux remettra alors 127 trophées – dans trois célébrations différentes, ne capotez pas – et aucun artisan de l’excellente émission policière de Radio-Canada n’en récoltera.
Pourquoi ? Lors de la réforme des méthodes d’attribution des prix Gémeaux, les séries dramatiques ont été scindées en trois blocs : les saisonnières (de 2 à 13 épisodes), les annuelles (de 14 à 26 épisodes) et les quotidiennes (27 épisodes et plus). Comme District 31 se retrouve seule dans sa catégorie, sans aucun concurrent, l’Académie l’a abolie, comme elle l’a fait pour 30 vies l’an passé. C’est la règle, acceptée de tous.
Reste qu’une fête de la télévision qui ignore le plus gros phénomène des derniers mois, ça demeure bizarre. Un hommage sera donc orchestré pour souligner le puissant effet de dépendance causé par Nadine, Patrick et leurs camarades du poste 31. C’est mieux que rien du tout.
En épluchant la liste costaude des mises en nomination, on constate que la cuvée télé 2016-2017 a été très relevée. En dramatique, Feux devrait l’emporter sur Blue Moon, L’imposteur, Les pays d’en haut et Ruptures. En téléroman, Unité 9 et Au secours de Béatrice partent favoris devant L’heure bleue, L’échappée et O’.
Du côté des comédies, ce serait étonnant que Lâcher prise perde au détriment des Pêcheurs, de Boomerang, de Trop ou des Simone. La catégorie des variétés accueille exceptionnellement six compétiteurs (Belle et bum, En direct de l’univers, La voix, Les enfants de la télé, Microphone et Unis par le chant), mais pas Votre beau programme de Véronique Cloutier, qui a tout de même reçu quatre accolades.
Véro a notamment été remarquée pour ses talents d’animatrice. Elle se battra alors contre France Beaudoin (En direct de l’univers), Marc Labrèche (Info, sexe et mensonges), Louis-José Houde (Gala de l’ADISQ) et François Morency (Gala Les Olivier).
La télésérie Sur-Vie n’a rien reçu et Béliveau, pourtant l’émission la plus chère des dernières années, n’a récolté que des miettes. Dans les entrevues ou talk-shows, Guy A. Lepage a été boudé, mais pas Josélito Michaud, qui a été remarqué pour son interview avec Céline Dion, qui n’a vraiment pas été sa meilleure. Étrange.
Si Plan B n’apparaît nulle part, c’est parce qu’elle n’aura le droit de participer au gala qu’en 2018 en raison de sa diffusion printanière tardive. Pas de panique, donc.
Le Retour de la démone
Boudée au dernier gala Artis, Julie Snyder a été sélectionnée aux Gémeaux dans la catégorie jeux et téléréalités aux côtés de Stéphane Bellavance (Génial ! et Au suivant !), Chantal Lacroix (8 heures pour la cause) ainsi qu’Alexandre Barrette (Taxi payant). Aura-t-elle l’occasion de saluer ses beautés une dernière fois ?
Maude s’enflamme
Solide compétition dans les premiers rôles féminins de séries dramatiques avec Karine Vanasse (Blue Moon), Maude Guérin (Feux), Macha Limonchik (Fatale-Station), Sarah-Jeanne Labrosse (Les pays d’en haut) et Mélissa Désormeaux-Poulin (Ruptures). Prédiction : c’est Maude Guérin qui remerciera au micro.
Le retour du gratteux
Lutte aussi serrée chez les hommes en série dramatique, alors que Vincent Leclerc (Les pays d’en haut), Alexandre Goyette (Feux), Marc-André Grondin (L’imposteur), David La Haye (seule nomination de Mirador) et Patrice Robitaille (Victor Lessard) croiseront le fer pour la statuette. Comme l’an dernier, Séraphin décrochera l’or.
Le (méchant) petit Jérémie
Le très bon Pier-Luc Funk, qui incarne le détraqué Jérémie Gendron dans Mémoires vives, saute dans la cour des grands avec ce beau rôle qui lui permettra de se mesurer à Gabriel Sabourin (Au secours de Béatrice), Benoît Gouin (L’heure bleue) de même que Stéphane Demers et Guy Nadon d’O’, qui gagne presque toujours.
Encore Guylou ?
Guylaine Tremblay (Unité 9) ou Sophie Lorain (Au secours de Béatrice) dans les téléromans ? Et pourquoi pas Céline Bonnier de L’heure bleue ? Catégorie très serrée ici aussi avec Julie Perreault de L’échappée et Marie-Thérèse Fortin, la vaillante Claire de Mémoires vives. Avantage Guylaine. Céline Bonnier causera probablement une surprise.
Rira bien !
Antoine Bertrand (Boomerang) semble seul dans sa catégorie des acteurs comiques. Chez les femmes, je suis incapable de trancher entre Sophie Cadieux (Lâcher prise), Catherine-Anne Toupin (Boomerang), Anne-Élisabeth Bossé (Les Simone) ou Virginie Fortin et Évelyne Brochu de Trop. Mon cœur irait avec Sophie Cadieux, je pense.
