Miel québécois frelaté

Protégez-Vous se rétracte

La direction du magazine Protégez-Vous a annoncé hier qu’elle révisait ses conclusions sur le miel de la ferme québécoise Les Trois Acres. Au mois de mai, le magazine avait inclus le miel de la ferme de Dunham dans le lot des produits non conformes, lors d’une enquête sur la fraude dans le miel. Les apiculteurs québécois ont toujours défendu sans réserve leur produit et ont commandé des analyses indépendantes. Après avoir pris connaissance des résultats de ces tests, Protégez-Vous a changé sa conclusion. — Stéphanie Bérubé, La Presse

Regroupement avec le CHUM 

Une campagne pour protéger l’autonomie de Sainte-Justine se met en branle

Préoccupé par l’avenir du Centre hospitalier universitaire (CHU) Sainte-Justine, le conseil des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP) de cet hôpital pédiatrique lance une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux en faveur de l’autonomie de l’établissement.

De son côté, le ministre de la Santé du Québec Gaétan Barrette dit comprendre leurs inquiétudes, mais répète qu’il n’est pas question de « revenir en arrière ». Cette campagne publique est « malheureuse pour l’image de tout le monde », déplore le ministre.

Depuis des mois, le CMDP dénonce la décision de centraliser les administrations du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et du CHU Sainte-Justine prise par le gouvernement de Philippe Couillard à l’automne 2015.

« Il faut sortir Sainte-Justine de cette souricière », a lancé la présidente du CMDP, Valérie Lamarre, en conférence de presse hier devant quelque 300 médecins, infirmières et autres professionnels de l’hôpital pédiatrique montréalais réunis pour l’occasion dans l’amphithéâtre de l’établissement.

La campagne de sensibilisation a été lancée sur le thème « Aimer. Défendre. Ensemble, protégeons l’avenir du CHU Sainte-Justine ». Le mouvement a ouvert une page Facebook et un compte Twitter.

Déjà l’été dernier, dans une lettre ouverte publiée dans La Presse, les professionnels de l’hôpital avaient exhorté le gouvernement de Philippe Couillard à « mettre fin à l’expérience du regroupement avec le CHUM », dénonçant cette « fausse bonne idée » qui causerait au CHU Sainte-Justine « des préjudices irréversibles ». Ils craignent que ce regroupement soit le premier pas vers une fusion complète des deux établissements.

En entrevue avec La Presse, hier, Gaétan Barrette a assuré qu’il n’était pas question d’une fusion des deux établissements de santé montréalais. 

« Je ne souhaite pas cette fusion et je ne la vois pas arriver. Leurs craintes ne sont pas fondées sur des réalités d’aujourd’hui. » 

— Gaétan Barrette, ministre de la Santé 

Plutôt que de lancer une campagne sur la place publique, les professionnels de Sainte-Justine devraient travailler à obtenir des garanties permanentes auprès des hautes instances des hôpitaux concernés que ces derniers ne fusionneront jamais – une sorte de « clause de non-fusion » – , lance le ministre, qui se dit prêt à rencontrer des représentants du CMDP du CHU Sainte-Justine pour dissiper leurs craintes.

Le regroupement des administrations des deux hôpitaux permettra des « bénéfices organisationnels », dit le DBarrette, notamment des réductions de coûts sur l’achat d’équipement. Il y aura aussi un avantage sur le plan de la continuité des soins puisque les enfants devenus adultes pourront être soignés au CHUM, affirme le ministre.

« Pas un caprice »

« Ce n’est pas un caprice », a tenu à préciser pour sa part la Dre Lamarre, présidente du CMDP. « Beaucoup plus gros » que Sainte-Justine, le CHUM drainera toujours plus de ressources, si bien qu’il sera difficile de faire valoir auprès des instances les besoins des petits patients, affirme la pédiatre.

« Au début de la mobilisation, on se faisait accuser d’être deux ou trois trouble-fête. On voit très bien qu’on n’est pas deux, trois lunatiques qui font de la paranoïa sur quelque chose qu’ils ne veulent pas », a ajouté le chirurgien Michel Lallier sous les applaudissements nourris de la foule. Le Dr Lallier promet que la mobilisation cessera seulement lorsque l’hôpital pédiatrique aura retrouvé son autonomie complète.

90 %

Pourcentage des membres du conseil des médecins, dentistes et pharmaciens qui s’opposent au regroupement, selon un sondage CROP réalisé en juin 2016

Le CHU Sainte-Justine avait pourtant été exclu des fusions d’hôpitaux annoncées à l’automne 2014. À l’époque, le gouvernement avait reconnu que la fusion aurait posé des risques pour la mission de l’établissement.

La Confédération des syndicats nationaux (CSN) a donné son appui à la campagne. L’argument de la « continuité des soins » « ne tient pas la route deux secondes », a dit le second vice-président de la CSN, Jean Lacharité, puisque Sainte-Justine soigne des enfants de partout au Québec qui retourneront se faire soigner dans leur région respective une fois devenus adultes.

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