Lock-out chez ABI

Des manifestants expulsés par la police

La police de Trois-Rivières a dû intervenir pour expulser des syndiqués qui étaient entrés dans un local où se tenait une réunion de patrons de l’Aluminerie de Bécancour inc. (ABI), où un lock-out sévit depuis neuf mois. La direction d’ABI a affirmé hier, dans un communiqué, qu’une quarantaine de syndiqués étaient entrés dans le local, vendredi dernier, qu’ils ont usé d’intimidation, volé de l’information et obtenu les numéros de téléphone d’employés présents et qu’ils les ont empêchés de poursuivre leur travail. Toutefois, le Service de police de Trois-Rivières, pour le moment, a seulement confirmé s’être rendu sur place à la suite d’une plainte, vendredi dernier, et avoir expulsé les intrus. Le tout s’est « bien passé », a précisé la porte-parole du service de police, Carole Arbelot. De son côté, en entrevue, le président de la section locale 9700 du Syndicat des Métallos, Clément Masse, a nié en bloc les allégations de la direction d’ABI. Il confirme que des travailleurs sont entrés pour manifester et exprimer leur volonté de voir l’employeur revenir à la table de négociation. — La Presse canadienne

Médias

TVA réclame 894 400 $ à Juste pour rire

Le Groupe TVA fait appel aux tribunaux afin de se faire rembourser la somme de 894 400 $ payée au Groupe Juste pour rire pour des émissions de télévision qui n’ont jamais été diffusées à la suite de l’affaire Gilbert Rozon.

En octobre 2017, Gilbert Rozon a été visé par des allégations de harcèlement et d’agressions sexuelles. Ces allégations ont été formulées par neuf femmes, dont sept ont témoigné à visage découvert au Devoir et au 98,5 FM. À la suite de ces allégations, le Groupe TVA a décidé de ne pas diffuser des émissions du Groupe Juste pour rire.

Quelques mois avant l’affaire Rozon, TVA avait notamment acheté en mai 2017 pour 1,2 million de dollars une saison des Gags qui devait être diffusée en 2018. L’émission Les Gags met en scène des « gens se font prendre dans de drôles de pièges » dans un endroit public. Le 1er septembre 2017, le Groupe TVA avait déjà payé la majeure partie de la somme, soit 894 400 $, au Groupe Juste pour rire, comme le prévoyait le contrat. Le restant (259 302 $) était payable à la livraison de chacun des 19 épisodes des Gags en 2018.

Poursuite civile

Le Groupe TVA fait valoir que son entente avec le Groupe Juste pour rire lui permet de se faire rembourser les droits de diffusion des émissions non présentées en ondes. Comme le Groupe Juste pour rire a « refusé d’acquitter » cette somme, le Groupe TVA a déposé, la semaine dernière, une poursuite civile de 894 400 $ devant la Cour supérieure.

« En raison de ce qui précède, TVA est justifiée de réclamer […] le remboursement de la somme de 894 400,01 $ pour le rachat des droits de diffusion non utilisés. »

— Le Groupe TVA dans sa demande introductive d’instance contre Juste pour rire TV et Juste pour rire Les Gags, deux entreprises du Groupe Juste pour rire

À la suite de l’affaire Rozon, le Groupe TVA avait indiqué en novembre 2017 suspendre « définitivement » la diffusion des Galas Juste pour rire, dont il détenait les droits. Par la même occasion, TVA avait aussi indiqué son intention de reprendre la diffusion de l’émission Les Gags, produite par Juste pour rire, et des captations de spectacles d’humour. Or, TVA n’a finalement pas diffusé l’émission Les Gags, selon la poursuite déposée par le Groupe TVA la semaine dernière.

À la suite des allégations de harcèlement et d’agressions sexuelles à son endroit, Gilbert Rozon a vendu le Groupe Juste pour rire. Québecor, l’actionnaire majoritaire du Groupe TVA, a tenté d’en faire l’acquisition. En fin de compte, le Groupe Juste pour rire a plutôt été racheté par Bell et evenko (Groupe CH), qui détiennent 51 % des actions, ainsi que par la firme américaine ICM Partners, qui détient 49 % des actions avec l’humoriste canadien Howie Mandel.

Le Groupe Juste pour rire n’a pas commenté le litige avec le Groupe TVA, qui n’a pas rappelé La Presse.

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