Montréal

Un promoteur propose des gratte-ciel sur Décarie

Un important propriétaire de centres commerciaux veut l’autorisation de Montréal pour construire des tours de condos pouvant atteindre 35 étages le long de l’autoroute Décarie, un scénario qui changerait le visage du secteur.

Le projet concerne un ensemble commercial voisin de l’ancien hippodrome Blue Bonnets, promis depuis longtemps à réaménagement immobilier.

SmartCentres REIT veut y faire « augmenter la densité permise jusqu’à 35 étages pour y construire des immeubles de condominiums, de condominiums locatifs et des immeubles mixtes », indique une déclaration faite au Registre des lobbyistes au nom de l’entreprise. « La densité actuelle du site varie entre un et deux étages. »

Le centre commercial actuellement exploité par SmartCentres REIT inclut une vingtaine d’enseignes, dont un grand magasin Walmart. Le terrain est situé de part et d’autre de la rue Jean-Talon Ouest, au sud de l’autoroute Décarie. Il est desservi par le métro Namur.

Il est surtout le voisin immédiat de l’ancien hippodrome Blue Bonnets, un terrain vacant où la Ville espère faire construire 12 500 logements abordables dans les prochaines années.

« Très préliminaire »

En entrevue avec La Presse, un porte-parole de SmartCentres REIT a affirmé que malgré le mandat inscrit au Registre des lobbyistes, l’entreprise était encore en phase de réflexion. « On est en discussion avec la Ville sur la vision, a dit Herbert Nunes. C’est très, très, très préliminaire au niveau de ce qu’on regarde avec la Ville. »

M. Nunes a fait valoir que le chiffre de 35 étages était loin d’être fixé dans le béton. « Il n’y a personne qui sait à combien d’étages ça va terminer », a-t-il dit. « Il n’y a aucune demande ou application formelle qui a été faite de notre part. On est dans une démarche de travailler en concordance avec les demandes et les besoins de la Ville. »

Au cabinet de la mairesse Valérie Plante, on accueille positivement ces démarches, sans se prononcer sur le fond du dossier.

« Nous constatons déjà l’intérêt de [promoteurs] pour le projet d’écoquartier Namur-Hippodrome et ses abords alors que l’administration est déterminée à créer un milieu de vie carboneutre axé sur la mobilité durable, la mixité sociale, la présence d’espaces verts et de commerces », a indiqué par écrit Marikym Gaudreault, responsable des communications de Valérie Plante.

Elle a ajouté : « Tout lobbyiste dûment enregistré est en droit de faire des représentations selon son mandat, mais rappelons que tout projet déposé suivra le processus réglementaire habituel et sera analysé selon le cadre en place. »

Réinventer les centres commerciaux

C’est Stantec, importante firme canadienne de génie, qui sert de lobbyiste à Smart Centres REIT auprès des autorités municipales. Plusieurs employés de Stantec se sont inscrits au Registre avec le même mandat, afin de pouvoir communiquer légalement avec la Ville sur le projet.

Le projet de réaménagement du site du centre commercial à l’intersection de l’autoroute Décarie et de la rue Jean-Talon Ouest s’inscrit dans une perspective plus large pour SmartCentres : celle de s’adapter à la montée en flèche du commerce électronique depuis le début de la pandémie. La pénurie de logements crée des occasions favorables à des projets de conversion en habitations.

« On regarde l’ensemble de nos sites de la même perspective : comment les réinventer ? », a dit M. Nunes.

Graffitis et vandalisme à l’UQAM

« Brûle toute », « F*ck UQAM », « Élections piège à cons » : des couloirs de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) ont été tapissés de graffitis plus tôt cette semaine. La direction, qui condamne les actes de vandalisme, mène une enquête pour identifier les responsables. Une plainte à la police a aussi été déposée.

Des images de couloirs vandalisés du pavillon Hubert-Aquin ont circulé sur les réseaux sociaux, vendredi.

La Presse, qui s’est rendue sur place, a constaté plusieurs dizaines de slogans en tout genre écrits à la peinture dans les couloirs menant aux locaux des associations étudiantes.

« Je mange des riches pour déjeuner », « L’avenir n’est pas pour ceux qui veulent nous empêcher de déc*lisser le système », « Brûler des condos », pouvait-on notamment y lire. Des symboles anarchistes ont aussi été dessinés par les vandales.

Il semble qu’une caméra de surveillance aurait également été recouverte de peinture, ornée des inscriptions « Détruis cette caméra » et « Arrêtez de nous surveiller *sti ».

Une enquête est en cours

Selon nos informations, les dégâts auraient été commis plus tôt cette semaine. L’UQAM a restreint l’accès au secteur, jeudi, afin d’y mener une enquête. Une plainte au Service de police de la Ville de Montréal a aussi été déposée.

« Les démarches sont donc en cours afin d’identifier la ou les personnes responsables de ces gestes », a indiqué par courriel la porte-parole de l’Université, Jenny Desrochers.

L’établissement rappelle qu’elle « ne tolère pas les actes de vandalisme et prendra les mesures qui s’imposent en vertu de ses règlements », sans préciser lesquelles.

« Par ailleurs, des travaux de peinture seront effectués dans les meilleurs délais pour remettre les lieux en état », a ajouté Mme Desrochers.

24meurtre de l’année

Un suspect arrêté à la suite d’un possible féminicide

Montréal — Une femme dans la quarantaine a été retrouvée inanimée vendredi matin dans son logement. Selon les premières informations, le corps de la victime portait des marques de violence et le principal suspect est son ex-conjoint.

Viergemene Toussaint aurait été tuée par son ex-copain, un homme de 36 ans, indiquent des sources policières. Le suspect a été arrêté vendredi soir par les autorités et emmené au centre d’enquête, selon Mariane Allaire-Morin, porte-parole pour le Service de Police de la Ville de Montréal.

Le suspect devait revenir devant le tribunal le 14 novembre prochain dans un dossier de violence conjugale. Il aurait séquestré et frappé la victime l’été dernier. Des sources indiquent qu’il aurait tenté de voler et de détruire son téléphone cellulaire.

Il avait été remis en liberté sous condition à la fin du mois de juillet, indiquent des documents judiciaires. On y précise également qu’il lui était interdit de s’approcher de la victime et de son domicile. Il n’avait pas le droit de communiquer avec elle.

Dans les derniers mois, le voisinage aurait été témoin de disputes entre la femme et son conjoint, indiquent nos sources. La Presse a pu confirmer que l’ex-conjoint suspecté de meurtre aurait été arrêté à ce moment-là.

Des circonstances « suspectes »

C’est un ami de la victime de 42 ans qui a fait la triste découverte vendredi matin. Les autorités ont été avisées aux alentours de 9 h 30, explique le porte-parole du SPVM, Jean-Pierre Brabant. « L’ami en question n’avait pas de nouvelles de la victime depuis quelque temps. Il s’est donc présenté chez elle et a pu entrer dans l’appartement. »

Les policiers se sont présentés peu après au domicile de la défunte, situé sur le boulevard Lacordaire, près de la rue Amos.

« Sur place, ils ont constaté que les circonstances du décès étaient suspectes, et une enquête est en cours », explique l’agent Brabant. Le corps de la femme portait des marques de violence, selon nos sources.

Selon nos informations, il n’y avait aucune trace d’entrée par effraction dans l’appartement. Un périmètre de sécurité a été érigé pour permettre aux enquêteurs de faire la lumière sur ce possible meurtre.

Vers midi, les policiers tentaient toujours d’en savoir plus en faisant du porte-à-porte auprès des voisins.

Les images des caméras de surveillance seront visionnées par les enquêteurs dans les prochaines heures afin d’en savoir plus sur cette tragédie. « Une autopsie devrait être pratiquée sous peu pour en savoir un peu plus sur la cause de ce décès », ajoute l’agent Jean-Pierre Brabant.

Il s’agirait du 24meurtre à survenir dans la métropole cette année.

— Avec la collaboration de Louis-Samuel Perron et Delphine Belzile, La Presse

Centre de tri de Lachine

Montréal craignait les risques d’incendie

Les ballots de papier sont si nombreux à s’accumuler au centre de tri de Lachine que Montréal a craint cet été qu’un incendie ne puisse s’y déclarer, selon des documents municipaux.

Ces documents confirment qu’un nouvel exploitant devrait prendre la relève au centre de tri d’ici à la mi-novembre, une fois que le conseil municipal aura donné son feu vert à la résiliation du contrat de l’exploitant actuel, Ricova.

Depuis des mois, l’entreprise est incapable d’écouler les ballots de recyclage – principalement du papier et du carton – qu’elle produit parce qu’ils sont de faible qualité. Les ballots s’accumulent donc à l’intérieur et à l’extérieur du centre de tri, en quantité telle que Ricova a évoqué la possibilité de cesser complètement le tri à Lachine.

En juillet dernier, « les matières s’accumulaient à l’intérieur du bâtiment parfois au-delà du système de gicleurs », notent les fonctionnaires municipaux dans les documents remis aux élus du conseil municipal. Ils ont fait parvenir une mise en demeure à Ricova afin qu’elle corrige la situation.

« Il était donc urgent d’agir d’autant plus qu’en 2021, deux incendies étaient survenus », continue le document. Les centres de recyclage sont très vulnérables aux incendies causés par les batteries au lithium. Un tel objet peut exploser en passant dans la machinerie de la chaîne de triage et embraser les matières recyclées.

Ricova n’a pas commenté ces informations, vendredi.

Un remplaçant d’ici à la mi-novembre

Ces documents ont été remis aux élus du conseil municipal de Montréal parce que l’administration veut les convaincre de voter pour la résiliation du contrat de Ricova. Valérie Plante et son équipe proposent de donner au directeur du service de l’environnement de la Ville – un fonctionnaire – le droit de prendre cette décision au moment qu’il jugera opportun, d’ici au 14 novembre 2022.

« Ricova pourrait cesser les opérations à tout moment et prendre au dépourvu la Ville face à la gestion des matières recyclables à Lachine », avertit la Ville.

Les élus montréalais se prononceront sur ce dossier lundi ou mardi, mais comme l’administration détient la majorité au conseil municipal, le sort de Ricova est scellé.

« Face au risque sérieux et imminent d’un arrêt des activités du centre de tri, la Ville a agi rapidement pour dénouer la situation », a déclaré la responsable de l’environnement de Valérie Plante. « Les discussions sont actuellement en cours avec Ricova sur les modalités de la transition des opérations et l’entreprise offre sa collaboration dans la démarche. La collecte du recyclage est un service essentiel et tout est mis en œuvre pour assurer la continuité des opérations à Lachine. »

Environ 60 % des bacs verts des Montréalais aboutissent au centre de tri de Lachine.

C’est la Société VIA, un organisme à but non lucratif d’insertion en emploi de personnes handicapées, qui devrait prendre le relais au centre de tri de Lachine. VIA exploite déjà quatre installations semblables, quoique beaucoup plus petites (Québec, Lévis, Saguenay et Rivière-du-Loup).

« C’est un grand sentiment de fierté qui nous habite aujourd’hui, a indiqué le grand patron de VIA, Jean-Sébastien Daigle. En plus d’assurer la continuité des opérations du centre de tri de Lachine, Société VIA participera à la création de nouveaux emplois adaptés dans la région de Montréal. »

Encore 140 profs à trouver pour les élèves du Québec

Le recrutement d’enseignants se fait plus lentement au fur et à mesure qu’avance l’année scolaire : il y a encore 140 postes de profs à pourvoir dans les écoles du Québec. Le plus récent bilan du ministère de l’Éducation publié vendredi indique qu’entre le 7 et le 14 septembre, seuls 20 postes d’enseignants avaient été pourvus, si bien qu’il reste encore 140 enseignants à temps plein à trouver pour travailler dans les écoles de la province. À elle seule, la Commission scolaire crie, dans le Nord-du-Québec, a 49 postes vacants. Le centre de services scolaire de Montréal cherche quant à lui 25 enseignants à temps plein. Au cabinet du ministre de l’Éducation Jean-François Roberge, on dit « travailler sans relâche pour contrer la pénurie de main-d’œuvre dans l’éducation », et on précise qu’à pareille date l’an dernier, il y avait 60 postes de plus à pourvoir. La pénurie de personnel ne touche pas que les enseignants. Trois écoles sur quatre font face à une pénurie d’éducatrices dans leurs services de garde, estime l’Association québécoise de la garde scolaire (AQGS).

— Marie-Eve Morasse, La Presse

Montréal

Un homme arrêté en lien avec trois cambriolages

Un homme de 33 ans a été arrêté vendredi dernier en lien avec trois cambriolages survenus au début du mois de septembre, dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce et Le Plateau-Mont-Royal. L’homme se serait introduit de force dans plusieurs résidences. C’est ce qu’a brièvement annoncé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans un communiqué, vendredi, sans préciser l’identité du suspect. Ce dernier aurait surtout opéré durant la nuit, en utilisant des fenêtres ouvertes ou des portes déverrouillées. Selon eux, le voleur « serait cette fois entré dans l’établissement durant les heures d’ouverture en déjouant la vigilance des employés ». C’est le 9 septembre, dans un établissement commercial du Plateau-Mont-Royal, que l’homme a été formellement arrêté, à peine quelques heures après qu’un cambriolage qu’il pourrait bien avoir commis eut été signalé aux autorités.

— Henri Ouellette-Vézina, La Presse

Arrondissement d’Anjou

Un jeune de 14 ans poignardé dans une cour d’école

Un adolescent de 14 ans aurait été poignardé dans la cour d’une école dans l’arrondissement d’Anjou vendredi en fin d’après-midi. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a reçu un appel vendredi vers 16 h signalant un adolescent qui aurait été poignardé dans le stationnement d’une école à Anjou, à l’angle des avenues Chénier et de l’Aréna, indique Mariane Allaire-Morin, porte-parole pour le SPVM. Selon des témoins, la victime de 14 ans aurait été blessée par une arme tranchante à la suite d’un conflit qui aurait dégénéré. Le jeune homme a été transporté à l’hôpital. Sa vie ne serait pas en danger, selon les autorités. Le suspect aurait pris la fuite avant l’arrivée des agents. Un périmètre de sécurité a été établi, et une enquête est en cours.

— Delphine Belzile, La Presse

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