L’Iran n’a pas respecté « l’esprit » de l’accord sur le nucléaire

Le président américain Donald Trump a affirmé hier que l’Iran n’avait pas respecté « l’esprit » de l’accord sur le nucléaire, à quelques jours de sa décision – très attendue – sur la « certification » du respect par Téhéran des termes de cet accord. « Ils n’ont pas respecté l’esprit de cet accord », a affirmé M. Trump, évoquant ce texte conclu entre Téhéran et les grandes puissances qui prévoit que l’Iran limite son programme nucléaire à des usages civils en échange de la levée progressive des sanctions internationales prises à son endroit.

— Agence France-Presse

Actualités

Trump suggère au Sénat d’enquêter sur les médias

Donald Trump a suggéré hier à la commission du renseignement du Sénat, qui enquête sur une éventuelle collusion entre son équipe de campagne et la Russie, de se pencher plutôt sur les médias américains qui diffusent, selon lui, de « fausses informations ». Au lendemain d’un point de presse du président de cette puissante commission, et après les révélations de la chaîne NBC sur les vives tensions avec son secrétaire d’État Rex Tillerson, le président américain a conseillé aux élus de se concentrer sur autre chose que l’ingérence étrangère dans la présidentielle de 2016. « Pourquoi la commission du renseignement n’enquête-t-elle pas sur les chaînes de fausses informations dans NOTRE pays pour comprendre pourquoi tant de nos informations sont créées de toutes pièces ? » a-t-il lancé dans une série de tweets matinaux. — Agence France-Presse

Niger

La mort de soldats américains révèle leur présence au Sahel

La mort de trois soldats américains dans une embuscade au Niger a révélé au grand jour à quel point les forces américaines sont impliquées dans la lutte contre les djihadistes dans la région. Le commandement militaire américain pour l’Afrique a confirmé hier matin que trois de ses hommes avaient été tués « au cours d’une opération antiterroriste menée conjointement avec les forces nigériennes à quelque 200 km au nord de la capitale Niamey, dans le sud-ouest du Niger ». Ce sont les premiers morts américains au combat dans le cadre de la mission de lutte contre les groupes djihadistes dans cette région. Un militaire américain était mort dans un accident de voiture au Niger en février. — Agence France-Presse

Actualités

Trump et le Brexit nuiront à la science mondiale, selon une étude

D’un côté, le Brexit. De l’autre, le président Trump qui veut imposer des interdictions de séjour aux citoyens de 10 pays. Les frontières se referment sur les deux plus grandes plaques tournantes scientifiques de la planète. Et selon une étude publiée hier dans le prestigieux magazine Nature, cela risque de créer des dommages sur tout l’écosystème de recherche mondial.

C’est dans la section « commentaires » de la revue Nature qu’un groupe dirigé par la chercheuse américaine Cassidy Sugimoto dénonce « l’isolationnisme grandissant en science », qui provoque un « refroidissement de la collaboration et la mobilité ».

« C’est évidemment un commentaire politique, mais qui est basé sur des données de recherche », précise Vincent Larivière, titulaire de la Chaire de recherche du Canada et l’un des auteurs de l’étude.

Les auteurs pointent directement les interdictions de séjour du président américain Donald Trump, qui veut fermer les frontières aux citoyens d’une dizaine de pays, ainsi que le Brexit, qui freinera l’afflux de fonds de recherche vers le Royaume-Uni et provoque déjà un retour au bercail de nombreux chercheurs européens qui y travaillaient.

« Ce qui est inquiétant, c’est qu’on voit les frontières se refermer sur deux pôles scientifiques qui sont essentiels au système mondial. »

— Vincent Larivière, l’un des auteurs de l’étude

Impact important

Loin d’être un coup de gueule, la publication dans Nature est fondée sur une analyse ambitieuse. Les auteurs ont scruté pas moins de 14 millions d’articles scientifiques publiés de 2008 à 2015. Leur intérêt ne porte pas sur le contenu de ces articles, mais bien sur leurs auteurs et les établissements et institutions auxquels ceux-ci sont rattachés. 

En vérifiant si les auteurs ont changé d’établissement au cours de la période étudiée, ils ont pu traquer leurs mouvements sur le globe pour la toute première fois. Ils ont aussi documenté le phénomène des chercheurs de haut calibre qui sont rattachés à plusieurs établissements. M. Larivière, par exemple, est lui-même professeur à l’Université de Montréal et professeur invité à l’Université de Leyde, aux Pays-Bas.

Les auteurs ont découvert que les chercheurs mobiles, définis comme ceux qui ont eu plus d’une affiliation entre 2008 et 2015, sont cités dans les grandes publications 40 % plus souvent que les chercheurs non mobiles.

Cela s’explique évidemment par le fait que les meilleurs chercheurs reçoivent plus d’offres d’emploi internationales que les moins bons. « Mais il n’y a aucun doute que le fait d’aller à l’étranger diversifie les horizons, favorise les collaborations et rend plus influent », commente M. Larivière.

Dans tous les cas, les auteurs concluent que les chercheurs ont plus d’impact lorsqu’ils sont libres de bouger.

« Fermer les frontières revient à couper les échanges scientifiques les plus importants. »

— Vincent Larivière

Une autre étude publiée aussi hier dans Nature montre d’ailleurs que plus un pays est ouvert et connecté sur les autres sur le plan scientifique, plus il y a un impact important.

Le pont britannique

En analysant les mouvements des chercheurs, les auteurs de l’étude ont aussi pu voir quel rôle joue chaque pays dans l’écosystème scientifique mondial. 

Sans surprise, les États-Unis sont le pays qui contribue le plus aux échanges mondiaux. Le rôle du Royaume-Uni est plus complexe. L’île n’est pas un pôle d’échanges important en Europe, se classant au dixième rang après des pays comme l’Italie, la France et même la Turquie. « On a plutôt trouvé que la Grande-Bretagne est la passerelle entre l’Europe et le reste du monde », explique Vincent Larivière. 

Cela veut dire que les Américains, les Canadiens, les Asiatiques et les Australiens, entre autres, qui vont faire de la science en Europe vont souvent d’abord au Royaume-Uni. Et que les Européens qui tissent des liens avec le reste du monde le font souvent via le Royaume-Uni. Les auteurs craignent que le Brexit ne fragilise ce pont jugé « crucial » et contribue à isoler l’Europe.

Autre fait intéressant, le Canada, malgré sa taille relativement modeste, se hisse au quatrième rang des pays les mieux connectés aux réseaux scientifiques mondiaux (après les États-Unis, le Royaume-Uni et la France). 

« Le Canada est une plaque tournante en ce sens qu’on attire plus que notre part d’étudiants et de chercheurs étrangers. Le Canada a un spectre de pays proches qui est plus important que celui de l’Allemagne, par exemple », illustre Vincent Larivière.

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