L’introverti derrière Frank And Oak
Ethan Song
Cofondateur et PDG de Frank And Oak
Né à Tianjin
Une ville chinoise de 15 millions d’habitants située à une heure et demie de route de Pékin.
Il déménage au Québec avec ses parents à l’âge de 6 ans.
« Quand j’étais en Chine, on avait une vie assez communautaire, on restait chez mes grands-parents, il y avait beaucoup de famille autour de moi. La Chine venait de s’ouvrir au monde, et mon père est venu faire son doctorat en physique à l’Université Laval même s’il ne parlait français que depuis quelques semaines. Mes parents étaient conscients de l’importance de comprendre la culture locale. J’étais un fan des Nordiques, je jouais au hockey à Sainte-Foy. »
Mes études
Diplôme d’études secondaires obtenu sur la Rive-Sud (Montréal)
« J’étais très introverti au secondaire. J’étais un geek, un grand fan de Star Wars, membre des clubs de sciences. J’étais un grand fan des films de Quentin Tarantino et de Robert Rodriguez, j’ai fait du théâtre et ça m’a permis d’être moins introverti. À l’école, on avait lancé une chaîne de télé. On faisait les nouvelles et une série télé policière. »
Diplôme d’études collégiales en sciences pures au collège Dawson
« Ma première compagnie faisait de la production de vidéos. Au lieu de faire des contrats de peinture, on faisait des petits contrats vidéo pour les équipes de sport et le milieu communautaire de Saint-Bruno. À l’époque, je pensais que je deviendrais peut-être producteur ou réalisateur, mais j’avais aussi une grande passion pour la technologie. »
Bac en génie électrique et informatique, Université de la Colombie-Britannique, Vancouver
« Je voulais faire de la planche à neige à Whistler, vivre le rêve de l’Ouest. J’ai étudié assez fort, mais mon apprentissage a toujours été davantage par les projets auxquels j’ai participé.
« Comme emploi d’été, j’ai été acteur dans la comédie musicale Miss Saigon à Vancouver. Ils ne m’ont pas engagé pour mes talents de chanteur ! »
Année en échange étudiant à l’Université Paris Descartes durant son bac à UBC
« Mes amis là-bas venaient de partout dans le monde. Ça m’a fait réaliser comment on était tous semblables, malgré nos différences. J’ai vu que je n’étais pas si différent d’un Allemand ou d’un Japonais.
« À Paris, tu vois des héritages, des symboles historiques partout. Ça m’a fait réfléchir sur le type d’héritage que je voulais laisser. »
Mes expériences de travail
Consultant à la firme Deloitte à Montréal
« J’ai toujours su que j’allais être entrepreneur. Mon père a fondé des entreprises en imagerie 3D et en jeux vidéo. J’avais beaucoup de projets en tête, mais pas d’idée de carrière. En consultation, tu travailles pour plein de projets différents. Je me suis dit : je vais prendre la job, et ça va me donner du temps pour penser à ce que je veux faire. C’était très corpo, mais j’ai beaucoup appris : comment me présenter à des clients, gérer un projet, créer des liens d’affaires. »
Cofondateur de Modasuite
« L’aspect financier n’a jamais été ma motivation principale en entrepreneuriat. Je me suis dit que j’allais vivre comme un étudiant et travailler sur mes projets. Je n’ai pas vu ça comme un risque. Évidemment, c’est plus facile à faire quand tu es jeune.
« Quand on a commencé Modasuite [avec son ami d’enfance Hicham Ratnani], notre objectif était de bâtir une plateforme pour mettre en contact des tailleurs et des clients qui voulaient des chemises personnalisées. Quand on a réalisé – très rapidement – que ça n’allait pas fonctionner, on avait déjà notre plateforme. Plutôt que de tenter de vendre la plateforme, on a décidé de vendre le produit [les chemises personnalisées].
« Ce fut notre école de gestion. La seule façon d’apprendre, c’est d’essayer. »
Cofondateur et PDG, Frank And Oak
« À un certain point chez Modasuite, on a réalisé que pour les hommes, ce n’est pas nécessairement le vêtement personnalisé qui est important, mais le service personnalisé. L’objectif [de Frank And Oak] est d’aider les hommes à rendre le magasinage facile.
« Au début, tout est dans le produit. Ton but est de survivre. Une fois que l’entreprise est plus mature, le développement des employés devient très important. Tu dois créer l’équipe qui va faire le produit pour toujours. »
D’où provient le nom Frank And Oak ? « Frank est un nom amical, qui n’est pas menaçant et qui correspond bien à mes valeurs de communauté. Oak est le nom d’une rue que j’aime beaucoup à Vancouver. »
Mes mentors
« J’ai toujours été inspiré par les entrepreneurs qui ont un objectif plus grand que juste faire de l’argent. Elon Musk a une vision qui va plus loin que juste vendre des voitures. J’admire qu’une entreprise puisse avoir un impact sur la société. »
Mon meilleur coup
« Je n’ai pas encore fait mon meilleur coup ! Mais si je dois répondre, c’est la décision de mes parents d’immigrer au Canada. J’ai un grand respect pour ce que le Québec et le Canada m’ont offert comme opportunité. Mais c’est le meilleur coup de mes parents, pas le mien. »
Ma pire gaffe
« On fait au moins cinq erreurs pour chaque bonne décision. Ces cinq erreurs te permettent de prendre la bonne décision. C’est dur d’être entrepreneur. L’important, ce n’est pas les idées, mais la persévérance. La chance joue toujours un grand rôle, mais si tu es persévérant assez longtemps, la chance va arriver à un certain point – peut-être à 20 ans, peut-être à 70 ans. »
Ma devise
« On ne devrait pas penser juste à soi dans ses décisions, mais penser à l’impact sur le monde en général. »