Personnalités de la semaine
Jean-Sébastien DesRosiers et son équipe-école
Collaboration spéciale
Il y a cinq ans, seulement 54 % des élèves de l’école Leblanc, qui compte environ 1000 élèves, décrochaient leur diplôme à la fin du secondaire. Cette année, le taux d’obtention est passé à 83,5 %, ce qui place l’école au second rang de la Commission scolaire de Laval.
« Quand je suis arrivé, c’était un milieu aux prises avec plusieurs difficultés, notamment sur le plan de la sécurité, dit M. DesRosiers. C’était une école qui inquiétait les parents. D’autre part, dans le secteur, une autre école dessert le même bassin d’élèves et elle avait meilleure réputation. Cela entraînait une situation où plus d’élèves forts sur le plan scolaire allaient à Georges-Vanier, et plus d’élèves en difficulté allaient à Leblanc. On se retrouvait avec une clientèle plus fragile. »
D’autres éléments affectaient le taux de réussite. L’école, auparavant séparée en deux cycles, avait été unifiée, mais les pratiques pédagogiques ont mis des années à s’ajuster. Il fallait également mieux repérer et accompagner les élèves ayant des besoins particuliers.
« C’est une des pierres angulaires de la réussite chez nos élèves, ajoute le directeur. Deux enseignants sont libérés pour analyser les dossiers des élèves et leur donner tous les outils nécessaires pour les amener à la réussite. Nous faisons un suivi constant et minutieux de chaque dossier d’élèves. C’est une clé pour prévenir les échecs. »
L’école a mis sur pied des programmes pour augmenter la motivation des élèves.
« Le développement massif des activités parascolaires et des concentrations spécialisées a eu un énorme impact. Nous sommes passés de quatre équipes sportives à quatorze. Nous avons une concentration en sport et une autre en théâtre », indique M. DesRosiers.
« Contrairement à d’autres milieux, pour avoir accès à ces concentrations, il n’y a pas de critère de performance scolaire. Un élève n’est pas obligé d’avoir de bonnes notes pour en faire partie. Ça contrevient à mes valeurs. Je pense que ces programmes sont un levier pour amener l’élève à la réussite, et non l’inverse. »
— Jean-Sébastien DesRosiers
« Quand un élève est inscrit dans une concentration, il aime ça et il veut rester. S’il veut rester, il doit faire des efforts et avoir un bon comportement. Mais c’est possible qu’il ait un échec scolaire dans une matière. On ne le sortira pas de la concentration pour ça », poursuit-il.
La concentration basketball, mise en place l’an dernier, semble en voie d’accomplir de petits miracles.
« Pour ces élèves, on constate déjà moins d’absentéisme, moins de retard, de meilleurs résultats scolaires et un meilleur comportement. Cela montre que notre approche, qui n’est pas élitiste, donne des résultats. »
Autre exemple : environ 200 élèves éprouvant des difficultés à écrire ont reçu un dictionnaire électronique orthophonique leur permettant de chercher plus facilement et plus vite qu’avec un dictionnaire de papier les mots dont ils ignorent l’orthographe.
« Cela contribue de façon importante à ce qu’ils écrivent mieux. C’est assorti d’un plan d’intervention qui prévoit de leur donner un peu plus de temps pour terminer un examen. En 2009-2010, seulement 54 % des élèves réussissaient l’examen de français écrit du Ministère, qui consiste à écrire un texte argumentatif. Il est passé à 75 % en 2014-2015. »
Mais tous ces programmes entraînent des coûts. Survivront-ils aux prochaines coupes en éducation ?
« En juin 2015, j’ai fermé l’exercice financier avec un déficit de 75 000 $. Les coupes viennent remettre en question, pour nous, des programmes établis gagnants. J’ai coupé du personnel administratif pour maintenir des services aux élèves. S’ils coupent encore, je ne sais pas comment on va s’en sortir l’an prochain. »