Série 1/4 Noël tabou

Les jouets de guerre

Chaque lundi jusqu’à Noël, Pause se fait l’avocat du diable, pour défendre l’intérêt de certains cadeaux ou jouets qui, année après année, sèment la controverse. Pour lancer cette série : les jouets de guerre.

Les jouets de guerre ont mauvaise réputation. Tout particulièrement cette année. La preuve : Toys “R” Us France a carrément retiré les imitations jugées trop « réalistes » de ses rayons. 

Pour cause : peu de parents aiment l’idée d’acheter des armes à leurs enfants, pour le principe, d’abord, la symbolique, ensuite, et surtout de peur d’en faire des adultes violents. Idem à la garderie, et généralement à l’école, où les fusils et autres mitraillettes ont tendance à être bannis. 

Qu’en disent les experts ? D’abord, qu’il ne s’agit que de jouets. Et que les enfants qui jouent à la guerre ne le font évidemment pas pour vrai. Ensuite, que l’idée de jouer à la bataille peut, contre toute attente, avoir toutes sortes de vertus. 

Le pédopsychiatre français Frédéric Kochman voit même une valeur essentielle à ces jeux : leur fonction « cathartique ». Il s’agit d’extérioriser ce que l’enfant a vécu dans la journée, canaliser une émotion, une énergie ou oui, peut-être, une agressivité. Faut-il le rappeler ? Les jeux sont par définition « symboliques », dit-il. Et faire semblant, c’est essentiel au bon développement d’un enfant. 

Tout comme un enfant apprend en jouant à la maman, au papa ou au docteur, il apprend en jouant à la guerre, développant ici des capacités sociales et relationnelles. 

Il faut « dédramatiser », poursuit-il : même en jouant le « méchant », votre enfant, en se mettant dans « la peau de l’autre », développe son empathie. 

Quant à la question des jeux vidéo violents (plus épineuse, les études se suivent et se contredisent), qui, de par leur aspect hyper réaliste, ont tendance à brouiller les cartes, à vous de mettre des balises sur leur consommation, disent tous les experts. En bref : au parent, toujours, de choisir le jouet, son usage et ses limites.

Trois choses à retenir

1. Ce n’est qu’un jouet

2. Jouer à faire semblant, c’est essentiel pour un enfant. Même faire semblant d’être méchant.

3. Au parent de décider du jouet et de mettre des balises, au besoin. 

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