Commerce de détail

Altitude Sports quitte Saint-Denis

C’est une des plus vieilles boutiques de plein air à Montréal. Mais après plus de 30 ans de loyaux services, le magasin Altitude Sports de la rue Saint-Denis ferme ses portes aujourd’hui, conséquence d’un virage internet énergique entamé il y a huit ans.

Les deux jeunes trentenaires à la barre de l’entreprise ne veulent pas en faire une histoire de politique municipale, ne veulent pas critiquer la rue Saint-Denis et assurent que cette fermeture n’a rien d’un échec, bien au contraire.

« Ça faisait plusieurs années qu’on pensait fermer cette boutique. La raison principale, c’est qu’on n’avait pas une sélection à la hauteur de celle qu’on offre en ligne, indique Maxime Dubois, copropriétaire d’Altitude Sports. Chaque jour des clients arrivaient au magasin, nous montraient une photo du produit sur leur téléphone intelligent et nous demandaient de l’essayer, mais on ne l’avait pas. Ça créait plus d’insatisfaction qu’autre chose. »

« Les derniers mois nous ont aidés à prendre la décision. On savait qu’il y aurait des travaux pendant un an dans la rue Saint-Denis et notre bail arrivait à échéance. Les circonstances nous ont poussés à prendre la décision. Mais le magasin était profitable et c’est pour ça que je ne veux pas critiquer Saint-Denis ou les travaux. »

— Maxime Dubois, copropriétaire d’Altitude Sports

D'ABORD POUR L'ALPINISME

La boutique Altitude a ouvert ses portes en 1984. Elle était à l’origine une destination de choix pour les amateurs d’alpinisme et de randonnée. En 1999, Altitude Sports a inauguré son site internet. Mais le virage en ligne a véritablement commencé en 2008. Trois ans plus tard, Maxime Dubois et Alexandre Guimond, 32 ans, ont racheté l’entreprise.

« On n’a jamais trouvé que c’était plus porteur d’ouvrir des magasins plutôt que de faire croître notre volet en ligne, explique M. Dubois. Ça fait quatre ans que chaque année on double notre chiffre d’affaires. »

Aujourd’hui, les ventes de la boutique de la rue Saint-Denis ne représentent plus que 2 % des revenus de l’entreprise. Altitude emploie une centaine de personnes à ses bureaux montréalais et à son entrepôt. Elle vend partout au pays et seulement 35 % de ses ventes canadiennes sont faites au Québec.

L’alpinisme et la randonnée ne sont plus qu’une partie de son activité. « Ce qui fait vraiment notre chiffre d’affaires, ce sont les bottes d’hiver et les manteaux d’hiver. Tout le monde a besoin de ça. Le plein air est un tremplin pour nous, laisse entendre Maxime Dubois. Les clients se disent que si on est capables d’envoyer des gens sur l’Everest, alors on peut leur vendre un manteau d’hiver. »

LE PLEIN AIR EN MUTATION

La fermeture de la boutique Altitude Sports à Montréal est la dernière nouvelle dans le petit paysage du plein air à Montréal. Plus tôt cette année, La Cordée a racheté le magasin Le Yéti sur le boulevard Saint-Laurent. La canadienne MEC a quant à elle annoncé l’ouverture d’un autre magasin, à Laval cette fois-ci.

Altitude Sports se démarque de ces entreprises par son virage en ligne assumé. À partir de ses bureaux de la Petite-Italie, son site offre maintenant plus de 250 marques. « C’est comme ça qu’on se différencie : on considère qu’on est un curateur d’inventaire. On veut être certains de pouvoir donner au client toutes les marques haut de gamme qui pourraient les intéresser. »

L’enseigne va conserver son autre magasin, celui de Mont-Tremblant. L’entreprise travaille aussi sur un nouveau concept de boutique qui pourrait ouvrir les portes à Montréal. « Mais plus gros que celui de Saint-Denis et plus proche de l’expérience en ligne. »

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