Architecture

Des prix américains pour des firmes québécoises

La firme d’architectes Lemay a remporté un prix d’excellence au concours American Architecture Prize dans la catégorie des bâtiments industriels pour la conception du siège social de l’entrepreneur en construction Pomerleau. En bordure de l’autoroute 20, à Lévis, l’édifice déploie sa façade vitrée aux lignes convergentes. L’American Architecture Prize récompense les meilleurs projets dans 41 catégories en architecture, design d’intérieur et architecture du paysage. Plusieurs autres firmes québécoises sont également lauréates. Notamment dans la catégorie de l’architecture d’équipement récréatif, Saucier+Perrotte Architectes/HCMA a été récompensée pour le complexe sportif Saint-Laurent, tout comme Smith Vigeant Architectes inc. pour le Centre de découverte et de services du parc national des Îles-de-Boucherville.

— Marc Tison, La Presse

Vêtements d’occasion

L’audacieuse friperie pour enfants d’un père au foyer

C’est bon pour la planète, c’est bon pour le portefeuille, c’est dans l’air du temps. L’achat de biens usagés gagne en popularité, et un entrepreneur de la Rive-Sud compte bien en profiter avec son concept de friperie nouveau genre qui suscite déjà la curiosité.

Pour son premier commerce, Luc Bergeron n’a pas manqué d’audace. Il l’a installé sur le boulevard Taschereau, à Greenfield Park, entre des enseignes réputées, dont Maxi, Winners, Bureau en gros et Dollarama. Hormis quelques touches de couleur, tout est blanc dans ce vaste et haut local de 5000 pi2.

« Je voulais me différencier avec le blanc. Faire un Costco de légèrement usagé, de presque neuf. […] Je ne réinvente rien, mais j’arrive avec une nouvelle image. »

— Luc Bergeron, entrepreneur et père de trois enfants (dont des jumeaux) de 4 et 5 ans

On est loin des friperies pour enfants traditionnelles, généralement exploitées dans de petits locaux au cœur des quartiers. Pensons par exemple à Peek A Boo, à Dentelle et Ribambelle, à L’enfant d’O ou à la Boîte aux trésors, qui se targue d’être la plus grande friperie pour enfants de la région montréalaise avec ses 3000 pi2.

« C’est ça, mon but, faire un commerce unique en son genre », lance Luc Bergeron, qui a travaillé pendant 15 ans dans le domaine de la gestion de la production, avant de tout quitter pour rester à la maison et s’occuper à temps plein de sa progéniture.

De père à temps plein à entrepreneur

Cinq ans après, il a cherché le type d’entreprise qu’il aimerait exploiter. Il a regardé du côté des restaurants, des cafés. Et comme il avait accumulé une montagne d’affaires d’enfants, il a testé la consignation (qui permet d’être rémunéré seulement si la marchandise se vend). « J’ai plus ou moins aimé ça. »

C’est ainsi qu’il a imaginé Univers Kids Dépôt, une grande friperie qui paie comptant (entre 20 et 50 % du prix de vente) les vêtements, accessoires et jouets dont les parents veulent se départir. « Ça fait différent, car la consignation existe déjà », justifie Luc Bergeron. Son système demande également moins de temps de gestion. « Je voulais quelque chose qui débarrasse le monde tout de suite. »

Une récente étude de l’Observatoire de la consommation responsable de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM tend à lui donner raison : la facilité est la principale motivation des Canadiens pour revendre leurs biens.

Risque financier plus élevé

Évidemment, sans système de consignation, l’aventure est plus risquée financièrement. À lui seul, l’achat des stocks devrait totaliser 90 000 $.

Mais l’entrepreneur a confiance en son concept puisque chaque jour, de nombreux clients potentiels entrent et ressortent déçus de son local parce qu’il n’a pas encore commencé à vendre. Pour le moment, les employés s’affairent uniquement à acheter en prévision de l’ouverture prévue le 16 décembre. Le processus a malheureusement été plus long que prévu. Mais le magasin est maintenant plein à 75 %.

Univers Kids Dépôt ne devrait pas manquer de clients. L’engouement pour l’usagé au Canada est indéniable : en 2016, le nombre de biens « déjà aimés » ayant trouvé un nouveau propriétaire a bondi de 30,4 millions (par rapport à 2015) et la valeur des transactions a bondi de 1 milliard de dollars pour atteindre 29 milliards, selon l’étude de l’UQAM.

La chaîne ontarienne de friperies pour enfants Boomerang Kids constate cet intérêt. Les ventes des magasins de Saint-Hubert et d’Anjou bondissent de 20 % par année, confie Serge Breton, responsable du développement de l’entreprise au Québec.

« Je connais le produit de A à Z »

Univers Kids Dépôt vendra aussi quelques produits neufs (sous-vêtements, biberons, jouets). « Je ne connais rien dans la vente au détail, mais mon produit, je le connais de A à Z. Ma conjointe travaille beaucoup d’heures. J’ai tout fait de 0 à 5 ans », poursuit l’ex-père au foyer qui apprend son nouveau métier sur le tas.

« [La vente au détail] ça gobe beaucoup plus de temps que je pensais. Ça me prend 70 heures par semaine. C’est prenant, mais j’ai toujours hâte de revenir même si je suis fatigué. » Ça explique en partie pourquoi il n’envisage pas de vendre en ligne. Cela demanderait encore plus d’énergie et de ressources. En revanche, dit-il, son commerce aura une carte fidélité.

Luc Bergeron prévoit ouvrir un Univers Kids Dépôt d’entreprise tous les deux ans, jusqu’à en avoir cinq. Ce sera son gagne-pain jusqu’à sa retraite, dit-il.

« Tant qu’à partir une business, je pense que c’est la meilleure que je pouvais faire ! »

L’économie de seconde main, c’est...* 

• Des échanges d’une valeur de 29 milliards de dollars

• 1,4 % du PIB du Canada

• 1,9 milliard de biens ayant eu droit à une seconde vie

• Entre 315 0000 et 341 000 emplois

*En 2016. 

Source : L’indice Kijiji de l’économie de seconde main 2017 établi à partir d’une étude effectuée par l’Observatoire de la consommation responsable de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM

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