LETTRE OUVERTE

Valorisons et soutenons nos universités

Chaque année, nos universités montréalaises diplôment plus de 50 000 étudiants. Ce nombre est en croissance et nous nous en réjouissons. En tant que chefs d’établissement, nous constatons quotidiennement la contribution indispensable des diplômés universitaires à la vitalité économique et sociale du Québec.

Les universités sont appelées à jouer un rôle toujours plus important au sein de la société. On s’attend à ce qu’elles recrutent des gens de talent, qu’elles instruisent nos citoyens, qu’elles assurent la formation d’entrepreneurs, qu’elles mobilisent les secteurs public et privé, qu’elles favorisent l’innovation et le transfert des connaissances, qu’elles étendent la portée de la recherche, qu’elles éclairent les débats sur les problèmes sociaux, qu’elles trouvent des solutions aux problèmes mondiaux les plus complexes et qu’elles offrent des programmes d’éducation aux adultes. Bref, les universités sont sollicitées pour assumer une multitude de mandats.

On s’entend tous pour dire que l’éducation supérieure est une priorité. Toutefois, comme société, est-ce qu’on s’en occupe suffisamment ?

Le cas particulier du Grand Montréal

Montréal clame haut et fort son statut de métropole universitaire du Canada. Elle en a certes les attributs, mais en récolte-t-elle les retombées ? À certains chapitres, comme la productivité et la croissance démographique, notre métropole traîne malheureusement de l’arrière par rapport à d’autres grands centres urbains.

Dans une étude dévoilée récemment par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain et Montréal International, on constate que, malgré une forte concentration de jeunes étudiants universitaires dans la métropole, seulement 30 % de la population montréalaise en âge de travailler possède un diplôme universitaire, ce qui place la métropole au 14e rang des 15 régions métropolitaines étudiées par l’Institut du Québec. À titre de comparaison, près de la moitié de la population active de Boston possède un diplôme universitaire.

N’oublions pas non plus qu’en moyenne, les titulaires d’un diplôme universitaire sont plus nombreux à intégrer le marché du travail, occupent de meilleurs emplois, paient davantage d’impôts et ont moins recours aux services sociaux. Concrètement, dans le Grand Montréal, le taux d’emploi des diplômés universitaires était de 73,4 % en 2015 comparativement à 56,3 % pour ceux qui détenaient un diplôme d’études secondaires. Le taux de chômage était aussi plus bas pour les diplômés universitaires, à 6,2 %, contre 9,4 % pour ceux qui ne détenaient qu’un diplôme d’études secondaires.

Il importe de ne pas tenir la valeur de nos universités pour acquise si nous souhaitons que notre métropole conserve son dynamisme. Il en va de même pour toutes les autres régions du Québec.

Nous devons accorder beaucoup plus d’importance à l’enseignement supérieur, à la recherche et à l’attraction des talents, en plus de reconnaître les avantages concrets qu’ils apportent à la société québécoise.

Les universités constituent le principal moteur de croissance économique et sociale. Nous devons, comme société, les valoriser et mieux les soutenir.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.