Statistiques avancées

Qui anime vraiment l’attaque du CH ?

Dans la LNH, l’attaque se construit à partir de la zone neutre et ce qui distingue les bons joueurs des autres, c’est d’abord et avant tout leur capacité à entrer en zone ennemie avec la maîtrise de la rondelle. 

Plus étonnant encore, que ce soit Zac Rinaldo ou Jaromir Jagr, un nombre similaire de tirs au but sera généré par la suite. Jagr obtient 70 % de ses entrées de zone en gardant possession de la rondelle, alors que Rinaldo ne le fait que 40 % du temps. Ce constatest une des principales découvertes faites par Eric Tulsky (aujourd’hui employé par une équipe de la LNH) et ses collaborateurs.

Ceux-ci ont fouillé la question en profondeur au cours des dernières saisons, analysant tour à tour le jeu des Flyers et du Wild. Armé de ces constats, on peut donc, en notant simplement les entrées de zone en possession de rondelle du Canadien, obtenir une idée plus claire de la production offensive des quatre trios du Canadien.

Premièrement, comme on peut s’y attendre, on retrouve une démarcation claire entre le travail des deux premiers trios et ceux d’Eller et Malhotra (les données qui suivent concernent toutes le jeu à 5 contre 5). Alors que les trios offensifs du CH préconisent le contrôle du disque, le personnel de soutien est quant à lui beaucoup plus conservateur, optant plus régulièrement pour de simples rejets en zone ennemie.

On voit à quel point les quatre centres du Canadien ont pour mission de contrôler le disque en entrée de zone. Les rejets en fond de zone sont l’affaire des ailiers sur chacun des trios. Mais il y a aussi des différences importantes de style. Alors qu’Eller et Plekanec génèrent un nombre important d’entrées de zone en possession de rondelle, Malhotra et Desharnais sont plutôt campés dans des rôles de distributeurs. 

Si Desharnais peut compter sur deux ailiers dynamiques (Pacioretty, sans surprise, domine le club à ce chapitre), on voit à quel point c’est Brandon Prust qui permet au quatrième trio d’assurer le jeu de transition en zone offensive. Moen et Weise ne sont guère actifs sur ce plan, l’un comme l’autre se limitant généralement à rejeter la rondelle en fond de zone.

On a vu les jeunes Christian Thomas et Sven Andrighetto, tous deux des ailiers droits, se démarquer au fil du camp d’entraînement. Habiles et rapides, les deux patrouillent dans l’aile droite… Sachant que l’apport défensif de Malhotra se manifeste surtout sous la forme de mises en jeu prises en zone défensive avec les trois premiers centres, il n’est pas dit que l’on ait besoin de joueurs strictement défensifs pour compléter son trio. 

Ajoutons que Prust peut aussi jouer à droite, ce qui ouvre possiblement un poste pour Bournival. Le cas d’Eller est encore plus particulier : il obtient presque la moitié des entrées de zone de son trio. On est souvent tentés de juger le grand Danois sur la foi de sa faible production offensive de l’an dernier. Après tout, on le paye désormais 3,5 millions par saison. Mais ces données montrent à quel point c’est lui qui traîne le troisième trio sur ses épaules. 

Et contrairement au trio de Malhotra, ni Sekac ni Bourque ne semblent ici en mesure de se démarquer. Parce que l’équipe gagne et tous sont en santé, la stabilité est présentement de mise. Mais certains joueurs plus passifs pourraient rapidement voir leur poste contesté.

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