Prévention

Savoir protéger ses oreilles

Feux d’artifice et festivals : l’été est rempli d’occasions d’entendre trop de bruit. Dès qu’on doit augmenter le niveau de sa voix pour parler à une personne près de soi, cela indique que « les sons ambiants présentent des risques d’endommager [son] audition », selon le site internet du Groupe Forget audioprothésistes.

De 60 dB lors d’une conversation normale, le niveau sonore grimpe à 90 dB quand on passe la tondeuse, à 100 dB quand on actionne une scie à chaîne et jusqu’à 115 dB lors d’un concert rock, d’après les Laboratoires Emsee.

Pour protéger ses oreilles, on peut heureusement porter des bouchons ou un casque. Un indice de réduction de bruit est généralement inscrit sur les protecteurs auditifs ou leur emballage. S’il est, par exemple, de 20 dB, il réduit en théorie le bruit entendu de 100 à 80 dB.

MOINS EFFICACES QUE PROMIS

En fait, il faut diviser cet indice par deux pour avoir l’atténuation de bruit réelle, selon l’Occupational Safety and Health Administration, une agence gouvernementale fédérale des États-Unis dont la mission est la prévention des blessures, maladies et morts dans le cadre du travail. « Cela s’explique par un placement inadéquat du bouchon, des oreilles trop poilues, un conduit auditif trop courbé, etc. », dit Alexis Pinsonnault-Skvarenina, président d’Acousma et finissant à la maîtrise en audiologie de l’Université de Montréal.

Porter des bouchons ne garantit pas une ouïe fine jusqu’à 95 ans, surtout si on est serveur dans un bar bruyant. « Lors d’un concert rock où le bruit est autour de 100 dB, le niveau de bruit entendu serait de 90 dB avec des bouchons ayant une atténuation réelle de 10 dB, illustre M. Pinsonnault-Skvarenina. Ça reste supérieur à la norme sécuritaire de 75 dB. Le bruit reste donc dangereux. »

UTILES LORS DE RÉNOS

Simon Dufort, audioprothésiste aux Cliniques Lobe, porte des bouchons sur mesure lorsqu’il fait des rénovations, un autre loisir d’été. « Quand j’utilise des outils, c’est pertinent de les mettre, estime-t-il. J’en ai d’ailleurs fait une paire à mon frère, qui est électricien. Il les porte quand des gars à côté de lui utilisent des outils extrêmement bruyants, comme des marteaux piqueurs. Ça fait une énorme différence sur son confort. »

Attention de ne pas porter de bouchons ou de coquilles à tout vent. « L’usage de protecteurs auditifs devrait être réservé aux situations très bruyantes, conseille M. Pinsonnault-Skvarenina. De plus en plus d’enfants utilisent ce genre de coquilles en classe, afin de mieux se concentrer. En audiologie, on remarque que plusieurs de ces enfants développent une intolérance aux sons lorsqu’ils les utilisent sur de longues périodes de temps. »

Les protections auditives offertes

Bouchons en mousse

Pas chers, faciles à trouver en pharmacie, les bouchons en mousse doivent être insérés profondément dans le conduit auditif pour être efficaces. Petit truc donné par les cliniques Lobe : tirez l’oreille vers l’arrière, pour ouvrir au maximum le conduit auditif, avant d’introduire le bouchon roulé serré. Relâchez ensuite l’oreille et maintenez le bouchon en place pendant 30 secondes, pour qu’il bouche le conduit. « Les bouchons jaunes cylindriques sont, en général, moins performants que ceux qui sont en forme de cône », estime Simon Dufort, audioprothésiste aux cliniques Lobe. À jeter après chaque usage.

Les protections auditives offertes

Coquilles protectrices

« C’est la meilleure solution pour les enfants », juge Simon Dufort. À prix raisonnables, réutilisables jusqu’à ce que l’enfant ait trop grandi, ces casques sont très utiles lors de concerts et de feux d’artifice. Vaut mieux vérifier l’« indice de réduction du bruit » des coquilles avant de les acheter, et choisir le nombre de décibels le plus élevé possible, par exemple 27 dB. « Il faut que les coussins couvrent l’oreille au complet », souligne M. Dufort. « Il n’est pas recommandé d’utiliser ce type de protecteur avec des bébés, afin de ne pas exercer trop de pression sur la boîte crânienne », note Alexis Pinsonnault-Skvarenina, président d’Acousma, entreprise spécialisée en bruit environnemental et pollution sonore.

Les protections auditives offertes

Bouchons de musicien

Faits sur mesure – après qu’un audiologiste ou un audioprothésiste a pris une empreinte des oreilles –, ces embouts ont l’avantage de laisser entendre des sons naturels, à un niveau réduit. En comparaison, les bouchons complets « bloquent beaucoup plus les hautes fréquences que les basses fréquences, explique Simon Dufort. Ça change la qualité du son, si bien qu’on n’apprécie pas un spectacle, par exemple. » Souvent en silicone, ces bouchons ont un trou dans lequel on place un filtre atténuant le volume de 9, 15 ou 25 dB, au choix. Durables, essentiels pour tous ceux qui vont souvent au concert ou dans les bars, ils coûtent environ 230 $ la paire.

Les protections auditives offertes

Bouchons protecteurs

Si vous voulez une excellente protection contre les sons trop forts – sans vous soucier de bien entendre ce qui se passe autour de vous –, ces bouchons faits sur mesure, sans filtre, sont idéaux. « Ils offrent une atténuation d’à peu près 30 dB, ce qui est le maximum qu’on peut avoir en se bouchant les oreilles », indique Simon Dufort. Souvent en silicone, ils durent de 5 à 10 ans et coûtent environ 160 $. Parfaits pour les travailleurs en usine ou de la construction.

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