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« C’est un petit peu inquiétant »

Ça y est, le mot a été prononcé, hier, en conférence d’après-match et dans le vestiaire. Parce que le compteur est toujours bloqué à une victoire, après un revers sans relief face aux Whitecaps de Vancouver (2-1), Mauro Biello et quelques-uns de ses joueurs ont admis qu’il y avait matière à inquiétude.

Dans le lot, prenons l’avis de Chris Duvall dans un vestiaire particulièrement morne : « Huit matchs et une seule victoire, c’est un petit peu inquiétant. Je crois que nous avons les bons éléments, mais c’est une question de mentalité. Nous devons être impitoyables. Quand nous avons le pied sur la gorge de notre adversaire, nous devons l’achever. »

La parité dans la MLS fait que même la situation la plus critique peut se résorber au terme d’une bonne séquence. Mais d’un match à l’autre, il y a trop de redondance chez cet Impact 2017 qui peut, par ailleurs, montrer des visages diamétralement opposés en l’espace d’une mi-temps. Hier, le Bleu-blanc-noir semblait avoir fait le plus dur en ouvrant rapidement la marque face à un adversaire qui avait perdu lors de ses trois premiers déplacements.

Et, soyons honnêtes, il n’y a guère qu’en Colombie-Britannique qu’on imagine les Caps jouer au mois de novembre. Puis, après le but de Marco Donadel, les problèmes ont refait surface, que ce soit dans la création offensive, la bataille du milieu ou les flottements défensifs.

« C’est normal que je sois inquiet. Je ne peux pas être ici et être content d’avoir perdu. Au niveau de l’attaque, on est capables de déséquilibrer les adversaires et de créer des occasions. Mais il faut faire mieux défensivement dans nos duels. On a commis beaucoup de fautes parce qu’on est en retard. Ce sont des détails, mais il faut mieux lire le jeu, que ce soit en milieu de terrain ou en défense », a regretté Biello, en faisant notamment allusion au deuxième but encaissé par son équipe.

« Sur ce but, je ne fais pas une super passe, mais on doit se battre sur ce ballon-là, parce que je n’ai pas d’autres solutions. Ils sont en contre-attaque avec quatre joueurs devant, a poursuivi Laurent Ciman. J’essaie de me lancer parce que je pensais que [Cristian Techera] allait tirer. Il fait un crochet, il finit bien. Si vous voulez me blâmer, il n’y a pas de problème, je l’accepte, mais j’ai fait ce que j’avais à faire. »

Vu les contraintes logistiques et géographiques liées aux déplacements, c’est à la maison que les équipes font pencher la balance en MLS. Exemple local : entre 2015 et 2016, l’Impact est passé d’une récolte de 35 à 26 points au stade Saputo. La différence entre une place confortable en séries et une lutte intense jusque dans les derniers matchs de la saison se fait à ce niveau-là. 

Voilà pourquoi la séquence que démarrait l’Impact, hier, est capitale pour la suite des choses. Avec quatre matchs sur cinq à domicile entre le 29 avril et le 3 juin, le onze montréalais doit profiter de cette portion le menant au tiers de la saison pour se replacer au classement. Pour l’instant, il n’en a pas les moyens collectifs, étant suspendu aux exploits d’un Nacho Piatti ou d’un Ballou Jean-Yves Tabla pour s’en sortir.

« Je ne suis pas inquiet, car je sais qu’on est toujours lents à partir. On a quand même fait beaucoup de bonnes choses dans les derniers matchs, mais on se met toujours dans le trouble, a tenté de relativiser Patrice Bernier. Il faut qu’on se lève et qu’on continue à travailler encore plus fort pour être meilleurs. Quand on est bons, on le démontre, mais on ne l’est pas assez régulièrement. »

Problèmes en attaque

On ne reviendra pas sur les nombreux problèmes en charnière centrale depuis le début de la saison. D’ailleurs, les inquiétudes – le mot à la mode – se sont élargies à la position d’attaquant, hier, avec les blessures subies par Matteo Mancosu (cuisse), puis Anthony Jackson-Hamel (crampes). Biello, qui n’a rien dit de la gravité des blessures, a dû se tourner vers trois attaquants différents dont Dominic Oduro qui, par défaut, pourrait bien être titularisé, samedi soir prochain à Washington.

Au moins, Ballou, qui a été titularisé, a quelque peu illuminé la fin de match après de longues minutes sans substance de la part de l’Impact. S’il n’a pas trompé David Ousted, il est celui qui a créé le plus de situations dangereuses, notamment dans le dernier quart d’heure de la rencontre.

« Encore une fois, il a été l’un des meilleurs sur le terrain, a jugé Biello. Il a eu quatre ou cinq bonnes occasions de marquer. Il a travaillé fort, il a joué sur la droite, sur la gauche et c’est ce qui a motivé la décision. Il méritait de commencer ce match. »

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