Catalogne

Manifestation pro-Catalogne devant le consulat d’Espagne

Quelque 150 personnes ont participé hier à un rassemblement en appui à la Catalogne devant le consulat d’Espagne à Montréal.

De nombreuses personnalités du mouvement souverainiste québécois se sont jointes au réseau Cap sur l’indépendance pour dénoncer les manœuvres du gouvernement espagnol et inviter les gouvernements canadien et québécois à condamner la répression de Madrid.

La semaine dernière, des membres du gouvernement régional de la Catalogne ont été arrêtés alors que la province dirigée par le gouvernement indépendantiste de Carles Puigdemont prépare un référendum sur l’autodétermination le 1er octobre. Hier, le premier ministre de l’Espagne, Mariano Rajoy, a appelé les indépendantistes catalans à « admettre que le référendum d’autodétermination n’aura[it] pas lieu ».

Pour la chef du Bloc québécois, Martine Ouellet, il est inadmissible que le premier ministre du Canada Justin Trudeau et le premier ministre du Québec Philippe Couillard ne dénoncent pas les « gestes antidémocratiques » de l’Espagne. « Les élus du peuple sont empêchés de faire ce pour quoi les citoyens ont voté pour eux. C’est indigne de la part d’un pays démocratique. On se doit de respecter la démocratie, qu’on soit pour ou contre l’indépendance de la Catalogne. Respecter la volonté du droit de vote est fondamental sur le plan des valeurs humaines », a-t-elle déclaré.

Le chef de l’opposition officielle à Québec, Jean-François Lisée, a été très critique envers le gouvernement espagnol. M. Lisée a dénoncé le « silence » de Justin Trudeau et de Philippe Couillard face aux agissements du gouvernement de Mario Rajoy. « Empêcher un peuple de voter au XXIe siècle au cœur de l’Europe est répugnant, et moi, je ne comprends pas la réserve de M. Trudeau et de M. Couillard sur cette question-là », a dit le chef du Parti québécois (PQ).

« Je trouve ça inacceptable, a pour sa part affirmé la co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Manon Massé. On a signé les mêmes conventions qui reconnaissent d’une part le droit à l’autodétermination des peuples et d’autre part la démocratie. Que voulez-vous de plus démocratique qu’un référendum voulu par 70 % de la population ? Il n’y a rien de plus démocratique que ça. »

Des Québécois solidaires de la Catalogne

Marc-André Dumont, militant souverainiste rencontré au rassemblement, a affirmé qu’il venait « apporter son appui, car des gens sont arrêtés parce qu’ils soutiennent un mouvement démocratique ». « Je suis venu pour apporter mon soutien au peuple catalan qui veut obtenir son autodétermination. C’est un droit fondamental qu’il faut respecter. »

Quant à Daniel Roy, il a affirmé trouver beaucoup de similitudes entre la Catalogne et le Québec. « Je suis là pour exprimer ma solidarité avec la nation catalane, a-t-il dit. Le peuple catalan représente une nation avec une langue et un parlement propres. Il a le droit démocratique de voter pour son avenir politique. »

Des Catalans ont aussi participé au rassemblement. L’un d’entre eux, Sergi Ocana, a déclaré qu’il appréciait le soutien des souverainistes québécois à la cause de la Catalogne. M. Ocana a affirmé que les réactions de l’Espagne étaient « antidémocratiques ». « Ce sont des comportements qu’on ne peut pas accepter dans une démocratie membre de l’Union européenne. »

Marathon de Montréal

Des rues et le pont Jacques-Cartier fermés

Comme chaque année durant le mois de septembre, les épreuves du Marathon de Montréal se déroulent ce week-end. Bien que l’épreuve de 42 km soit annulée en raison des températures caniculaires dans la métropole, le demi-marathon a bien lieu, à compter de 7 h 30 ce matin. L’épreuve entraînera la fermeture de nombreuses rues et artères de la ville ainsi que du pont Jacques-Cartier, durant la majeure partie de la journée. Les courses de 10 km, 5 km et 1 km engendreront également quelques entraves à la circulation. — Marissa Groguhé, La Presse

Les infections parasitaires plus dangereuses à certains moments de la journée

Deux personnes ayant un système immunitaire identique pourraient être infectées par le même parasite, de la même façon, mais avec des conséquences très différentes sur leur organisme, selon une nouvelle étude montréalaise. Il suffirait que l’une d’elles soit infectée le matin et l’autre, le soir. Explications.

Qu’ont découvert les chercheurs ?

Une équipe de l’Université McGill a infecté des souris avec un parasite appelé Leishmania à différentes heures. Les résultats étaient clairs : les souris infectées en début de soirée tombaient plus gravement et plus rapidement malades que celles infectées en matinée. Non, ce ne sont pas les microbes qui deviennent plus féroces la nuit, mais plutôt le système immunitaire qui change de comportement au fil de la journée. Leishmania est le seul parasite testé à ce jour, mais des observations semblables ont récemment été faites sur les virus et les bactéries.

Comment nos horloges internes influencent-elles les infections ?

Comme tout le reste de notre organisme, notre système immunitaire est réglé sur une horloge interne d’à peu près 24 heures, qu’on appelle le cycle circadien. Le cycle circadien n’est pas seulement une réaction au cycle jour/nuit, c’est un horaire codé dans nos gènes. Ces « gènes horloges » provoquent une série de changements sur le plan moléculaire, sans autre élément déclencheur que le temps qui passe.

« Dans nos organes et dans nos cellules, il y a des molécules qui servent d’engrenages à nos horloges biologiques », explique Nicolas Cermakian, auteur principal de l’étude, professeur à McGill et directeur du laboratoire de chronobiologie moléculaire à l’Institut Douglas.

Il y a une vingtaine d’années, on pensait que l’horloge circadienne existait seulement dans le cerveau. « On sait maintenant que ce n’est pas le cas, affirme M. Cermakian. On a aussi des horloges dans à peu près tous les organes et tous les tissus. »

Chez les souris, par exemple, une cellule immunitaire appelée « macrophage » est particulièrement réactive en début de soirée. Or, Leishmania, parasite testé par l’équipe de M. Cermakian, est capable de détourner ces cellules à ses propres fins et de s’en servir pour proliférer plus vite. Résultat : l’infection est plus efficace à cette heure.

Est-ce que les résultats obtenus chez les souris s’appliquent aux humains ?

Notre système immunitaire, tout comme celui des souris, change de comportement en fonction de ses horloges internes. Est-ce que ces changements ont une aussi grande influence sur notre susceptibilité aux infections ? Difficile de le prouver, à défaut d’enfermer des humains dans un laboratoire pour les infecter, mais on peut fortement le soupçonner.

« S’il y a une grosse différence chez les souris, on peut penser qu’il y aurait aussi une grosse différence chez l’humain. Il reste à savoir si ça va être à la même heure », pense M. Cermakian.

La souris étant un animal nocturne, il est fort possible que plusieurs de ses horloges aient un horaire différent des nôtres.

Qu’est-ce que le parasite Leishmania ?

Leishmania est un parasite unicellulaire qui affecte 1 million de personnes par année et en tue plusieurs milliers. L’affection la plus grave qu’il peut causer, la leishmaniose viscérale, est typiquement fatale lorsque non traitée. Il est transmis aux humains par les phlébotomes, de petits insectes qui sont actifs la nuit, particulièrement dans les climats chauds et humides.

Cependant, les données récentes montrent que les parasites et leurs hôtes sont en train d’étendre leur territoire dans les zones tempérées en Europe et en Amérique. Les scientifiques croient que les changements climatiques ne feront qu’accentuer cette tendance.

Financement en recherche fondamentale

Des scientifiques pressent Ottawa d’éviter un « exode des cerveaux »

Des scientifiques canadiens sont inquiets. Plusieurs mois après la publication du rapport Naylor sur le soutien fédéral aux sciences, ils ont multiplié les rencontres cet été à Ottawa pour presser le gouvernement d’appuyer une hausse de 1,3 milliard au budget annuel accordé aux organismes subventionnaires de la recherche au pays. Sans cet investissement, certains craignent même « un exode des cerveaux ».

« Nous ne voulons pas que le rapport soit tabletté. […] Il nous faut un engagement significatif dans le prochain budget fédéral », dit sans détour Paul Davidson, président-directeur général d’Universités Canada.

Son organisme a organisé ces dernières semaines plus de 55 rencontres avec différents députés fédéraux pour qu’ils soutiennent les recommandations du rapport, qui avait été commandé par la ministre des Sciences, Kirsty Duncan.

Dans le rapport Naylor, considéré par la communauté scientifique comme l’un des plus complets à avoir été produits depuis 40 ans, on rappelle que le Canada ne fait plus partie des « 30 pays qui dépensent le plus en recherche », que la concurrence internationale est féroce et qu’Ottawa doit redresser la barre en faisant passer de 3,5 milliards à 4,8 milliards l’enveloppe annuelle aux organismes subventionnaires en recherche pour retrouver la place qu’il occupait autrefois.

« Les gens s’inquiètent du niveau d’investissement requis », reconnaît M. Davidson, mais le contexte mondial actuel, alors que le Royaume-Uni a voté pour quitter l’Union européenne (qui finançait beaucoup de recherches) et que Donald Trump « met les laboratoires de recherche aux États-Unis sous pression », favorise l’arrivée de chercheurs de calibre international au pays, pour peu qu’on ait les moyens de financer leurs recherches.

« On n’a pas le choix »

Gilles Patry, le nouveau directeur général de l’organisme U15, qui représente les 15 grandes universités de recherche au pays, dit espérer malgré tout que le gouvernement va agir. « On n’a pas le choix, c’est aussi simple que ça », dit-il en entrevue.

Si on ne redonne pas des moyens financiers aux chercheurs et aux étudiants à la maîtrise et au doctorat, explique-t-il, le Canada pourrait connaître un exode des cerveaux.

La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours, reconnaît à son tour que l’effort budgétaire est significatif, mais prévient le gouvernement que ne pas agir serait problématique.

« On sous-estime la vague technologique qui s’en vient et on sous-estime l’ampleur des besoins à venir. Les chercheurs pourront nous aider à jauger cette vague, à nous l’approprier et à définir des usages qui seront adaptés à nos défis de société », dit-elle.

En entrevue avec La Presse, la ministre des Sciences Kirsty Duncan réaffirme qu’elle appuie la majorité des recommandations du rapport Naylor, sans toutefois se prononcer sur les cibles exactes du financement requis, ce qu’elle a toujours refusé de faire depuis la publication du rapport Naylor.

Rectificatif

Portrait de Denis Coderre

Une erreur s’est glissée dans le portrait du maire Denis Coderre publié hier. Harout Chitilian n’était pas maire de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville au printemps dernier, mais bien conseiller dans le district de Bordeaux-Cartierville. Il se présente comme maire à la présente élection. Nos excuses.

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