en bref

Menstruées sans s’excuser

À quel âge les premières menstruations ? Les dernières ? C’est normal d’avoir mal ? La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC) vient de mettre en ligne un tout nouveau site web pour répondre à toutes ces questions : tesrègles.ca. L’objectif avoué est d’en finir ici avec un tabou qui n’a pas de raison d’être : « Nous croyons qu’il est grand temps de sortir nos règles du placard et de les reconnaître comme un aspect normal de la vie d’une femme », a déclaré dans un communiqué Jennifer Blake, directrice générale de la SOGC. En plus du site, l’organisme lance ces jours-ci une campagne de sensibilisation #tesrèglessanstexcuser (#sorrynotsorry) sur les réseaux sociaux, pour en finir avec la gêne d’acheter des tampons et autres malaises mensuels. — Silvia Galipeau, La Presse

Tendance

La vidéo s’invite dans la psychotérapie

Avec l’amélioration de la vidéo par internet, la psychothérapie à distance a le vent dans les voiles. Le gouvernement fédéral finance, depuis la fin de 2017, 15 projets de télépsychologie dans des cliniques à Terre-Neuve-et-Labrador. Et à la dernière réunion annuelle de l’Association américaine de psychologie (APA), en août à Washington, une dizaine de services privés de tests psychologiques et de psychothérapie à distance proposaient leurs logiciels.

« Le grand défi de la télépsychologie, c’est la reconnaissance par les compagnies d’assurances », a expliqué Deborah Baker, responsable du dossier à l’APA, qui présentait l’état des connaissances dans le domaine en août dernier. « Plus des deux tiers des États interdisent le remboursement de psychothérapies à distance. Parfois, il s’agit d’inquiétudes à propos de la protection de la vie privée, mais plus souvent, on a l’impression que c’est pour protéger les cabinets ayant une adresse physique, ou alors de peur que les compagnies d’assurances soient inondées de réclamations si la psychothérapie devient trop facile d’accès. »

L’Ordre des psychologues du Québec a aussi réfléchi à la question. « Nous n’avons pas encore pris position, mais c’est une pratique plus qu’émergente », a dit la présidente de l’Ordre, Christine Grou. « Il y a déjà de l’offre dans certaines cliniques. »

Mme Grou cible d’emblée plusieurs cas de figure où la télépsychologie est indiquée. « Prenez une mère de famille monoparentale qui a trois enfants et ne peut pas trouver ou se payer une gardienne. Elle peut faire la psychothérapie quand les enfants sont couchés. Ou alors, une personne hospitalisée, immobilisée avec une fracture du fémur, ou handicapée et qui ne peut pas se déplacer l’hiver. On peut aussi penser à une femme en région éloignée qui ne connaît qu’un seul psychologue, qui est son mari. » La présidente de l’Ordre indique aussi avoir entendu parler de cas où un patient qui doit se déplacer utilise un contact vidéo pour ne pas interrompre la psychothérapie.

Mme Baker cite quant à elle des études montrant que l’accès à la psychothérapie ou aux tests psychologiques par internet réduit l’absentéisme. « C’est probablement en partie parce que les gens n’ont pas à s’absenter pour un rendez-vous, mais aussi parce qu’ils ont accès plus rapidement aux soins dont ils ont besoin », dit-elle.

Mme Grou évoque également le cas d’adolescents qui ont fait l’objet de plusieurs études cliniques de télépsychologie. « Pour les ados, ce médium entre eux et la personne qu’ils voient en psychothérapie peut les mettre plus à l’aise, peut-être même plus que le contact direct », affirme-t-elle.

Y aurait-il des situations contre-indiquées ? « Des cas un peu extrêmes, par exemple un patient en délire psychotique qui a l’impression que la télévision lui parle, répond Mme Grou. Ou quelqu’un qui a un trouble d’évitement. On ne veut pas l’alimenter. Lors de la première rencontre, le psychologue doit évaluer si la télépsychologie convient au patient. »

Confidentialité

Sur le plan de la confidentialité, l’important, selon Mme Grou, est que le psychologue soit franc avec ses patients sur le niveau de sécurité du lien vidéo.

Plusieurs des entreprises qui présentaient leurs services à la foire commerciale du congrès de l’APA, en août, mettaient d’ailleurs l’accent sur la sécurité de leur plateforme. Certaines ont même des archives vidéo sécurisées qui permettent au psychologue de consulter d’anciens entretiens avec un patient, voire de faire une recherche par mot-clé.

La télépsychologie pose par ailleurs un problème de territoire. Il serait par exemple envisageable qu’un psychologue radié au Québec tente d’exercer à partir de l’Ontario ou de la France avec ses anciens patients québécois. « Qu’est-ce qu’on couvre, la personne qui pratique sur le territoire du Québec ou la clientèle ? dit Mme Grou. Pour le moment, on s’occupe des membres de notre ordre au Québec. Il y a sur toute cette question une réflexion au Conseil interprofessionnel du Québec, parce que ça peut toucher plusieurs professions. »

22 % Les Canadiens ayant une assurance médicale utilisent 22 % plus de psychothérapie que ceux qui n’en ont pas

Source : Université Memorial

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