La Meute nie fermement encourager la violence et minimise son rôle dans la campagne référendaire sur un cimetière musulman à Saint-Apollinaire. En fait, dit son porte-parole Sylvain Brouillette, le groupe est favorable à ce que la communauté musulmane ait un lieu pour enterrer ses morts.
« On est parfaitement conscients que la plupart des musulmans qui vivent au Québec sont parfaitement intégrés, ce sont des gens qui vivent comme nous, qui ont les mêmes valeurs que nous, dit-il. Ces gens-là, leurs morts, il faut qu’ils les enterrent quelque part. »
M. Brouillette est propriétaire d’un commerce à Saint-Apollinaire. En entrevue, il assure que les intentions attribuées à son groupe sont exagérées, tout comme son implication dans la campagne contre le cimetière musulman.
« On est responsables de ce qu’on fait, on n’est pas responsables de ce que les gens pensent qu’on fait », résume-t-il.
Il confirme que La Meute a organisé une activité au conseil municipal lorsque les détails du projet de cimetière musulman ont été dévoilés. Le groupe s’opposait à l’utilisation de fonds publics pour en faire la promotion.
L’implication du groupe a cessé en avril et elle ne s’est pas poursuivie pendant la campagne référendaire, dit M. Brouillette. Seuls quelques membres ont continué à militer au sein du camp du Non à leur initiative.
Parmi ceux-ci, on compte Sunny Létourneau, porte-parole du Comité de l’alternative citoyenne.
« On s’est tassés de là parce qu’on ne voulait pas créer de confusion. Les raisons que les gens invoquaient pour bloquer le changement de zonage, ça ne représentait pas les valeurs de La Meute. »
— Sylvain Brouillette, porte-parole de La Meute et propriétaire d’un commerce à Saint-Apollinaire
N’en déplaise au Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence, La Meute n’est pas un groupe violent, assure M. Brouillette.
« Le Centre nous accuse d’avoir manqué à l’article 318 du Code criminel et nous accuse d’avoir fait des appels au génocide, des appels aux armes, dit-il. Ça, c’est totalement de la diffamation. Il revient avec ça et dit qu’on est un groupe violent. […] Ces gens-là parlent complètement à travers leur chapeau. »
Il compte rencontrer prochainement les représentants du Centre pour mieux faire connaître La Meute, un groupe fondé en 2015 par des retraités des Forces armées canadiennes qui revendique aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers de membres.
Sortie en règle du maire Labeaume contre La Meute
Piqué au vif par la participation de membres de La Meute dans le projet avorté de cimetière musulman à Saint-Apollinaire, le maire de Québec Régis Labeaume a effectué hier une sortie en règle contre « ce genre de milice » qu’il qualifie de « potentiellement dangereuse » et « extrêmement toxique ». Le maire n’a pas mis de gants blancs pour démontrer son opposition à ces militants « d’extrême droite ». « Ça me dégoûte de voir ça parader en ville. Dans les pays où il s’est créé des milices, ça n’a jamais été de belles histoires. Moi, je n’accepte pas ça, Idéologiquement, ça me pue au nez des groupes comme ça. Si on veut combattre l’islamisme radical, il faut le faire dans les limites de la démocratie et du droit », a dénoncé M. Labeaume. — Le Soleil