4 MYTHES SUR L’ÉCOLE PRIVÉE

Certains mythes ont la vie dure ! C’est le cas de plusieurs idées fausses qui persistent encore aujourd’hui sur l’école privée. En voici quatre démystifiés pour vous.

L’ÉCOLE PRIVÉE EST POUR LES RICHES

Réalité. L’école privée accueille des élèves de milieux socioéconomiques divers. « Dans les faits, la très grande majorité des élèves inscrits dans les écoles privées de la province proviennent de la classe moyenne », explique Jean-Marc Saint-Jacques, président de la Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP). Ainsi, contrairement à ce que l’on croit, les élèves du réseau privé ne sont pas tous issus de familles favorisées ou dont les parents sont très scolarisés. En outre, la plupart des écoles privées offrent des bourses d’études et de l’aide financière aux familles pour faciliter l’accès à leurs services. « Inscrire son enfant à l’école privée relève donc beaucoup plus d’un choix personnel des parents pour répondre aux besoins de leur enfant qu’à une logique économique », soutient M. Saint-Jacques.

L’ÉCOLE PRIVÉE N’ACCEPTE QUE LES MEILLEURS ÉLÈVES

Réalité. Les établissements d’enseignement privés sont autonomes et ont chacun leur propre système d’admission. « Cependant, la grande majorité des écoles privées ne font pas passer d’examen d’admission », assure M. Saint-Jacques. Celles-ci font plutôt passer des tests de classement. « Ces tests sont un outil qui sert à mieux connaître le profil des élèves de manière à bien répondre aux besoins de chacun », souligne M. Saint-Jacques. Ils sont entre autres utiles pour équilibrer les groupes ou pour déterminer l’accès à différents programmes qui exigent des aptitudes particulières (sports-études, danse-études, international, enrichi, etc.). Ainsi, seules quelques écoles privées sélectionnent les élèves sur la base de leur performance (scolaire ou autre), les autres fonctionnent plutôt selon le principe du premier arrivé, premier servi, lorsque le nombre de demandes d’admission dépasse le nombre de places disponibles. « De plus, la plupart des écoles privées accueillent des élèves présentant des difficultés d’adaptation ou d’apprentissage », ajoute M. Saint-Jacques. Certaines écoles ont même développé des programmes spécifiques et implanté des mesures spéciales pour venir en aide à ce type de clientèle (premier cycle du secondaire étalé sur trois ans plutôt que deux, encadrement particulier, aide aux devoirs, etc.).

LE RÉSEAU PRIVÉ FAIT BEAUCOUP D’ARGENT

Réalité. Contrairement à ce que bien des gens croient, les écoles privées subventionnées ne permettent pas à leurs propriétaires de faire des profits sur le dos des contribuables. De fait, presque toutes les écoles privées au Québec sont des organismes à but non lucratif qui appartiennent à la communauté civile – certaines sont même des coopératives de parents ou d’enseignants. « Elles réinvestissent donc l’ensemble des montants des subventions et des contributions parentales dans les services éducatifs », affirme M. Saint-Jacques. Elles fonctionnent selon le même modèle que les centres de la petite enfance (CPE) et sont gérées par un conseil d’administration composé de représentants de la communauté incluant des parents, des anciens élèves, des membres de la direction et du personnel, des experts en éducation, etc. « Elles ont des comptes à rendre à leur assemblée générale, au gouvernement, etc. », ajoute M. Saint-Jacques.

L’ÉCOLE PRIVÉE COÛTE CHER À L’ÉTAT

Réalité. Un élève dans une école privée subventionnée coûte moins cher à l’état qu’un élève du réseau public. « Le gouvernement verse aux écoles privées 60 % du montant versé aux écoles publiques pour les services éducatifs », affirme M. Saint-Jacques. De plus, contrairement aux écoles publiques, les écoles privées ne reçoivent pas d’argent des taxes scolaires, ni aucun financement pour l’entretien des immeubles. Elles doivent donc fournir et entretenir leurs bâtiments et installations. « Dans les faits, les écoles privées représentent une économie de plus de 600 millions par année à l’État », précise M. Saint-Jacques.

« Il est important de savoir que le succès de nos écoles privées est attribuable non pas à la sélection des élèves, mais bien à l'expertise de nos équipes d'enseignement, au fort sentiment d'appartenance qui règne dans nos écoles et à notre autonomie de gestion qui nous permet d'innover et de cibler efficacement nos interventions. »

— Jean-Marc Saint-Jacques, président de la Fédération des établissements d'enseignement privés (FEEP)

LE SAVIEZ-VOUS ?

La Fédération des établissements d’enseignement privés (FEEP) regroupe 190 écoles réparties sur l’ensemble du territoire québécois. Ces écoles privées dispensent des services à plus de 110 000 élèves de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire et secondaire, soit environ 12 % des effectifs scolaires québécois.

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