Analyse

Le défi du capitaine

New York — Max Pacioretty avait raison de rappeler après le match que le résultat d’une partie ne doit pas toujours être perçu comme la faillite d’une équipe, mais aussi comme le résultat de ce que les gagnants ont fait de bien. Il y a deux équipes sur la patinoire et, parfois, la façon dont un club réagit lorsqu’il est mis à mal laisse peu de chances à son adversaire de le contenir.

C’est ce qui s’est produit dans la victoire des 2-1 des Rangers, hier. Une victoire où la qualité de leur jeu défensif a ôté toute marge de manœuvre au Canadien en zone neutre. Il y a bien eu ces deux échappées en première période, ce poteau touché par Shea Weber en troisième période et quelques rondelles qui ont dansé autour de Henrik Lundqvist lorsque Brendan Gallagher était dans les parages.

Mais il y a surtout eu une deuxième période où le CH a été englué dans sa zone et plombé par neuf revirements. Les Rangers ont été impeccables et le Tricolore, sans solution.

Les Blue Shirts étaient dans les câbles hier soir et ils ont bien réagi. À la lumière de ce quatrième match, c’est au tour du premier trio du Canadien d’être confronté.

Statistiquement, il a été sauvé jusqu’ici par Alexander Radulov, qui a encore réussi une brillante passe, hier, ayant mené au but de Torrey Mitchell. Sauf que la production et la menace régulière que doit générer cette unité ne sont pas au rendez-vous. Pacioretty, en premier lieu, n’a qu’une mention d’aide en quatre rencontres.

Depuis le début de sa carrière, le capitaine du Canadien marque en moyenne 30 buts par tranche de 82 matchs. En séries, son rendement descend à une moyenne de 23 buts. D’autres indicateurs sont en baisse chez lui, comme le nombre de points par match et le nombre de buts gagnants – une facette du jeu dont il se fait une spécialité en saison et qui illustre sa capacité de s’imposer au bon moment pour faire gagner son équipe.

On comprend que le Tricolore ne mise pas sur un arsenal des plus diversifiés depuis l’arrivée de Max Pacioretty dans la LNH. Ça le rend plus vulnérable à être menotté en séries alors que l’adversaire peut décortiquer des façons de le contenir.

Sauf qu’il a paru parfois absent en deuxième période, là où s’est en quelque sorte joué le match. Il faut dire qu’il n’est pas le seul pour qui ça s’est mal passé. Ce furent 20 minutes de pénible labeur pour pas mal tout le monde !

« C’est un bon joueur qui est capable de nous apporter beaucoup, et il va nous apporter beaucoup, a indiqué Claude Julien au sujet de son capitaine. Au dernier match, c’était la même chose du côté des Rangers. On essaie d’aller vers les meilleurs joueurs, mais à un moment donné, ça débloque pour ces joueurs-là.

« On va prendre le temps de regarder le match et de voir de quelle façon on peut l’aider. »

De nouveaux trios

Carey Price disait après la rencontre qu’une série éliminatoire était une bataille d’ajustements, et il faudra voir si ceux que Julien a apportés en fin de deuxième période survivront au prochain match. Pacioretty a fini la rencontre avec Phillip Danault et Andrew Shaw, tandis que Galchenyuk a été placé au centre de Radulov et d’Artturi Lehkonen.

« Je voulais créer une étincelle parce que je trouvais qu’offensivement, le premier trio ne générait pas autant qu’il le fait d’habitude. J’ai donc fait un changement, et les deux trios ont commencé à créer plus de choses en troisième période. »

Jugera-t-il que ces combinaisons sont plus propices à aider Pacioretty ? À vue de nez, elles semblent surtout favoriser Galchenyuk, qui aurait lui-même intérêt à résoudre rapidement son cube Rubik offensif.

En séries, le « momentum » ne se transporte pas d’un match à l’autre. Chaque résultat crée une nouvelle situation qui met des équipes et des joueurs au défi.

Et il y en a pour qui le tour est venu.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.