Journée nationale du sport et de l’activité physique

« Tag » géante et colorée

Ça change des 5 à 7 habituels. Pour célébrer la Journée nationale du sport et de l’activité physique, un grand jeu de bouledogue couleurs est organisé jeudi, à 18 h, au parc des Faubourgs, à Montréal. Petit rappel des règles : tous les joueurs sont derrière une ligne, sauf le bouledogue. Celui-ci nomme une couleur. Les joueurs qui portent un vêtement de cette couleur se rendent à la ligne opposée. Quant aux autres, ils doivent traverser le terrain sans se faire attraper par le bouledogue. Dès qu’un joueur est touché, il se joint à la meute, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un gagnant. — Marie Allard, La Presse

Question d’éthique

Dévoiler son trouble mental ou non ?

Au cours des derniers mois, vous avez connu des hauts et des bas au travail. Il y a deux mois, un médecin vous a d’ailleurs diagnostiqué une dépression que vous traitez depuis peu avec une aide professionnelle et une médication. Malgré tout, certaines journées s’avèrent plus difficiles que d’autres. Dans ces conditions, devez-vous dévoiler votre dépression à votre patron ?

« C’est complexe, résume dès le départ Marc Corbière, psychologue, titulaire de la Chaire de recherche en santé mentale et travail et professeur à l’UQAM. Il faut savoir qu’une personne n’a pas à révéler son trouble mental à son supérieur et à ses collègues. Elle peut rester floue là-dessus. »

La chaire de recherche que dirige M. Corbière mène d’ailleurs un projet de recherche sur la divulgation d’un trouble mental en milieu de travail. Il constate que certaines personnes souhaitent parler de maladie mentale pour des raisons de transparence. « Elles veulent normaliser les troubles mentaux en milieu de travail et elles se donnent le devoir de dire qu’elles-mêmes ont un trouble, explique le psychologue. Mais il y a des risques à faire cela. On peut être écarté, on peut subir des conséquences au niveau des promotions professionnelles… »

Alors, on en parle ou pas ?

« Dire “j’ai une dépression”, ça crée encore énormément de stigmates. On suggère généralement de ne pas divulguer son trouble mental en milieu de travail. »

— Marc Corbière, psychologue

Depuis quelques années, plusieurs chercheurs tentent d’ailleurs de trouver une réponse à cette question délicate. Une des principales raisons soulevées par les employés pour parler de leur trouble mental demeure le besoin d’ajustements à leur quotidien au travail.

On peut très bien formuler des demandes d’accommodements sans parler de diagnostic, souligne toutefois Marc Corbière. « On peut utiliser un langage de gestionnaire, explique-t-il. Par exemple, on peut dire ceci : “Quand il y a trop de stimuli, j’ai du mal à me concentrer. Si je travaillais dans un bureau isolé, je pourrais mieux me concentrer sur ma tâche.” En le disant de cette façon, je ne parle pas de trouble mental. Je parle de mes besoins. »

Et si le gestionnaire insiste ? « On peut simplement répondre qu’on ne pense pas que ce soit approprié de parler de tel trouble… »

Les employeurs ne sont-ils pas plus ouverts aujourd’hui et plus enclins à s’adapter à ce type de situation ? De plus en plus, souligne Marc Corbière. Dans la pratique, bien que ce soit malheureux, l’employé court toutefois toujours un risque. « C’est ça, le problème. Il y a encore trop de stigmates sociaux envers les personnes qui présentent un trouble mental. »

ET SI ON EN PARLE ?

Malgré les préjugés, certains employés vont ressentir le besoin de parler ouvertement de leur diagnostic avec leur patron et avec leurs collègues aussi. Ils doivent alors déterminer à qui en parler d’abord, le bon moment pour le faire, et le lieu le plus propice à cette discussion. Dans ce cas, il est crucial d’évoluer dans un environnement où règne un climat de confiance.

« Si on parle franchement du diagnostic, il faut ajouter des informations, ajoute le psychologue. On prend le temps d’expliquer à notre supérieur qu’en fait, la dépression, ça veut dire qu’on a tel symptôme et qu’à tel moment on peut vivre telle chose… Il faut être assez explicite pour permettre à l’autre de comprendre ce qui est derrière ce diagnostic de trouble mental. »

Et y a-t-il une situation où, moralement, une personne devrait parler de son trouble mental ? « Oui. Lorsqu’il y a un risque [pour autrui], par exemple, affirme M. Corbière. Imaginons une situation où je suis contrôleur aérien et où j’ai des troubles cognitifs reliés à une dépression. Il y a des dangers pour les personnes qui sont dans l’avion. Là, c’est important d’en parler. »

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