Hockey

Bientôt des puces sur les joueurs de la LNH ?

La LNH a mis la puce à l’oreille de ses partenaires : des puces, elle aimerait un jour en mettre sur les épaules de ses joueurs.

John Collins, chef des opérations de la Ligue nationale, a confié cette semaine à La Presse qu’il espérait implanter dans tout le circuit une forme ou une autre de système de localisation des joueurs sur la patinoire. En suivant tous leurs faits et gestes, l’objectif est de récolter une manne d’informations qui offrirait aux équipes comme aux télédiffuseurs une nouvelle gamme de services et qui, du même coup, révolutionnerait la banque de statistiques de la ligue.

On entrevoit à peine l’étendue des possibilités.

Les données de performance seront mieux documentées que jamais. Et les télédiffuseurs, eux, qui ont vu à quel point le tracking a permis des avancées dans la retransmission du baseball, du golf ou du tennis, doivent s’en lécher les babines.

Au cours de la dernière année, la LNH a procédé à des tests avec plusieurs entreprises versées dans ce genre de technologie. Une nouvelle présentation attend d’ailleurs les 30 présidents d’équipes, en début de semaine prochaine, à l’occasion de leur réunion à New York.

« On croit que ça peut apporter beaucoup au sport – pas seulement en termes d’entraînement et d’applications pour le coaching, mais aussi du point de vue de l’amateur », explique M. Collins.

« Ça permet d’approfondir la compréhension du jeu et aussi d’illustrer auprès des fans qui n’ont pas grandi en jouant au hockey en quoi ces joueurs-là sont aussi talentueux et ce que cela prend pour jouer au hockey. »

— John Collins, chef des opérations de la LNH

LA PUCE PLUTÔT QUE LA CAMÉRA

En matière de suivi individuel, l’une des technologies utilisées en ce moment provient des caméras de SportVU qu’utilisent avec succès les équipes de la NBA. Un système de six caméras permet d’identifier chaque joueur, de mesurer ses déplacements et de quantifier tout ce qui se passe sur le court. Certaines équipes de la LNH (comme les Stars de Dallas) qui partagent leur amphithéâtre avec une équipe de la NBA ont déjà utilisé ce système à leurs propres fins.

« On a travaillé avec SportVU, on leur a demandé de faire des modifications par rapport à leur installation basketball et on a suivi des matchs de hockey pour voir quel résultat cela donnait », raconte M. Collins.

« Or, le suivi par caméra n’est pas parfait. Lorsqu’il y a des mêlées dans les coins de patinoire ou devant le filet, les caméras ne permettent pas d’identifier les joueurs individuellement. »

Aux yeux de John Collins, l’éminence grise de la ligue en matière de mise en marché et de développement du produit, la technologie idéale dont la LNH doit se doter est celle de puces fixées à l’équipement des joueurs.

Si tout se passe bien, dit-il, un projet-pilote avec des micropuces sera mené durant la saison dans certains centres d’entraînement et arénas de la ligue. On viserait une implantation tous azimuts pour la campagne 2015-2016.

Mais pour cela, la ligue aura besoin de l’accord de l’Association des joueurs.

Celle-ci, au moment d’écrire ces lignes, n’avait toujours pas communiqué à La Presse ses impressions sur le projet. Un projet qui, d’une part, est susceptible d’accroître les revenus de la ligue (donc ceux des joueurs), mais qui, d'autre part, pourrait très bien inspirer une crainte de type « Big Brother » à certains.

« On a déjà passé beaucoup de temps avec l’Association pour nous assurer que les joueurs soient à l’aise, qu’ils voient les choses comme nous et qu’ils en viennent à être aussi enthousiastes que nous à l’égard de cette technologie », assure John Collins.

DE NOUVELLES STATISTIQUES

La LNH est le fournisseur officiel de statistiques et tient à le rester. Devant la vague déferlante des statistiques avancées qui a valu à des blogueurs et analystes d’être embauchés par des équipes, le recours au tracking pourrait lui permettre de colliger ses propres statistiques avancées.

« Nous utilisons actuellement des statistiques en temps réel, mais elles sont compilées de façon manuelle, rappelle John Collins. Nous voudrions tout mettre à jour et les rendre plus précises grâce aux puces. On envisage de faire en sorte que ces statistiques soient un jour partagées par toutes les équipes qui, elles, seraient libres de les décortiquer et de les analyser comme elles l’entendent au chapitre du coaching, de l’entraînement et de tout le reste. »

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