Premier magasin de Décathlon au Québec : c’est parti !

Le projet de l’entreprise a déjà permis la création d’une centaine d’emplois

Le détaillant de meubles canadien Structube ouvre un tout nouveau magasin grande surface au 5620 boulevard Métropolitain Est. Ce concept inédit propose une expérience de magasinage unique à laquelle est convié le grand public aujourd’hui et demain.

Un véritable terrain de jeu

Ce sont ainsi plus de 6 500 produits et accessoires destinés à la pratique de 65 sports qui seront mis à la disposition des amateurs québécois dans un espace de 60 000 pieds carrés qui, trait distinctif, proposera des zones de tests permettant d’essayer les articles proposés par le détaillant. En effet, outre des espaces élargis entre les allées afin de faire l’essai de vélos, planches à roulettes et ballons de toutes sortes, Décathlon proposera également un mur d’escalade ainsi qu’un bassin d’eau pour expérimenter les différentes embarcations nautiques offertes en magasin.

« Il y a un an et demi que nous attendons ce moment, celui d’aller enfin à la rencontre des amateurs de sport québécois. C’est très excitant, confie Ludovic Atroune, directeur du magasin de Brossard. Au cours des derniers mois, nous avons senti monter un intérêt et un buzz de plus en plus importants et cette semaine, ce sera enfin le contact direct, la rencontre et la discussion sur le sport, ceux que les gens pratiquent déjà ou ceux que nos cent coéquipières et coéquipiers les aideront à découvrir. »

Un projet collaboratif

L’ouverture d’un nouveau magasin comme celui que Décathlon inaugure cette semaine est un travail de longue haleine qu’il serait impossible de mener à bien sans une équipe d’implantation solide, soutenue par un réseau de collaborateurs aguerris. « Le cœur de notre équipe est installé au Québec depuis déjà l’été 2017 et de nombreux partenaires nous ont aidés à découvrir notre nouvel environnement, que ce soit sur le plan de la culture, des façons de faire dans différents domaines comme les ressources humaines ou la communication. Je pense notamment à des firmes comme Solutions Conseils Rézoway ou Umalia, d’expliquer Nicolas Roucou, responsable de l’implantation de Décathlon au Québec. L’apport de tous ces gens, qui sont devenus des amis, a été déterminant pour la bonne marche de notre projet. »

Toujours en mode collaboratif, la chaîne d’articles de sport invite par ailleurs les sportifs de tout niveau à devenir membres Décathlon. Il s’agit d’une façon pour l’entreprise de développer une relation basée sur la confiance, le respect, et surtout la durée. En devenant membres, les amateurs ont accès aux produits exclusifs ainsi qu’à une expérience de magasinage simplifiée, en plus d’être reconnus lors de leurs navigations sur les différents sites. Tout cela vise à rendre leur expérience globale chez Décathlon unique et remarquable.

Un pôle d’attraction majeur

« L’arrivée de Décathlon au Mail Champlain est un événement majeur pour nous, puisque la proposition commerciale de l’entreprise est tout à fait en phase avec le positionnement du Mail Champlain, que nous voulons tourner vers la famille, de souligner Caroline Lacroix, vice-présidente, Communications et marketing chez Cominar. Nous sommes convaincus que l’arrivée de ce détaillant prestigieux enrichira l’expérience consommateur et créera une influence positive sur l’achalandage du centre. »

Soulignons enfin que les heures d’ouverture du magasin seront les mêmes que celles du Mail Champlain, soit : le lundi, mardi et mercredi de 10 h à 18 h, le jeudi et vendredi, de 10 h à 21 h, le samedi de 9 h à 17 h et le dimanche de 10 h à 17 h.

À propos de Décathlon

Fondée en 1976, la chaîne mondiale d’articles de sport Décathlon compte aujourd’hui près de 1 500 magasins dans une quarantaine de pays, dont plus de 300 en France seulement. Avec plus de 80 000 coéquipières et coéquipiers, l’entreprise est animée par une ambition constante : innover dans tous les domaines pour rester le principal partenaire de jeu de tous les sportifs.

Stratégies

Les pierres d'assise de la croissance

Mener une entreprise, c’est avant tout une affaire de stratégies. Chaque vendredi, des dirigeants révèlent quelques éléments de leur plan d’action et de leur vision.

Comment diable faire croître son entreprise quand on se spécialise dans la restauration de maçonnerie patrimoniale ? Le défi d’Atwill-Morin.

En 2007, quand il a pris la tête de l’entreprise fondée par son grand-père, Matthew Morin avait 22 ans. L’entreprise comptait alors une trentaine d’employés et réalisait un chiffre d’affaires d’environ 8 millions de dollars.

Matthew Morin a maintenant 33 ans, son entreprise emploie 525 personnes et son chiffre d’affaires approche les 90 millions.

Pourtant, Atwill-Morin se spécialisait dans un marché peu susceptible de connaître une explosion : la restauration et la réfection d’ouvrages de maçonnerie patrimoniaux.

La croissance était d’autant plus ardue que les maçons spécialisés dans la taille de pierre étaient aussi rares au Québec que les corsetières au Vatican.

Qu’à cela ne tienne, l’entreprise les formerait elle-même (les maçons).

Surprise au sous-sol

Le siège social d’Atwill-Morin occupe un édifice industriel sans grâce, au fond d’une cour clôturée.

À l’intérieur, surprise, l’aménagement est net et épuré, dans un élégant mélange de verre et de béton.

Mais c’est au sous-sol que se dévoile le décor le plus étonnant : au milieu d’un vaste local, une douzaine de jeunes maçons gâchent du ciment et érigent des parois de briques et de blocs de béton percées d’ouvertures.

À peine dressés, ces murs seront endommagés… pour qu’on puisse les réparer !

À l’écart s’élève un amas de blocs de calcaire et de grès, creusés de doucines, de cannelures, de chanfreins. Ce sont les reliquats de l’atelier de pierre de taille qui s’est tenu deux semaines plus tôt. Sur les pierres soigneusement sculptées, de petites sections semblent avoir été remplacées : ces empiècements de réparation s’appellent des flipots, nous apprend Matthew Morin.

Au DEP en briqueterie-maçonnerie, « il n’y a pratiquement aucune heure de formation en réfection de maçonnerie », souligne-t-il.

« On est obligés de leur montrer le métier à partir de zéro. Avec l’aide du fonds de formation de l’industrie de la construction, de la CCQ et d’Emploi-Québec, 15 à 20 des meilleurs candidats viennent chaque année apprendre la méthode Atwill-Morin. »

Rémunérés, ces apprentis reçoivent une formation de 400 heures donnée par les contremaîtres les plus expérimentés de l’entreprise.

« On a pris la situation en main pour s’assurer d’avoir une main-d’œuvre qualifiée, poursuit le président. C’est un élément-clé de notre progression. »

Le tas de gravier

Alors qu’il vient tout juste de fêter son 33e anniversaire, Matthew Morin compte déjà près de 20 ans d’expérience en construction.

« C’est l’histoire typique du père qui ne voulait pas que ses enfants le suivent dans son domaine, raconte-t-il. Il nous avait fait commencer à 14 ans dans une compagnie de toiture. Grosso modo, il fallait que je pellette de la garnotte toute la journée. Il s’est dit qu’on allait tellement les écœurer qu’ils iraient à l’école. »

Papa rêvait pour ses enfants d’une profession libérale.

« Ç’a été contre-productif », reprend Matthew Morin, qui a plutôt pris goût au métier. « Ce qui m’a attaché, c’est le travail d’équipe. »

Atwill-Morin avait été fondée par son grand-père, maçon lui-même, à la fin des années 60. À sa mort prématurée, le père de Matthew avait pris le relais, et au début des années 2000, celui-ci a à son tour signalé son désir de passer le témoin à ses fils.

« Soit vous reprenez l’entreprise, soit je la vends. »

Ils l’ont reprise. Les trois frères, Jonathan, Matthew et Mark, ont graduellement remplacé leur père. « Depuis 2007, c’est notre compagnie », indique Matthew, qui assure la présidence. Il a commencé des études en administration, mais le petit-fils de maçon n’a jamais lancé son mortier de diplômé. La transmission de l’entreprise l’a forcé à plonger et à apprendre sur le terrain.

Croissance en long et en large

Ils ouvrent une division à Ottawa en 2007, où les édifices gouvernementaux patrimoniaux foisonnent.

« En termes de progression, un des éléments-clés est la main-d’œuvre, constate Matthew Morin. C’est un peu ce qui nous ralentit, d’où l’idée d’y aller par acquisition. »

En 2011, ils rachètent l’entreprise Norclair, spécialisée dans le traitement des eaux usées, dont le propriétaire peinait à trouver de la relève.

En 2013, ils érigent de toutes pièces la firme de location et d’installation d’échafaudage Impact, « toujours dans l’optique de croissance horizontale », exprime-t-il dans un paradoxe géométrique. Quatre ans plus tard, elle compte une centaine d’employés.

En 2015, retour à la stratégie d’acquisition. Atwill-Morin achète Béton Concept AM, une petite firme de 20 employés spécialisée dans la réfection d’ouvrage de béton. « On a connu une augmentation de 278 % du chiffre d’affaires dans la première année d’opération », annonce fièrement Matthew Morin.

La même année, Atwill-Morin a commencé à répondre aux appels d’offres dans la région de Québec. Elle y a ouvert une succursale en 2017.

Mais la distance et la rareté des édifices patrimoniaux rendent difficile l’expansion plus à l’est.

Où se tourner maintenant pour croître encore ?

Mise à jour stratégique

Au début de chaque année, les gestionnaires d’Atwill-Morin consacrent une quinzaine de jours aux rencontres de planification stratégique.

« Ce qui est ressorti le plus cette année – il reste deux jours à faire –, c’est qu’on est en mode acquisition, décrit Matthew Morin. On a des cibles dans le marché montréalais, dans des cadres de métier dans lesquels on travaille déjà. »

L’entreprise n’entend pas négliger pour autant la croissance organique.

« On veut que nos divisions Béton Concept AM et Échafaudage Impact s’étendent dans le marché ontarien », ajoute-t-il.

Encore des pierres ajoutées à l’édifice.

EN BREF

Groupe Atwill-Morin

Origine de l’entreprise :  1969

Propriétaires depuis 2007 :  3e génération de la famille Atwill-Morin

Président :  Matthew Morin

525 employés

400 chantiers actifs par année

Chiffre d’affaires :  un peu plus de 85 millions

FORCES

Capacité à former ses propres artisans

Activités complémentaires de ses filiales

Innovation

Tradition d’ancrage dans la culture et le patrimoine architectural

DÉFIS

Rareté de la main-d’œuvre spécialisée

Caractère unique de chaque édifice patrimonial

Activités saisonnières

Croissance organique atypique dans un secteur traditionnel

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