Jour de la Terre

Un curateur pour mieux choisir ses produits

Deux Montréalaises, Gabrielle Tanguay et Karine Lachapelle, sont derrière le projet web The Natural Curator, qui sera officiellement lancé en juin. L’idée : des produits naturels finement sélectionnés à commander à ligne, exempts de produits chimiques dommageables pour la santé, le tout présenté dans un environnement éditorial inspirant où seront proposés looks et conseils beauté.

Les deux amies se connaissent depuis le secondaire et leurs CV sont complémentaires. La première, Karine Lachapelle, a étudié au London College of Fashion et s’est depuis spécialisée en commerce électronique. Elle a travaillé pour Net-À-Porter à Londres, où elle a notamment été chargée de coordonner la section des produits de beauté (prise de photos, mise en ligne, etc.). La deuxième, Gabrielle Tanguay, a quant à elle étudié en design graphique, au Chelsea College of Art à Londres, et a également travaillé avec son amie chez Net-à-Porter, en tant que designer web.

De retour à Montréal l’été dernier, Mme Lachapelle a eu l’idée du concept derrière The Natural Curator et a immédiatement pensé à Mme Tanguay pour créer tout l’environnement visuel du site web, dont la page d’accueil a été lancée récemment.

« Ma mère travaillait pour une entreprise de produits de beauté naturels et m’avait fait connaître un site qui s’appelle Skin Deep, où il est possible de chercher des produits et de voir leur niveau de toxicité. C’est tout un monde qui s’est ouvert à moi ! », raconte-t-elle.

Car, a constaté la jeune femme, le monde de la beauté n’est pas du tout régularisé et, d’un pays à l’autre, les interdictions varient énormément : « En Europe, il y a 1200 ingrédients interdits, dit-elle. Il y en a 600 au Canada et seulement 8 aux États-Unis ! »

ÉCOLO, MAIS EFFICACE

L’une des ambitions de The Natural Curator est de montrer que « naturel » ne veut pas obligatoirement dire « grano ».

« Ce n’est pas parce qu’on parle de beauté verte ou naturelle que le produit n’est pas sophistiqué ou efficace, au contraire. »

— Karine Lachapelle, The Natural Curator

« Avec les nouvelles technologies d’extraction, les ingrédients et actifs sont plus puissants que jamais », note Mme Lachapelle.

C’est ce que The Natural Curator travaillera à mettre de l’avant sur son site. On y trouvera donc de nombreux produits de beauté naturels (et parfois biologiques) soigneusement sélectionnés, la plupart provenant de marques moins connues ou inédites ici : Californie, Japon, France et les pays scandinaves, où le marché est particulièrement développé. Deux exemples : la marque danoise Nuori, qui est un gros coup de coeur de Mme Lachapelle, ou encore Soveral, une entreprise de Londres dont les produits sont basés sur les huiles essentielles et les massages faciaux à l’aide d’outils spécialisés. Une trentaine de marques sont confirmées à ce jour, et d’autres s’ajouteront au fil du temps.

Ce qui guidera la sélection, ce sont les ingrédients. Les produits choisis contiendront le moins d’ingrédients chimiques possible, et aucun ingrédient figurant sur la liste de la « dirty dozen » (mise de l’avant par la Fondation David Suzuki), comme les parabènes, le parfum, le SLS, les huiles minérales ou encore les BHA et BHT.

Mais le site sera plus qu’un agrégateur de produits à commander en ligne. Le modèle, inspiré de celui de Net-À-Porter, proposera chaque semaine un magazine numérique au design travaillé. Il y aura aussi du contenu éditorial : des looks, de l’information sur les marques, le marché des produits de beauté naturels ou les ingrédients toxiques, des conseils beauté, etc.

À cela s’ajoute le coffret The Naturel Curator, qui permettra aux abonnées de recevoir à chaque mois une boîte comprenant cinq produits (quatre échantillons et un format voyage), offerte au coût de 20 $. Une façon de découvrir de nouvelles marques et d’essayer des produits naturels sans vider son portefeuille.

L’objectif ? Changer la perspective des gens sur la beauté naturelle. « Pour nous, ce n’est pas une alternative, mais une nouvelle norme, affirme la jeune entrepreneure. Pourquoi devrait-on payer pour des produits qui contiennent des ingrédients toxiques pouvant avoir un impact sur la santé à long terme ? » La question est lancée.

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