DANSE  LE PATIN LIBRE

Liberté sur glace

Couronnée d’étoiles par la critique britannique en octobre dernier, la troupe de danse contemporaine sur glace Le Patin libre a rencontré les médias hier après-midi pour présenter quatre extraits de son plus récent spectacle, Vertical Influences

The Guardian a décerné au collectif montréalais une note parfaite de cinq étoiles en écrivant que les cinq patineurs « transmettent au corps une pure bouffée de libération et d’espace » ! En décembre, Vertical Influences s’est même hissé dans le top 10 des créations de danse en 2014 au Royaume-Uni. Fier de cet accueil critique, Le Patin libre a hâte de présenter son spectacle à l’aréna Saint-Louis, dans le Mile End, en mars prochain. 

Le spectacle est un programme double d’une heure. La première partie, Influences, est « une réflexion chorégraphique sur les relations interpersonnelles ». Dans le second volet, Vertical, on retrouve le groupe plus en harmonie. Mais le public n’est plus assis dans les gradins : il est sur la patinoire dans la zone du gardien de but pour apprécier le quintette de patineurs sous un autre angle.

« À la base, le patinage est un médium populaire. Nous tenons à conserver son côté accessible, sportif, tout en intégrant un langage chorégraphique actuel », dit le fondateur du Patin libre, Alexandre Hamel, 31 ans. « On ne fait pas du pastiche de danse contemporaine sur glace. Nous signons collectivement les chorégraphies. Chaque membre a son style et son expérience : le hockey, la nouvelle danse, les arts martiaux et, bien sûr, le patinage artistique. »

DÉTERMINÉ ET… TÊTU

Alexandre Hamel est un artiste interdisciplinaire qui ressemble au danseur et chorégraphe Dave St-Pierre. Et pas seulement physiquement. Électron libre, le patineur originaire de Boucherville est un créateur aussi déterminé que têtu. L’art du compromis, non merci. Quitte à se heurter à des portes closes et à couvrir large.

Car la troupe a des ambitions internationales, mais pas de subventions au fonctionnement. Or, chaque membre utilise ses forces en dehors de la glace pour travailler sur des dossiers administratifs ou logistiques. 

Alexandre Hamel, pour sa part, s’est réservé les relations de presse et la gestion des réseaux sociaux. Avec de bons résultats : la troupe a un dossier de presse plus épais que son répertoire et une liste de contacts de 1500 personnes. 

« Amener notre projet à Montréal, c’est le plus difficile, admet Hamel. Le Patin libre est complètement dans une case à part. Dans le milieu de la danse et des festivals, nous sommes perçus comme des survenants, des étrangers… Les diffuseurs et les compagnies n’ont pas d’intérêt pour nos créations. Au mieux, ils nous demandent de collaborer avec des chorégraphes connus. »

Le Patin libre a-t-il payé cher le prix de son indépendance artistique ? « Non, on a bien fait de persister, croit Hamel. Car à Londres, notre côté libre et marginal a séduit la critique réputée sévère. »

Après ses spectacles à Ottawa et à Montréal cet hiver, la troupe repartira en tournée. Elle présentera Vertical Influences à Paris dans une production hors les murs du Théâtre de la Ville. Il y a aussi des projets en Autriche, en Chine, à Macao, en Norvège, en France, en Belgique et des supplémentaires en Angleterre. 

Vertical Influences à l’aréna Saint-Louis (5633, rue Saint-Dominique), à compter du 16 mars.

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