Cette semaine à l’entraînement, les joueurs de l’Impact n’ont cessé d’évoquer un « match baromètre » face à l’équipe du Missouri. L’adversaire d’hier soir affichait effectivement un visage bien différent de celui des Lions d’Orlando, à qui l’Impact avait infligé un septième revers d’affilée la semaine dernière.

Kansas City se présentait au stade Saputo invaincu à ses sept derniers matchs en MLS (neuf, si l’on inclut ses matchs de l’U.S. Open Cup). Face à une équipe qui n’avait pas connu la défaite depuis le 28 avril, le Bleu-blanc-noir avait donc l’occasion de convaincre qu’il n’était plus un adversaire à prendre à la légère.

Pour faire leurs preuves, les hommes de Rémi Garde avaient toutefois à répondre à plusieurs questions qui demeuraient en suspens, à commencer par une attaque qui manque de mordant depuis le début de la saison et, surtout, de variété. L’offensive du club montréalais dépend en effet largement des prouesses de son joueur désigné Nacho Piatti, qui avait été impliqué dans 14 des 20 buts de l’Impact avant le match d’hier soir.

Un match en deux temps

Le scénario n’aura finalement pas été bien différent face à Kansas City puisque Nacho aura, encore une fois, été la principale menace des siens. Au retour d’une première demie sans éclat, ponctuée de nombreuses fautes et passes ratées d’un côté comme de l’autre, Piatti a réveillé un stade Saputo apathique en décochant une véritable fusée de l’extérieur de la surface pour inscrire son neuvième but de la saison.

Piatti s’est ensuite vu offrir la chance de doubler l’avance des siens à la 69e minute, lorsque le défenseur Daniel Lovitz a été fauché par Ike Opara alors qu’il tentait de se libérer de la couverture de son marqueur pour armer une frappe en pleine lucarne. Dans un geste d’une grande classe et surtout empreinte d’un leadership qui faisait défaut dans le vestiaire montréalais jusqu’ici cette saison, Piatti a laissé son coéquipier Alejandro Silva prendre le penalty.

L’Uruguayen qui n’avait toujours pas trouvé le fond du filet depuis son transfert de Lanús, en Argentine, n’a pas manqué la chance d’ouvrir son compteur en prenant le gardien de Kansas City à contre-pied, d’un tir plutôt nonchalant.

À la 77e minute, le portier montréalais Evan Bush s’est aussi illustré en effectuant un arrêt du bout des doigts sur un coup franc bien tiré par le défenseur Graham Zusi, en route vers son sixième blanchissage de la saison et une victoire de 2-0.

« Cette victoire est très importante. Là, on ne peut pas dire qu’on a battu une équipe à la dérive, a commenté Rémi Garde après le match. Maintenant, si on ne valide pas cette victoire avec une autre victoire samedi prochain, ça n’aura servi à rien. Il faudra rester très concentrés et revenir la semaine prochaine avec beaucoup de motivation et de sérieux. »

Fanni et Camacho font la paire

Autre question à laquelle on attendait une réponse : le onze montréalais allait-il encore une fois se présenter sur le terrain avec la solidarité et la volonté auxquelles les joueurs de l’Impact ont attribué leurs bonnes performances ?

Pour défendre, le collectif n’aura finalement pas déçu. Le bloc montréalais a été aussi étanche qu’à ses dernières sorties, et ce, malgré un milieu de terrain fragilisé par la sortie hâtive de Samuel Piette à la 38e minute, sur blessure.

En conférence de presse, Rémi Garde a tenu à rassurer les partisans sur la situation de son milieu défensif. « C’est un coup sur la hanche. A priori, ce n’est pas trop grave, a-t-il précisé. C’est vrai que ça nous a mis dans une position qu’on ne connaissait pas puisque Samuel est indéboulonnable depuis le début de la saison. Malgré tout, la réorganisation s’est bien passée. »

Garde a d’ailleurs vanté le travail de Shamit Shome et de Ken Krolicki qui ont pallié l’absence de Piette en deuxième demie. Le duo Camacho-Fanni a, encore une fois, été particulièrement tenace en charnière centrale, repoussant de nombreux centres adverses de la tête. Les deux ont notamment combiné de jolie façon dans les arrêts de jeu pour préserver le jeu blanc d’Evan Bush.

Le contrat de Fanni venait d’ailleurs à échéance hier soir, à minuit. Rémi Garde a pris le soin de confirmer après le match que l’ancien pensionnaire de l’Olympique de Marseille allait continuer de porter le maillot bleu-blanc-noir jusqu’à la fin de la saison.

« Je peux vous confirmer qu’il [Rod Fanni] va terminer la saison à Montréal. C’est une bonne nouvelle pour l’équipe parce qu’il joue très bien. Tout le monde est content qu’il reste. »

— Rémi Garde

Grâce à sa victoire face à Kansas City, l’Impact s’est installé, l’espace d’une trentaine de minutes, au-dessus de la fameuse ligne rouge donnant accès aux séries d’après-saison. La victoire de 3-2 du Fire de Chicago aux dépens du New York City FC a finalement relayé l’Impact au septième rang de l’Association de l’Est, deux points derrière le club de l’Ohio.

Le Bleu-blanc-noir aura de nouveau l’occasion d’engranger des points à domicile samedi prochain alors qu’il accueillera les Rapids du Colorado. Les Rapids occupent actuellement l’avant-dernier rang dans l’Ouest avec 12 points.

Evan Bush et l’Impact ont signé un sixième jeu blanc cette saison. C’est déjà un de plus que la saison dernière.

En plus d’avoir marqué son premier but avec l’Impact, Alejandro Silva a intercepté plusieurs ballons dans son couloir droit qui ont été à l’origine de contre-attaques dangereuses. L’Uruguayen est sorti sous une pluie d’applaudissements à la 90e minute.

Piette a été remplacé par Shamit Shome à la 38e minute. En 29 départs depuis son arrivée à Montréal, Piette n’était jamais sorti avant les trois coups de sifflet finaux. Il pointait d’ailleurs au deuxième rang de la MLS avant le match d’hier pour le nombre de minutes disputées cette saison avec 1530.