Hula-hoop

Retrouver l’enfant en soi

C’est par une chaude journée ensoleillée que nous avons rejoint un groupe d’une trentaine de personnes rassemblées dans le cadre du festival Wanderlust, à Mont-Tremblant, afin de s’initier à l’art du hula-hoop en compagnie de Luna Brie Blakeman.

D’emblée, la professeure et artiste de cirque de Portland, en Oregon, invite les participants à retrouver leur cœur d’enfant l’espace d’une heure et demie. « Ce n’est pas important si votre cerceau tombe, si vous ne réussissez pas une figure ou si quelqu’un d’autre est meilleur que vous ! Ce que j’aimerais, c’est que vous vous amusiez à jouer avec le cerceau, comme vous l’avez sans doute fait lorsque vous étiez enfant ! »

Première mission : faire tout simplement tourner le cerceau sur nos hanches et laisser la gravité faire son œuvre sans bouger, question de constater que, une fois l’élan donné, le hula-hoop a sa propre vie. « Il faut apprendre à écouter le cerceau et à suivre son mouvement », conseille la professeure.

Dans l’heure qui suivra, le groupe apprendra plusieurs figures et transitions : faire tourner le cerceau sur les hanches, marcher et danser, faire des « squats » en l’arrêtant d’un côté et de l’autre, le faire tourner autour d’une main, puis de l’autre, le faire tournoyer autour du corps avec ses mains, et ainsi de suite.

UN ENTRAÎNEMENT EFFICACE ET AMUSANT

Premier constat : l’art du hula-hoop est moins difficile qu’appréhendé. Avec quelques indications et explications, il est rapidement possible de réussir quelques figures et de s’amuser, et ce, tout en activant les muscles du corps et le cardio. D’ailleurs, après la classe, nos muscles endoloris nous ont prouvé que nous avions bien travaillé.

« Le hula-hoop est vraiment accessible, peu importe notre type de corps, notre taille ou notre condition physique », lance Luna Brie Blakeman, avec qui La Presse a discuté après la classe.

« L’essentiel du hula-hooping, c’est d’explorer et de jouer, ce qui en fait un exercice populaire, beaucoup moins ennuyeux que de courir sur un tapis roulant ! »

— Luna Brie Blakeman, professeure de hula-hoop

La jeune femme, une artiste du cirque actuellement en tournée avec le festival Wanderlust, pratique le hula-hoop depuis 10 ans. Elle qui n’était aucunement sportive ou entraînée dans quelque discipline que ce soit a commencé le cerceau parce qu’elle trouvait tout simplement que ça semblait « le fun ». Elle est immédiatement devenue accro. Aujourd’hui formée en danse contemporaine et en art du cirque, elle se produit sur scène un peu partout à travers le monde.

« Les gens pensent souvent que j’étais une danseuse ou une artiste du cirque au départ, mais pas du tout ! Le hula-hoop m’a donné la confiance pour faire tout le reste », note-t-elle.

UNE ACTIVITÉ EFFICACE

À travers ses différents voyages, elle remarque à quel point l’engouement pour le hula-hoop a décuplé en une décennie. Car en plus de son côté ludique, qui attire bien des gens, l’art du cerceau est aussi une activité physique vraiment efficace… qu’on pratique parfois sans même se rendre compte de l’effort déployé. En effet, concentré à tenter de réussir un mouvement, on ne voit pas passer le temps. « C’est complètement addictif ! », résume la jeune femme.

Aujourd’hui, de plus en plus de gens abordent le hula-hoop non seulement comme une activité d’agilité et d’adresse, mais aussi comme un entraînement. « Beaucoup de gens se tournent vers le hula-hoop pour perdre du poids », confirme Nathalie Veilleux, propriétaire du studio Vert Prana, un endroit reconnu pour ses cours de hula-hoop à Montréal.

« C’est une activité qui demande beaucoup d’énergie. Tu peux brûler 100 calories en 10 minutes ! »

— Nathalie Veilleux, propriétaire du studio Vert Prana

« Et plus tu t’améliores, plus tu bouges longtemps avec ton cerceau et plus c’est fatigant. C’est vraiment une bonne façon de se mettre en forme et d’avoir du fun », ajoute Mme Veilleux.

La pratique du hula-hoop a en effet plusieurs bénéfices : elle contribue à améliorer l’équilibre, l’agilité, la grâce et la coordination, elle travaille le cardio et renforce les muscles de l’abdomen, des bras et du dos, en plus d’assouplir le bassin.

MÉDITATION EN MOUVEMENT

Mais pour Luna Brie Blakeman, il y a plus. Le cerceau devient aussi cet espace où se retrouver avec soi-même ou méditer. « Au fil du temps, le hula-hoop est devenu pour moi une “safe place”, un endroit où je pouvais me réfugier. Lorsqu’on est assez à l’aise avec les mouvements, le hula-hoop devient un “flow”, où on bouge sans réfléchir à ce qui vient par la suite. C’est une méditation en mouvement, où on peut rétablir le contact avec l’essentiel, avec soi. »

Le hula-hoop est ainsi une belle métaphore de la vie et des épreuves qu’on peut y traverser, croit la jeune artiste. « Évidemment, ça peut être frustrant, comme l’est parfois la vie. Tu dois accepter que le cerceau tombe par terre, comme dans la vie, où il y a des hauts et des bas. Mais c’est ce qui aide à donner de la perspective et à apprécier les hauts. »

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