Chronique

Maintenant en français (s’il vous plaît)

OK, là, on cause pour une autre bonne cause. Bell Média offre dorénavant son service Crave en français, avec le catalogue complet des prestigieuses téléséries de HBO et de Showtime, tout en français aussi. Il était temps, direz-vous. Effectivement.

Et c’est évident que l’Extra de Tou.tv et le Club illico de Vidéotron vont souffrir de l’arrivée de ce joueur robuste, qui joue dans une ligue s’approchant de celle de Netflix. Crave compte actuellement 2,6 millions d’abonnés au Canada, mais très peu dans notre province. Les chiffres au Québec gonfleront assurément avec l’introduction de volet en français, réclamé depuis longtemps.

Le trône de fer, Sexe à New York ou Westworld, l’abonnement à Crave (9,99 $ par mois) proposera au consommateur la possibilité de visionner les titres américains dans la langue de son choix. Pour 19,98 $ par mois, vous ajoutez tout le contenu de Super Écran.

Officiellement, ce Crave franco décolle le mardi 28 janvier. Mais les clients actuels peuvent déjà basculer au service en français. Crave a aussi bouclé une entente pour relayer toutes les émissions futures de HBO Max.

Côté québécois, Crave reprendra des productions de son bouquet de chaînes spécialisées, dont Le chalet (Vrak), Madame Lebrun (Super Écran), Mais pourquoi ? (Z), Les naufragés de l’amour (Canal Vie), Clash (Vrak), Vie de chantier (Canal D) et Roast Battle : Le grand duel (Z).

Les ajouts se feront toutefois à la pièce. Vous ne retrouverez pas l’entièreté de la programmation de Canal D, RDS, Z ou Vrak sur Crave.

Ah oui, l’entente commerciale entre Bell Média et Tou.tv est expirée. Bell a donc rapatrié au bercail ses émissions comme Le chalet et Donnez au suivant.

À l’instar de l’Extra de Tou.tv et Club illico, Crave saute dans la fabrication de séries de fiction exclusives, dont Sortez-moi de moi d’Alexis Durand-Brault et de Sophie Lorain, Le campus d’Anne Boyer et de Michel d’Astous qui suivra un groupe d’étudiants, ainsi qu’Edgar, une série policière imaginée par Zone 3. Aucune autre information n’a été communiquée sur ses projets en développement, prévus pour 2020.

En primeur, les abonnés de Crave découvriront mardi les deux premières demi-heures de la comédie dramatique Pour toujours, plus un jour, qui met en vedette Pier-Luc Funk et Catherine Brunet.

Manufacturée par l’équipe derrière Le chalet et L’académie, Pour toujours, plus un jour s’inscrit dans la lignée de films comme Nos étoiles contraires et Une promenade inoubliable. C’est franchement bien fait.

On y suit un couple de vingtenaires formé de Charles (Pier-Luc Funk) et Delphine (Catherine Brunet). Atteint d’une maladie génétique orpheline, Charles, propriétaire d’une entreprise d’extermination, sait qu’il va mourir d’ici un an.

Le diagnostic vient de tomber et le jeune couple organise une « fête » pour l’annoncer à sa garde rapprochée. Ça semble macabre comme prémisse, mais ça ne l’est pas grâce aux touches d’humour qui ponctuent le scénario.

Les deux amoureux, hyper complices, décident de vivre leur vie à fond, sans penser au lendemain. C’est doux, sympathique et parfois bouleversant. La distribution comprend aussi Rémi Goulet, Isabelle Brouillette, Victoria Diamond et Karl-Antoine Suprice.

Pour toujours, plus un jour compte 14 épisodes, distillés à raison d’un tous les mardis.

Julie, Julien et le vin

Que savait exactement Julie Snyder avant de recevoir Julien Lacroix, lundi soir, en direct de son plateau de La semaine des 4 Julie ? Peu de choses. « Je savais qu’il fallait que je remette une plaque à Julien Lacroix et qu’il voulait faire un stunt après la remise de la plaque », me confie Julie Snyder en entrevue téléphonique.

C’est tout. L’animatrice de V n’a jamais été avertie que l’humoriste de 27 ans lui jouerait un tour en feignant l’état d’ébriété avancé pendant huit longues minutes, finissant même par uriner dans son pantalon. Cette interview, hallucinée et surréaliste, a créé un boucan d’enfer sur les réseaux sociaux.

Julien Lacroix, excellent acteur, n’a pas décroché de son personnage d’ivrogne désagréable, calqué sur Bradley Cooper dans A Star Is Born. Dans nos salons et en studio, gros malaise. Julien Lacroix déconnait, arrêtait de parler, insultait Louis Morissette et radotait, tandis que Julie Snyder ramait pour reprendre le contrôle.

« Pendant l’entrevue, il y a plein de gens qui ne comprenaient pas trop ce qui se passait. On est pas mal contents de notre coup », souligne l’imprésario du jeune humoriste, Alexis Poulin.

Et pourquoi Julie Snyder n’a-t-elle pas décrété une pause publicitaire quand Julien Lacroix s’enfonçait ? Parce que le concepteur du talk-show, Stéphane Laporte, lui répétait dans son oreillette de poursuivre l’entretien, que tout allait se replacer.

Stéphane Laporte mijotait ce coup depuis le 21 juillet. « Julien était super crédible et Julie m’a épaté par son sang-froid », note Stéphane Laporte.

Ce moment de télé décoiffant a été vu, en direct, par 233 000 personnes. Toujours lundi soir, trois émissions de TVA ont franchi la barre du million, soit Le tricheur (1 018 000), L’échappée (1 240 000) et Fugueuse 2 (1 191 000). Radio-Canada a obtenu son meilleur score avec District 31 (1 593 000). Lâcher prise (861 000) et En  tout cas (864 000) demeurent à égalité. Une autre histoire (688 000) et Les pays d’en haut (681 000) ont pâti de cette congestion télévisuelle.

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