EN FRANCE

Score honorable pour Père fils thérapie !

Le remake français de De père en flic a pris la deuxième place du classement en France depuis sa sortie, mercredi, avec 27 450 entrées. Le magazine Les Inrocks prévoit 500 000 entrées au film du réalisateur québécois Émile Gaudreault. Les Français fréquentent toujours en grand nombre les salles obscures ; selon le Centre national de cinéma, ils étaient 213 millions à acheter un billet en 2016.— La Presse

Chronique

La fin d’un monde

AVERTISSEMENT : Cette chronique sous forme de pastiche est à lire avec un gros soupçon d’ironie et plusieurs zestes de second degré. De grâce !

Ce que je souhaite en 2017 ? La fin…

La fin de la censure en humour. En 2017, je souhaite plus de jokes de Chinois de Peter MacLeod, de jokes d’enfants handicapés de Mike Ward, de jokes de danseuses de Mario Tessier et de jokes de tapettes en général. Disons tout haut ce qu’on pensait tout bas en 1963 ! Ça suffit, le bon goût, la civilité et le respect d’autrui. S’il y a du profit à faire sur le dos des moins nantis, pourquoi se soucier de l’évolution des mœurs dans notre société ? C’est rendu qu’on ne peut plus rire de tout et de tous, même des plus faibles, sans risquer de se faire poursuivre en diffamation pour des centaines de milliers de dollars. Où s’en va le monde ?

La fin de la discrimination envers l’homme blanc francophone catholique hétérosexuel. Dans un monde où l’ouverture d’esprit est devenue un dogme, il n’y a plus moyen de menacer de mort un humoriste « paki » sans se faire traiter de raciste, de se moquer d’une chanteuse queer sans se faire taxer d’homophobie ni d’envoyer une photo de sa graine à une animatrice blonde sans être soupçonné de misogynie. On est straight

L’homme blanc ne peut même plus jouir des privilèges du statu quo sans se faire accuser d’être privilégié. Et quoi encore ? Depuis quand l’histoire n’est-elle plus écrite par les vainqueurs ?

La fin du lobbying de groupes soi-disant discriminés qui nous pompent l’air. Quand de jeunes écrivaines se plaignent d’être menacées de mort sur les réseaux sociaux, c’est qu’on a un sérieux problème. Ce qu’on ne ferait pas pour vendre des livres ! Comme disait ma grand-mère, si tu ne vaux pas une menace de mort, tu ne vaux pas grand-chose, jeune féministe au nom à particule de la génération Y qui sanglotes parce que tu as été comparée à une victime de la tuerie de Poly par un gars désaxé sur Facebook. Bouhouhou ! Arrête, tu vas me faire pleurer.

La fin de la mainmise de la gauche-caviar-fleur-bleue-bien-pensante sur les médias traditionnels. Au Québec, on a l’impression de vivre sous le joug de l’empereur Mao ! À quand des journaux qui laisseront aux commentateurs de droite sans tribune l’occasion d’enfin s’exprimer librement ? À quand un magazine de Télé-Québec – repaire de gauchistes de la génération Passe-Partout – animé par deux hommes dans la cinquantaine qui pourront décrire sans euphémisme les Arabes tels qu’ils sont, c’est-à-dire comme des terroristes en puissance ? À quand des animateurs de radio qui oseront enfin dire que les « Amérindiennes » édentées sont trop repoussantes pour être violées, que le Québec est gangrené par une élite syndicaliste et que les Américains, eux autres, ils l’ont l’affaire depuis l’élection de Donald Trump ? À quand, donc ?

La fin de la grand-messe du dimanche soir à Radio-Canada, animée par un pape dont on taira le nom parce qu’il ne mérite pas que l’on parle de lui dans au moins une chronique sur deux. On en a assez des curés et de leurs servants de messe. On en a assez de leurs sermons. On en a assez qu’ils nous disent quoi penser, même si on pense exactement le contraire et qu’on devrait donc s’en câlisser. On n’en a pas assez, en revanche, des métaphores religieuses…

La fin des effusions collectives de pleureuses patentées qui s’émeuvent publiquement chaque fois qu’un artiste passe l’arme à gauche. (Évidemment, les artistes ne passent jamais l’arme à droite ; ce serait mal vu par l’intelligentsia.) On en a soupé des élégies aux grands disparus qui remplissent de nostalgie larmoyante les bulletins de nouvelles et noircissent de deuil empesé les pages des journaux pendant des jours. On a pleuré jusqu’à plus soif les morts de David Bowie, Prince et Leonard Cohen en 2016. Des artistes de GAUCHE. 

Et si c’étaient Kid Rock, Azealia Banks et Ted Nugent – des admirateurs de Trump – qui disparaissaient en 2017, en ferait-on tout un plat ? Hein ? HEIN ? !

La fin des jérémiades futiles sur le manque de diversité à l’écran et sur scène. Lorsqu’on ne peut plus nommer à brûle-pourpoint tous les Noirs du showbiz québécois (Normand, Gregory, P.Y., pis l’autre, là…) ni les compter sur les doigts d’une main, c’est que l’invasion est proche. Faudra-t-il bientôt, pour contenter tout le monde et sa cousine bègue transgenre voilée en fauteuil roulant, que plus de la moitié de la population montréalaise – issue de l’immigration – soit représentée équitablement sur toutes les tribunes et ait en plus son mot à dire dans NOS téléromans ? Cessons de subir la dictature de la rectitude politique et crions-le haut et fort : le Québec aux Québécois ! On sait tous ce que ça veut dire…

La fin du débat lassant et redondant sur la place des femmes dans la sphère artistique. Il y a une raison pour laquelle il y a moins de femmes que d’hommes qui réalisent des films, écrivent des pièces de théâtre et dirigent des institutions culturelles… Il ne suffit pas de représenter 50 % de la population pour réclamer sa place au soleil. Il faut la mériter ! Si vous travaillez convenablement, si vous êtes à la hauteur des attentes (celles des hommes), ce n’est pas un millénaire ou deux de patriarcat qui devraient vous empêcher d’être reconnues à la mesure de votre talent. Même si vous êtes du sexe faible ! Un conseil d’ami pas du tout paternaliste : si vous arrêtiez de vous « bitcher » entre vous, aussi ! Il n’y a rien de plus mesquin qu’une femme envers une autre femme (le truisme, toi). On s’attend à ce qu’une femme soit douce, compréhensive, conciliante, polie, réservée. Faudrait envoyer le message à Safia Nolin, alias « la victime ». Au lieu de se plaindre en vain d’être moins payées que les hommes pour un travail égal, les féministes frustrées devraient se regarder dans le miroir et raser leur moustache. Parce que, désolé, mesdames, mais dès demain, on ne sera plus en 2016 !

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