Monsieur l’inspecteur

Propriétaire modèle

ou vendeur arrogant ?

Quand l’inspecteur débarque avec les acheteurs pour trouver tous les problèmes d’une propriété en vente, comment réagit le propriétaire ? Voici six profils de vendeurs, de l’arrogant « Jos Connaissant » au baby-boomer exemplaire.

L’absent

Le vendeur absent est retenu au travail ou est déjà parti en week-end. Il s’estime bien représenté par son courtier ou un cousin qui l’a aidé à rénover sa salle de bains. Avec un peu de chance, le propriétaire absent pourra être joint au téléphone pendant l’inspection. Où est le clapet antiretour ? Y a-t-il une fondation sous cet agrandissement ? On a des questions pour le vendeur et l’acheteur est toujours mieux servi quand on peut y répondre pendant l’inspection.

Le discret

On l’adore ! Il nous accueille, nous renseigne sur sa propriété puis retourne vaquer à ses occupations. Il n’est jamais loin quand on a une question. Le vendeur discret n’a rien à cacher. Il invite l’inspecteur et les clients acheteurs à examiner sans gêne tous les recoins de son chez-soi. Comme il ne nous suit pas pendant l’inspection, les questions des clients reçoivent immédiatement des réponses franches. Pas besoin d’attendre que l’inspection soit terminée pour se dire les vraies choses !

Le « Jos Connaissant »

Une vraie tache. Il a fait toutes ses rénos avec son beau-frère « qui travaille dans la construction ». Pendant toute la durée de l’inspection, il vante de ses bons coups, dont la qualité est visiblement discutable. Pour éviter que l’inspection ne s’éternise, l’inspecteur ne lui répond pas. Il fait un clin d’œil à ses clients, qui ont déjà compris qu’ils ne doivent pas croire tout ce que dit le vendeur. Une fois la visite terminée, l’inspecteur entreprend la pénible tâche de déconstruire la plupart des affirmations du vendeur.

Le passif-agressif

Il est persuadé que son bungalow acheté en 1985 est en excellent état. D’ailleurs, il a fait changer l’entrée d’eau (3000 $) et les bardeaux du toit (8000 $) avant de le mettre en vente. Il trouve que l’inspecteur s’attarde trop à des problèmes pourtant très sérieux, comme des combles mal isolés, un foyer hors norme et une odeur de moisissure au sous-sol. Plus l’inspection avance, plus sa pression artérielle monte. Deux jours plus tard, quand les vendeurs lui transmettent le rapport d’inspection, il explose et menace l’inspecteur d’une poursuite.

Le propriétaire modèle

Une espèce en voie de disparition ! Début soixantaine, les enfants sont partis, la maison dont il a pris soin toute sa vie est devenue trop grande. Il possède quelques outils dans son atelier, mais sa femme lui a toujours interdit de toucher à l’électricité et à la plomberie. Il a soigneusement conservé les factures et garanties de l’aspirateur central et des fenêtres changées en 2011. La cuisine, les salles de bains et le bar au sous-sol sont d’une autre époque. Sinon, tout est en ordre. L’inspection se déroule comme un charme.

Le cachottier

Il croit que sa maison est impeccable. Il l’a entretenue au fil des ans, en cherchant des conseils dans les quincailleries. Il est fier d’avoir tout fait lui-même, en dépensant au minimum. Son crépit s’effrite et dévoile une fissure de fondation très mal réparée. Sous une moquette, un plancher de bois complètement usé. Derrière une pile de boîtes au sous-sol, des traces d’une infiltration d’eau. Il est démasqué ! L’inspecteur déplacera plus de meubles qu’à l’habitude. Et il fera une solide mise en garde à ses clients : ce vendeur pourrait avoir camouflé d’autres problèmes.

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