En vedette

Le monde de Guillaume Corbeil

Le meilleur des mondes
Au Théâtre Denise-Pelletier, du 25 septembre au 19 octobre

Décidément, l’imaginaire de Guillaume Corbeil verse dans l’anticipation. Après avoir assuré la traduction de 1984 il y a trois ans au Théâtre Denise-Pelletier, l’auteur y signe cet automne l’adaptation scénique du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley. « Je suis rentré dans la littérature par la science-fiction, dit Corbeil. Préadolescent, je dormais dans des draps aux couleurs du Retour du Jedi, avant de me mettre à dévorer la dystopie de George Orwell et d’autres classiques du genre. »

Par-delà son aspect fantastique, la littérature d’anticipation, selon Corbeil, porte un regard très lucide et critique sur le monde. Encore aujourd’hui, près d’un siècle après sa publication, le roman de Huxley interroge l’utopie du bonheur préfabriqué. « Dans Le meilleur des mondes, on reconnaît la société actuelle, dit-il. L’uniformisation et l’aliénation des individus qui abandonnent la pensée critique au profit du divertissement, de la productivité, du bonheur matériel. Ce que j’appelle le bonheur blanc, vide. »

À la mise en scène, Frédéric Bélanger dirige une solide distribution dont font partie Simon Lacroix, Benoît Drouin-Germain et Kathleen Fortin.

En accueil

État d’urgence

L’État
À la salle Fred-Barry, du 24 septembre au 12 octobre

Établi à Jonquière, le Théâtre La Rubrique souligne son 40e anniversaire avec une production dont le texte est signé Normand Canac-Marquis. Écrite en 2006, L’État pose des questions importantes sur la société québécoise. « J’aime quand le théâtre porte une parole du moment, concrète, qui dresse une réflexion sur le monde autour de nous », explique Martine Beaulne dans le communiqué de la production. Cette dernière y dirige, entre autres, Louise Laprade et Robert Lalonde, deux artistes qui ont eux aussi des réflexions profondes sur leurs contemporains.

— Luc Boulanger, La Presse

Reprise

Comédie noire

Madame Catherine prépare sa classe de troisième à l’irrémédiable
Dans la Salle intime du Prospero jusqu’au 12 octobre

Parallèlement à la pièce Les enivrés, présentée sur sa Scène principale, le théâtre Prospero propose une autre reprise dans sa Salle intime : Madame Catherine prépare sa classe de troisième à l’irrémédiable. Beau succès du printemps 2018, cette comédie noire de l’Albertaine Elena Belya nous transporte dans une classe du primaire où l’enseignante Madame Catherine aborde des sujets épineux – profilage racial et obsession sécuritaire, notamment. Mais surtout, il plane sur cette pièce le spectre de la tuerie de masse, que l’enseignante veut à tout prix éviter à ses enfants… quitte à alimenter le climat de peur actuel ! Une performance solo d’Alice Pascual. 

— Stéphanie Morin, La Presse

Prix

Les chouchous des abonnés de Duceppe

La semaine dernière chez Duceppe, les acteurs et concepteurs de la saison 2018-2019 qui ont le plus brillé aux yeux des abonnés ont été récompensés. La face cachée de la Lune est sortie grande gagnante de la soirée : la production d’Ex-Machina a remporté le prix Duceppe du spectacle de l’année, le prix de l’interprétation masculine (attribué à Yves Jacques) et ceux de la mise en scène (Robert Lepage), des costumes (Marie Chantale Vaillancourt) et de la musique originale (Laurie Anderson, ex æquo avec Jean Gaudreau pour Des souris et des hommes). Le prix de l’interprétation féminine a été décerné ex æquo à Isabelle Blais (Oslo) et Pierrette Robitaille (Le terrier). Guillaume Cyr a reçu le prix Découverte pour une première prestation chez Duceppe grâce à son rôle de Lennie dans Des souris et des hommes, tandis que le prix de la relève (pour un artiste de 35 ans et moins) a été remis à Anne-Élisabeth Bossé, qui jouait dans la pièce Consentement. Les prix de la meilleure scénographie et de la meilleure conception d’éclairage sont allés respectivement à Romain Fabre et Julie Basse pour Des souris et des hommes.

— Stéphanie Morin, La Presse

Danse

S’immerger

Antichambre
À l’Agora de la danse, jusqu’au 28 septembre

La nouvelle création d’Aurélie Pedron s’annonce fort particulière. Avec Antichambre, la chorégraphe s’emploie à brouiller la frontière entre le corps et l’œuvre, en offrant un environnement d’abord kinesthésique. Les spectateurs sont ainsi invités à vivre une expérience déambulatoire de lumières et de vibrations, en enfilant des lunettes qui bloquent leur vision, pénétrant par groupes de quatre dans un espace scénique ainsi réinventé. Les autres sens devront prendre le relais pour appréhender autrement le monde et l’œuvre. Une réflexion en parallèle sur les perceptions et les biais avec lesquels tout un chacun aborde le monde qui l’entoure.

— Iris Gagnon-Paradis, La Presse

Hommage

Jean-Louis Millette, un grand disparu

Vingt ans déjà que Jean-Louis Millette s’est éteint, alors qu’il était sur le point d’enfiler le costume de Falstaff dans Les joyeuses commères de Windsor, de Shakespeare. Pour souligner cet anniversaire, le Théâtre du Nouveau Monde tiendra, le 30 septembre à 19 h, une projection spéciale du film The Dragonfly of Chicoutimi. Le réalisateur Jean-Claude Coulbois a immortalisé ce spectacle créé en 1995 d’après un texte de Larry Tremblay ; Jean-Louis Millette y brillait, seul sur scène. Le coût d’entrée est de 10 $.

— Stéphanie Morin, La Presse

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