Des conseils pour bien nourrir son enfant

Marie Marquis, professeure au département de nutrition de l’Université de Montréal, lance un livre électronique pour améliorer progressivement les repas des enfants âgés de 2 à 5 ans, Un trio gagnant pour l’alimentation de l’enfant : parent, éducatrice, enfant. « Je veux vraiment que les parents comprennent qu’ils peuvent y aller une étape à fois », dit-elle. Voici sept conseils dont s’inspirer.

Ne pas forcer à finir le brocoli

Il ne faut pas insister pour que l’enfant finisse son assiette ni le féliciter s’il le fait. « Quand l’enfant n’a plus faim, il n’a plus faim, martèle Marie Marquis. Le parent met une offre équilibrée sur la table et l’enfant décide de la quantité qu’il va manger. » Apprendre en bas âge à arrêter de manger quand on n’a plus faim est l’un des meilleurs outils pour prévenir l’obésité. Éviter de récompenser les enfants avec les aliments qu’ils aiment permet aussi de garder une relation saine avec la nourriture.

Si l’enfant n’a pas faim du tout ?

« C’est correct, mais il doit venir à table et rester assis, pour échanger, conseille Mme Marquis. Souvent, il va voir les autres manger et ça lui donnera le goût de le faire aussi. » Même s’il ne mange rien, l’enfant ne se lève de table qu’avec les autres. À moins de souffrir d’un mal qui commence par « gas » et finit par « tro », bien connu des familles avec jeunes enfants…

Pas de menu à la carte

« Jamais, jamais, jamais on ne fait deux menus », estime Mme Marquis. Manger varié est un plus pour la santé. On équilibre l’assiette avec un tiers de légumes, un tiers de produits céréaliers et un tiers de viandes et substituts. Si l’enfant n’aime pas le brocoli, on en met tout de même dans son plat. Libre à lui de le contourner. Cela peut prendre de 12 à 15 fois avant qu’un enfant goûte à un aliment. C’est normal, pas besoin de tout camoufler dans le ketchup.

Donner le droit au dessert (même s’il reste du poulet dans l’assiette)

« C’est correct de n’avoir plus faim pour le plat et de vouloir le dessert », tranche Mme Marquis. Et oui, cette formidable règle s’adresse aussi aux parents. Plutôt que de trop manger pour avoir droit au dessert, il faut respecter son appétit et ses envies. « Évidemment, on n’offre pas toujours du gâteau au chocolat au dessert, dit l’experte. Le parent doit avoir le souci de le rendre nutritif. »

Si l’enfant a encore faim ?

Si l’enfant a encore faim, on ne lui sert pas une deuxième portion de dessert. Il mange vite ? On patiente d’abord un petit peu. Si la faim persiste, « on revient au mets principal ou on offre un fruit ou un verre de lait additionnel », suggère Mme Marquis. « Très souvent, les parents ne savent pas que l’appétit d’un enfant varie beaucoup d’une journée à l’autre, indique-t-elle. Un jour, il mange beaucoup, l’autre, il a un appétit d’oiseau. »

Ensemble, sans bidules

« Des parents se demandent combien de fois par semaine il faut manger tous ensemble, dit Marie Marquis. Je réponds : “Combien de fois vous le faites ?” Si c’est une fois, augmentez à deux. » Si c’est deux fois, passez à trois fois. Manger ensemble permet de tisser de précieux liens entre les membres de la famille. « On parle de notre journée, de ce qui s’est passé, pas des fibres et des nutriments, s’amuse-t-elle. Si on le fait dès l’âge de 2 à 5 ans, je peux parier très cher que ça continuera jusqu’à l’adolescence. » Les seuls à ne pas inviter à table sont les téléphones, tablettes et téléviseurs…

Merci

Tous ceux qui sont autour de la table doivent prendre le temps de remercier les personnes qui ont planifié et préparé le repas. Même les bambins peuvent le faire – ils le font peut-être à la garderie. « Il faut dire : “Merci, c’est bon, ça a dû être long à faire”, souligne Mme Marquis. J’insiste sur le merci, pas sur les manières à table. »

Un trio gagnant pour l’alimentation de l’enfant :  parent, éducatrice, enfant

Marie Marquis

Offert sur le site Nos petits mangeurs