Jeux vidéo

Attraper des Pokémon en dormant

Il s’appellera Pokémon Sleep et le concept est séduisant, mais les détails peu nombreux. Le géant japonais Nintendo a annoncé hier le lancement en 2020 d’un mystérieux jeu auquel on pourra s’adonner… en dormant. L’entreprise s’intéresse « désormais au sommeil » des joueurs, a déclaré le président de la société, Tsunekazu Ishihara. L’« objectif est de faire du sommeil un divertissement », a expliqué M. Ishihara. Il n’a rien divulgué du contenu, mais ce que l’on sait, c’est qu’il sera accompagné d’un accessoire portable conçu par Nintendo. Le « Pokémon Go plus » sera doté d’un accéléromètre pour traquer le sommeil du joueur, données ensuite transmises à son téléphone intelligent par Bluetooth. — Agence France-Presse

PME Innovation

Quand tout passe par l’œil

L’innovation

Concevoir un appareil mesurant de façon assez précise le taux d’oxygène dans le sang pour diagnostiquer de façon précoce les maladies de l’œil.

Qui ?

Deux frères de Québec, Patrick et Dominic Sauvageau, ont fondé en 2012 leur entreprise, Retnia, avec le projet de mettre au point un appareil d’« oxymétrie oculaire », capable de mesurer la saturation en oxygène au fond de l’œil. Patrick, titulaire d’un doctorat en optométrie de l’Université de Montréal, est aujourd’hui PDG de l’entreprise qui est devenue Zilia. Dominic, ingénieur chimique spécialisé en biotechnologies, en est le directeur de la technologie. Leurs bureaux, sur Grande Allée à Québec, hébergent une dizaine d’employés, ingénieurs, chimistes, programmeurs, scientifiques qui ont contribué à réaliser le projet des frères Sauvageau.

Le produit

C’est par une conjonction assez exceptionnelle de circonstances que cet appareil a finalement vu le jour à Québec. Les deux frères aux profils complémentaires ont notamment pu compter sur l’expertise reconnue mondialement en optique et en photonique présente dans la Vieille Capitale.

En utilisant une technologie non invasive comme l’oxymétrie, qui consiste essentiellement à envoyer un rayon lumineux dans l’œil et à analyser sa réverbération, on peut diagnostiquer à moindre coût des maladies comme le glaucome, la rétinopathie diabétique et la dégénérescence maculaire avant même l’apparition des premiers dommages.

Outre la conception de l’appareil optique, l’invention commercialisée par Zilia repose sur l’analyse des données, notamment grâce à l’intelligence artificielle, pour détecter les anomalies selon les catégories de patients.

Les installations livrées par Zilia sont pour l’instant réservées à la recherche. Les centres où les tests sont effectués permettent de compiler les données qui serviront à établir des diagnostics. Et ça fonctionne ? La présentation de Zilia au grand rassemblement international d’ophtalmologie, ARVO 2019, qui s’est tenu à Vancouver à la fin d’avril dernier, a suscité l’enthousiasme, se réjouit M. Sauvageau. « On sent clairement un attrait fort pour notre outil et sa promesse, on voit l’engouement que ça suscite auprès de la communauté scientifique. »

L’avenir

La plateforme Zilia n’est pas encore un outil clinique qui peut servir à traiter des patients. La prochaine phase, la commercialisation, est prévue en 2020.

Le marché est immense : plus de 1000 centres de recherche et 450 000 praticiens dans le monde, 38 000 cliniques en Amérique du Nord. Pour répondre à la demande, Zilia a mis en place un partenariat avec une entreprise manufacturière et devra naviguer entre les exigences de financement et de certification pour imposer son produit.

Et ce n’est qu’un début, affirme Patrick Sauvageau : l’oxymétrie peut servir dans d’autres domaines que l’optométrie, notamment pour diagnostiquer la sclérose en plaques et les affections vasculaires. « L’œil est une fenêtre ouverte sur la santé du corps. On peut envisager un monde où un scan de l’œil permettrait de diagnostiquer beaucoup de conditions. »

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