Techno

Cinq emplois branchés en 2017

Quels seront les employés les plus recherchés en 2017 ? Deux cabinets spécialisés en recrutement nous font part des tendances qu’ils observent sur le marché du travail. Devinez quoi : elles sont liées aux technologies de l’information.

« On fait de tout chez nous – des ventes, de l’ingénierie, des pharmas –, mais si on veut parler des postes qui seront très demandés en 2017, c’est sûr qu’ils sont en technologie de l’information », constate Miriam Groom, vice-présidente ventes et marketing chez Groom et associés. « C’est un marché qui est dominé par les candidats. Il n’y a pas assez de personnes à Montréal pour pourvoir tous ces postes. »

Dans le même esprit, Richard Joly, président de Leaders & Cie, observe des besoins dans les « technologies d’affaires liées aux Uber ou Téo Taxi de ce monde : les technologies qui sont transformationnelles pour un secteur d’activité ».

« C’est la capacité concurrentielle pour des entreprises traditionnelles à se mettre à jour, dit-il. C’est un secteur marqué par une forte demande et les entreprises n’ont pas toutes trouvé ou su comment tirer leur épingle du jeu. »

Comment ces besoins se traduiront-ils en emplois ? Et hop, un coup d’œil dans la boule de cristaux liquides.

Devops

Devops, dites-vous ? Contraction des mots anglais development et operations, le terme désigne une approche globale pour un déploiement plus efficace des systèmes informatiques dans une organisation. Ce processus vise à coordonner le travail des développeurs de logiciels et des responsables de l’exploitation au sein de l’entreprise – deux fonctions traditionnellement indépendantes. Ce courant, apparu vers 2009, s’est répandu comme une traînée d’électrons.

L’approche a donné son nom à son praticien – devops –, que nous traduirons ici par le nettement moins exotique « spécialiste en processus de développement et d’exploitation ».

« C’est le poste le plus tendance, à l’heure actuelle », constate Emily Woods, gestionnaire pour les emplois en technologie de l’information chez Groom et associés. « Cette personne doit connaître le cloud, l’infrastructure, les processus. Les grandes entreprises comme Amazon et Netflix engagent beaucoup de devops. Ils sont également très recherchés à Montréal : c’est la grande tendance. »

Analyse de mégadonnées

« On se dirige vers ce qu’on appelle communément le big data [mégadonnées] », observe Richard Joly, président de la firme de recrutement Leaders & Cie.

« C’est une tendance lourde importante et les entreprises ont beaucoup de difficulté à savoir quoi faire. Aujourd’hui, on n’a pas de souci pour avoir des données, on a de la difficulté à s’y retrouver. »

Comment retenir l’information pertinente, faire les recoupements et les combinaisons utiles, tirer les conclusions et les mettre en application ? La solution, « c’est la capacité analytique », résume-t-il. La tâche de l’analyste de mégadonnées.

« Ce sont des ingénieurs, des mathématiciens. On n’est plus dans l’informatique. Ce sont des gens qui sont capables de réfléchir pour pousser à l’extrême la compréhension des bases de données relationnelles, pour ensuite déceler les comportements des consommateurs. »

Des volontaires ?

Concepteur d’applications pour appareils portables

« La moitié des personnes qui recherchent des emplois, y compris sur notre site web, le font sur leurs cellulaires ou sur des tablettes », fait valoir Miriam Groom, vice-présidente chez Groom et associés. C’est dire l’importance des applications pour portables… et de leurs concepteurs.

Leurs responsabilités touchent deux champs.

« Ce sont les sites mobiles, qui doivent être accessibles, intuitifs, pratiques, sur un écran plus petit qu’un ordinateur, explique sa collègue Emily Woods. Et ce sont aussi des applications pratiques, faciles à comprendre et à utiliser. »

La tendance était déjà bien installée depuis le lancement de l’iPhone. « Et maintenant, tout le monde veut un site qui est facile à utiliser sur le mobile, même si l’entreprise n’a rien à vendre ou ne fait pas de commerce électronique. »

Expert en cybersécurité

« L’autre type d’emploi qu’on doit pourvoir et dont on entend parler, c’est toute la cybersécurité », souligne Richard Joly.

« Toute entreprise qui a un chiffre d’affaires important, qui fait affaire avec des consommateurs, qui a des cartes de crédit, qui a des dossiers de clients, s’intéresse à la cybersécurité. On le voit avec les grands de ce monde : il est quand même impressionnant de voir que les pirates sont capables de geler Facebook pour une demi-journée. »

Cette menace – qui touche même les partis politiques américains ! – incite donc les entreprises et les organisations de taille conséquente à se munir d’un spécialiste ad hoc.

Expert en gestion des risques et de la conformité, il aura souvent une formation en génie informatique et logiciel, ou encore un bac en commerce avec concentration en technologie de l’information, informe Richard Joly.

Spécialiste en infonuagique

Il porte le nom poétique de spécialiste en nuage informatique.

« De nos jours, toute l’information stockée se retrouve dans des serveurs cloud, constate Emily Woods. L’importance de ce spécialiste est capitale pour la sécurité et l’accessibilité des données informatiques. »

Cet expert en cumulonimbus électronique gère le flux d’information qui transite vers les services d’infonuagique comme Google Drive et Amazon Web Services.

Recherché ? « Oui. Tout le monde veut être dans le cloud, maintenant. C’est moins cher, et il n’y a pas d’espace physique occupé dans l’entreprise. Il n’y a pas de limite à ce que vous pouvez mettre dans le cloud. »

Pour les experts dans le domaine, l’horizon est sans nuages.

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