5 de 5 Série Embaucher un robot

Pas cher, portatif et précis

Cette semaine, La Presse rencontre cinq robots installés en entreprise.

Nom : Meca500

Salaire : 20 000 $ la première année. Bénévolat les années suivantes.

Qualités : Précis, rapide, de petit poids et de petite taille

Défauts : Froid et peu sociable

Secteurs d’activité : Téléphones cellulaires, horlogerie, appareils médicaux, industrie pharmaceutique, électronique, impression 3D, aéronautique

Vous devez tester le nouveau triple capteur photo du tout dernier modèle de téléphone intelligent d’une marque connue avant sa sortie de l’usine. Votre défi : tenir d’une main le cellulaire à 10 cm d’un objet. Pas 9,8 cm ni 9,9 cm. Parions que vous échouerez en moins d’une heure au test de précision ! Or, le mini-robot Meca500 accomplira cette tâche ingrate avec une précision sans faille et sans se fatiguer !

C’est Jonathan Coulombe qui a imaginé le robot alors qu’il était étudiant à la maîtrise à l’École de technologie supérieure de Montréal (ETS) sous la supervision de son professeur Ilian Bonev. Ensemble, ils ont fondé en 2016 l’entreprise Mecademic pour commercialiser le seul robot industriel à six axes de cette taille.

« Pourquoi petit ? Parce que ça n’existait pas, mais surtout parce que ça coûtait moins cher de faire un petit robot ! s’exclame Ilian Bonev en riant. Ça prend moins d’espace. »

Le prototype du Meca500 présenté en 2015 a été vu plus de 2 millions de fois sur YouTube. Quand on le regarde exécuter son ballet avec ses gestes souples, élégants et précis, on comprend pourquoi il a déjà séduit une centaine de clients, dont certains bien connus du grand public. Un peu plus de 400 Meca500 sont actuellement au travail dans 24 pays.

Les tâches mystérieuses

Les clients de renommée internationale ne révèlent jamais à Ilian Bonev ce qu’ils font faire exactement à son Meca500. Ils utilisent d’ailleurs leur propre logiciel pour le faire fonctionner.

« Nos robots remplacent les tâches super plates ou des tâches précises difficiles pour un humain. On se doute qu’ils sont utilisés pour mettre de la colle, pour l’assemblage de cartes électroniques, tester des accéléromètres, inspecter des capteurs, peser sur des boutons. »

— Ilian Bonev

Contrairement aux immenses robots industriels qu’il faut absolument clôturer, le mini-robot de Mecademia, qui tient dans la paume d’une main, pourrait être placé n’importe où dans une usine. Or, Ilian Bonev croit qu’il faut quand même être prudent avec tous les robots collaboratifs qui travaillent à côté des humains.

« S’il tient un outil pointu, il peut blesser un humain, précise-t-il. Nous, on dit, même s’il est petit, il faut le sécuriser. De toute façon, notre robot est tellement petit qu’il est facile à isoler. »

Conçu par des maîtres

Le robot est fabriqué en grande partie dans les locaux de Mecademic à Montréal. Les pièces en aluminium sont faites par… un robot. Le moteur, conçu sur mesure pour le Meca500, vient de la Suisse tandis que le réducteur de vitesse ultra-précis est fabriqué au Japon par des maîtres comme seul ce pays peut en produire.

« Ça prend deux ans de formation pour la personne qui fait cette pièce. C’est pour ça que la composante coûte cher. »

Avec son prix imbattable, son faible poids et sa flexibilité, il offre aux entrepreneurs québécois fabriquant des produits qui exigent de la précision une solution accessible.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.