Défis caritatifs

Un coup de pouce supplémentaire

Il faut souvent un coup de pouce, une motivation supplémentaire pour se remettre en forme en vue d’une activité caritative à caractère sportif. On peut décider de changer ses habitudes de vie pour des raisons familiales ou de santé, ou simplement pour se dépasser.

DOMINIQUE VINCENT

Vice-présidente et gestionnaire de portefeuille chez 3Macs

Dominique Vincent a toujours été sportive, mais elle a dû mettre le sport de côté lorsque des proches ont été atteints de cancer. « J’étais l’aidante naturelle, raconte-t-elle. Quand on vit à travers tout ça, on n’a pas le temps de s’occuper de soi. »

Une connaissance lui a parlé du Cyclo-défi Enbridge contre le cancer, une virée de 200 km entre Montréal et Québec au profit de l’Hôpital général juif. Elle n’a pas hésité.

« Le cancer m’a enlevé des gens, indique-t-elle. Pour moi, c’était naturel. En plus, c’est important de sortir de sa zone de confort et de se pousser. »

Elle s’est entraînée, a modifié son alimentation. « Au tout début, au gym, juste de monter les escaliers, j’étais essoufflée. »

Dominique Vincent est revenue de son premier défi, en 2014, gonflée à bloc. Elle a récidivé en 2015 et double la mise cette année : en plus du défi Montréal-Québec, elle s’attaque au Cyclo-défi Enbridge reliant Niagara Falls à Toronto avec d’autres collègues montréalais et torontois de 3Macs.

Même quand il n’y a pas de défis caritatifs à l’horizon, elle poursuit l’entraînement, quoiqu’à un rythme un brin moins soutenu. « Ça devient un style de vie, explique-t-elle. Au travail, on a beaucoup de stress. Le sport nous permet de garder un bon équilibre pour être en mesure de mieux gérer ce stress. »

JEAN-ROBERT TARDIF

Successivement notaire, restaurateur, théologien et réceptionniste

Il y a bien longtemps, Jean-Robert Tardif courait des marathons. Puis, avec la petite famille qui s’agrandissait au fil des ans, il a diminué peu à peu l’activité physique pour finalement ne plus en faire. Après 25 ans de sédentarité, il a atteint les 310 lb. Et sa petite dernière, une jeune fille de 11 ans, se demandait pourquoi son papa ne lui montrait pas à faire du ski comme il l’avait enseigné à ses trois grands frères.

« Ma femme est une athlète, mes gars sont tous des sportifs : il y en a un qui joue pour le Rouge et Or à l’Université Laval. J’étais le seul qui traînait », raconte-t-il.

Le déclic, c’est Pierre Lavoie, qui l’a incité à se joindre à son Grand défi :  se rendre du Saguenay−Lac-Saint-Jean à Montréal, à relais, au sein d’une équipe de cyclistes.

« Au début, juste le fait d’embarquer sur le vélo était difficile, se rappelle M. Tardif. Mais je m’entraîne sérieusement, je pédale, je pédale, je décide de me mettre au régime. Je me suis rendu à 250 lb, je fais des sorties jusqu’à 120 km par jour. »

Malheureusement, M. Tardif se blesse lors d’un entraînement.

« J’ai des fractures aux deux pieds, j’en ai pour six semaines, déplore-t-il. Pas de Grand défi pour moi. J’en pleure. »

Pierre Lavoie lui a toutefois promis une nouvelle équipe pour l’année prochaine. Jean-Robert Tardif n’a pas l’intention de perdre la forme.

« J’ai fait trop d’efforts, ç’a été trop difficile pour laisser aller ça, lance-t-il. Je continue ma bonne alimentation, je ne veux pas reprendre une livre. »

DENIS LAFRANCE

Gérant de service dans un garage de motos, VTT et motoneiges

En 2008, la vie de Denis Lafrance a dérapé. Après avoir subi un infarctus, l’homme de Cacouna, alors dans la quarantaine, a appris qu’il était atteint de la sclérose en plaques.

Pendant ces jours difficiles, un vieux rêve est revenu.

« Quand j’étais tout jeune, un alpiniste était venu à l’école et avait éveillé chez moi le rêve de faire de la montagne, raconte-t-il. Ce rêve, que j’avais oublié avec les années, est revenu au moment où j’étais sur le point de me suicider parce que tout allait mal dans ma vie. »

Lorsqu’il a vu Charles Tisseyre, de l’émission Découverte, se lancer à l’assaut du mont Mera, au Népal, il s’est dit que c’est lui qui devrait être là.

Il s’est inscrit à un voyage caritatif : l’ascension du Kilimandjaro pour amasser des fonds pour la recherche sur la sclérose en plaques. Il a dû commencer à s’entraîner.

« J’ai commencé par faire cinq minutes d’exercice par jour, je me suis mis au régime, j’ai arrêté de fumer, relate-t-il. Je suis monté à 15 minutes par jour et, de fil en aiguille, j’ai commencé à monter des montagnes dans l’État de New York et au New Hampshire. »

Son poids est passé de 260 à 180 lb et il a pu atteindre le sommet du Kilimandjaro en 2011. Il a réalisé deux autres défis, dont l’atteinte du camp de base de l’Everest en 2014. Il n’a pas d’autres défis dans la ligne de mire pour l’instant, mais il a une autre motivation pour poursuivre l’entraînement et la marche en montagne.

« Je me suis rendu compte que ça retardait l’évolution de la maladie, explique-t-il. Plus j’en fais, le mieux je me porte. »

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