Vos finances

Un exemple de jardin urbain

30 m2 à la maison

Productivité : 4,7 kg/m2

10 m2 au jardin communautaire

Productivité : 3,2 kg/m2

Total : 173 kg de fruits et légumes

Valeur sur le marché : 1244 $

Produits cultivés : kiwis, raisins, haricots, tomates, rhubarbe, gingembre, champignons (pleurotes), courges, courgettes, bettes à carde, concombres, bleuets, cassis, groseilles, framboises, échalotes, ail, fraises, fines herbes, betteraves, pommes de terre, kale, cerises de terre, cornichons, carottes, navets, aubergines, poivrons, mesclun

Semer pour économiser

Éric Duchemin et sa famille économiseront plus de 1200 $ sur leur facture d’épicerie cette année. Comment ? En se salissant les mains quelques heures par semaine pour faire pousser une bonne partie de ce qu’ils mangent.

« Nous sommes presque autosuffisants en légumes pour notre famille de quatre. Et je n’ai pas acheté de confiture depuis au moins 10 ans ! », lance Éric Duchemin, en montrant les conserves qui s’empilent dans son garde-manger et les sacs rangés au congélateur, résultats de ses récoltes de l’année dernière.

Pourtant, le professeur à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM ne vit pas à la campagne sur un immense terrain. Mais il tire le maximum de sa petite cour du quartier Pointe-Saint-Charles : parterre avant, balcons, clôture arrière où grimpent des plants, pergola au-dessus du hamac… Chaque espace est utilisé le plus efficacement possible.

« Un bon jardinier peut produire cinq kilos par mètre carré », estime M. Duchemin, qui est aussi coordonnateur du portail Agriculture urbaine Montréal.

« On peut donc récolter pour 1000 $ de fruits et légumes avec un potager de 30 à 40 m2. »

— Éric Duchemin, professeur à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM

Depuis près de 10 ans, le jardinier urbain a économisé plus de 10 000 $. Les premières années, il compilait toute sa production, en pesant chaque produit récolté avant de le consommer. Il a ainsi calculé le rendement de son potager, illustré à l’aide de graphiques.

Il a maintenant laissé tomber cette analyse fastidieuse, mais a une bonne idée de ce que produit son lopin de terre.

Évidemment, il ne calcule pas le temps qu’il met à faire ses semis, à préparer la terre, à semer, à arracher les mauvaises herbes, à arroser. « C’est un loisir pour moi, un moment de détente », explique-t-il.

PRIX EN HAUSSE

Selon Éric Duchemin, il faut prévoir un investissement de 50 à 100 $ pour commencer un potager. Faire ses propres semis et son compost permet de réduire la facture.

Plus de consommateurs décideront peut-être d’investir temps et argent dans le potentiel de leur terrain après les importantes augmentations de prix des fruits et légumes, l’hiver dernier.

Hausse de prix en 2015

Fruits et noix 

10 %

Légumes 

9 %

Prévisions 2016

Fruits et noix : 2,5 % à 4,5 %

Légumes : 2 % à 4 %

Source : Institut alimentaire, Université de Guelph

L’Institut alimentaire de l’Université de Guelph évalue que les ménages canadiens ont dépensé en moyenne 325 $ de plus pour leurs aliments en 2015, et qu’ils doivent s’attendre à débourser environ 345 $ de plus en 2016.

Comme 80 % des fruits et légumes consommés au Canada sont importés, ils sont vulnérables aux variations des devises, en plus des aléas de la météo dans les pays producteurs. « Des produits comme la laitue (+ 22 %), les tomates (+ 11 %) ont parfois enregistré des hausses mensuelles spectaculaires durant l’année. Plusieurs fruits populaires qui sont importés comme les oranges (+ 14,9 %), les fraises et les framboises (+ 17,4 %) ont augmenté de façon importante », indique le Rapport sur les prix alimentaires à la consommation 2016.

Le prix des aliments augmente plus vite que l’inflation, notamment à cause des fruits et légumes, qui représentent 20 à 25 % de la facture d’épicerie des ménages. Pour une année entière, la moyenne des dépenses d’une famille en alimentation est d’environ 8600 $, incluant 2700 $ au restaurant.

Selon un importateur québécois, les prix sont plus élevés que d’habitude, à cette période de l’année, pour les framboises, l’ail, les tomates, la laitue, le chou-fleur, les haricots, les oignons et les choux de Bruxelles, notamment.

MANGER BIO MAISON

Plus que la recherche d’économies, beaucoup de jardiniers amateurs sont motivés par le désir de connaître la provenance de leur nourriture et d’éviter les pesticides. « Ils veulent avoir des produits frais, et connaître les conditions dans lesquelles ils ont poussé », mentionne Violaine Simard, coordonnatrice des Jardins-jeunes du Jardin botanique de Montréal, un programme d’initiation pour les enfants et les adolescents.

Ceux qui manquent d’espace peuvent miser sur des légumes qui peuvent être cultivés en bacs, comme les fines herbes, les tomates et la laitue, ou sur des plants qui grimpent sur des surfaces verticales, comme les haricots, les concombres et les pois mange-tout.

Peur de manquer de temps pour l’entretien ? N’oubliez pas que si vous avez un espace potager dans votre cour au lieu du gazon, passer la tondeuse prendra moins de temps.

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