Demande de hausse tarifaire

De 2 % ou moins, assure Hydro-Québec

Hydro-Québec assure maintenir son « engagement » à limiter sa demande de hausse tarifaire « de l’ordre de l’inflation » pour l’année 2016-2017. Cette hausse pour le 1er avril 2016 serait donc de 2 % ou moins, selon les projections de l’inflation sur lesquelles s’est appuyée Hydro, a confirmé hier, en entrevue à La Presse Canadienne, le porte-parole de la société d’État Marc-Antoine Pouliot. Hydro soumettra comme chaque année sa « mise à jour de demande tarifaire » auprès de la Régie de l’énergie, à l’occasion d’audiences devant débuter le 4 décembre. Hydro-Québec avait demandé à la Régie le 31 juillet dernier d’augmenter ses tarifs d’électricité de 1,9 % à compter du 1er avril pour tous ses clients résidentiels ainsi que la majorité de ses clients d’affaires. Si la demande est acceptée, elle entraînera une augmentation moyenne de 1,39 $ par mois pour un logement, de 2,53 $ par mois pour une petite maison et de 3,31 $ mensuellement pour une maison moyenne.

— La Presse Canadienne

Réseaux sociaux

Quand LinkedIn se prend pour Tinder

Des femmes se plaignent d’être contactées sur le réseau professionnel pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le travail.

« Combien de femmes ont été contactées sur LinkedIn pour leur apparence physique plutôt que pour leurs compétences professionnelles ? » La question a été lancée sur Twitter il y a quelques semaines par Charlotte Proudman, une jeune avocate britannique de 27 ans. Mme Proudman souhaitait dénoncer un collègue avocat, Alexander Carter-Silk, qui s’était montré insistant, en lui envoyant notamment un message personnel dans lequel il s’extasiait sur sa photo de profil. « C’est la plus belle photo que j’ai vue, elle devrait gagner un prix », a-t-il écrit à la jeune avocate.

Il n’en fallait pas plus pour que Charlotte Proudman, piquée au vif, rende public le contenu du message de ce collègue de 57 ans, marié et père de deux enfants.

Son geste, accompagné d’un appel à tous et du mot-clic #CallingOutSexism, a soulevé une véritable controverse en Angleterre.

INTERACTIONS DÉPLACÉES

Le cas de cette avocate n’est pas exceptionnel. Nombreuses sont les femmes qui se désolent de recevoir des invitations et des compliments non sollicités sur LinkedIn. Rappelons que contrairement à Facebook, un réseau social plutôt informel où les gens affichent des photos et des contenus plus personnels, LinkedIn est un réseau professionnel. Moins populaire que Google +, mais plus utilisé que Twitter, il est fréquenté par près de 17 % des internautes québécois.

« Aujourd’hui, si tu n’es pas sur LinkedIn, tu te coupes d’opportunités professionnelles », affirme Nathalie Francisci, associée chez Odgers Berndtson, une firme internationale spécialisée dans le recrutement de cadres.

Or, les femmes qui sont membres du réseau LinkedIn ont presque toutes une anecdote à raconter à propos d’une remarque ou d’une invitation déplacée.

« Je me suis fait approcher à plusieurs occasions depuis trois ou quatre ans, à un point tel que j’en ai parlé à mon mari récemment, raconte la psychoéducatrice Stéphanie Deslauriers, également chroniqueuse à l’émission Format familial, diffusée sur les ondes de Télé-Québec. On me dit que j’ai une très belle photo, poursuit Mme Deslauriers, mais ça me fâche qu’on me complimente sur ma beauté plutôt que sur le fait que j’ai déjà gagné un prix littéraire. Les gars, eux, on les félicite sur leurs compétences. »

La psychoéducatrice et auteure n’a jamais porté plainte officiellement, mais elle ne répond jamais à ce genre de messages. 

« Habituellement, quand les hommes voient que je ne réponds pas, ils arrêtent de m’écrire, mais c’est quand même irritant. LinkedIn, c’est un réseau important pour moi, tous mes partenaires professionnels s’y trouvent. »

— Stéphanie Deslauriers, psychoéducatrice et auteure

On pourrait croire que si Stéphanie Deslauriers reçoit ce genre d’avances, c’est parce qu’elle fait de la télévision. Or, nous avons parlé à des femmes issues de différents milieux, pas seulement du monde des communications. Et leurs anecdotes se ressemblent toutes.

« Au début je me disais : bon, c’est normal, ça arrive aussi parfois sur Facebook, lance Nagar Haghighat, qui travaille en marketing. Je suis sur LinkedIn depuis 2008 ou 2009, mais je suis plus active depuis deux ans, et je dirais que je reçois un message déplacé environ une fois par mois. J’ai même changé ma photo à cause de ça. Habituellement, ce sont des commentaires sur ma photo ou un homme qui me dit : “Voici mon adresse courriel, je suis à Montréal telle date, on pourrait aller souper.” Je dirais qu’il y a peut-être des faux comptes là-dedans, mais au moins la moitié des hommes qui m’écrivent sont de vraies personnes, j’ai vérifié. »

Mme Haghighat ne répond pas aux hommes qui lui écrivent pour des motifs non professionnels. Et elle a déjà dénoncé des hommes auprès de LinkedIn. « Je ne sais pas ce qu’ils font avec des plaintes, je n’ai jamais eu de suivi, observe-t-elle. Tout ce que je sais, c’est que je n’ai pas le choix d’utiliser LinkedIn, c’est extraordinaire pour mon travail. »

QUE FAIT LINKEDIN ?

Il y a deux ans, à la suite d’une pétition lancée par Anna Rihtar, une Américaine qui était victime de harcèlement sur LinkedIn par un ancien employeur, le réseau a ajouté de nouvelles fonctions qui permettent désormais de dénoncer et de bloquer les utilisateurs qui nous embêtent.

« Le web ne manque pas de lieux pour les gens qui cherchent à faire des rencontres, note Danielle Restivo, responsable des communications globales chez LinkedIn. Notre réseau n’est pas la place pour ça et nous avons des outils pour bloquer les gens trop insistants. » Mme Restivo ajoute qu’un membre bloqué ne sera pas avisé que vous l’avez bloqué, mais il ne pourra plus accéder à votre profil. Précisons qu’un autre porte-parole de LinkedIn, Darain Faraz, a apporté son soutien à la dénonciation publique de l’avocate britannique Charlotte Proudman. Un porte-parole de LinkedIn précise en outre que les plaintes reliées au flirt non sollicité comptent pour 0,01 % de l’ensemble des plaintes reçues par le réseau social. La majorité des femmes interviewées pour ce texte n’avaient jamais porté plainte officiellement.

L’éventualité d’être bloqué ne semble pas avoir refroidi les ardeurs de tout le monde. « Autour de moi, nombreuses sont les femmes qui se plaignent de recevoir des avances, c’est devenu un réel problème, note Nathalie Bray, qui travaille dans le secteur de la recherche d’emploi. Comme je suis responsable du développement des affaires pour mon entreprise, le réseau LinkedIn est vraiment utile. Je le consulte tous les jours. Il arrive souvent que je reçoive des demandes d’un homme qui veut faire plus ample connaissance avec moi. Les profils de ces hommes semblent très sérieux. Je trouve cela vraiment agressant. »

Spécialiste de la santé et de la sécurité chez Flynn Group of Companies, Kathleen Côté utilise souvent LinkedIn comme outil de recrutement de main-d’œuvre. Récemment, elle a éliminé un candidat potentiel de sa liste car l’homme en question lui avait fait des avances sur LinkedIn. « C’était un superviseur de chantier très connu dans le milieu, raconte-t-elle. On ne se connaissait pas et il m’a envoyé un message dans lequel il m’invitait à souper. Il ne le sait pas, mais il a perdu une job à cause de ça. J’allais le contacter pour une entrevue, j’ai changé d’idée. »

On répète souvent aux femmes qui veulent réussir en affaires que le réseau de contacts est très important. Toutes les femmes jointes par La Presse disent à quel point il s’agit d’un outil professionnel incontournable. Un constat partagé par Kathleen Côté, qui affirme que LinkedIn lui permet d’être en contact avec ses fournisseurs et ses clients. « Je connais 80 % des gens qui forment mon réseau, et ma clientèle vient de l’autre 20 %, précise-t-elle. J’ai 37 ans, je suis mariée et j’ai trois enfants. Or, on me fait régulièrement des avances, se désole cette mère de famille, qui prend la peine de préciser que sa photo de profil est très professionnelle. Récemment, c’était un homme haut placé chez Hydro-Québec qui m’a invitée à souper. Les gens ne se gênent vraiment pas. »

LINKEDIN

Fondé le 5 mai 2003

380 millions d’utilisateurs dans plus de 200 pays

11 millions d’utilisateurs au Canada

16,5 % des internautes québécois utilisent LinkedIn

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