Sans blague, il se brasse plus de choses dans un seul épisode de Ruptures 2 à Radio-Canada que dans un mois complet de L’échappée à TVA. L’écriture de cette haletante série d’avocats est compacte et nerveuse, et les revirements, nombreux et imprévisibles.
La fin du premier épisode, que la SRC relaiera le lundi 9 janvier à 20 h, vous coupera le souffle. Littéralement. Je n’ai rien vu venir du punch des dernières secondes – léger indice ici – et quand le générique de fermeture a défilé, j’ai quasiment crié : « Ben voyons, ça ne se peut pas » !
Si la première saison de Ruptures a mis quelques semaines avant d’atteindre sa pleine vitesse de croisière l’hiver dernier, celle-ci saute directement dans l’arène, sans temps mort ni longueur.
La tension reste dans le tapis du début à la fin. C’est intelligent, rythmé et vraiment stressant.
La télésérie reprend exactement là où elle avait pris fin l’an passé : l’avocate en droit de la famille Ariane Beaumont (Mélissa Désormeaux-Poulin) croisait, en pleine nuit, le criminel Robert Foster (Sébastien Huberdeau), au centre d’une violente guerre contre son ex-copine Romane (Bianca Gervais) pour la garde du petit Nicolas.
Les tiraillements entre Foster et Romane occupent les deux premiers épisodes de Ruptures 2. Ça joue extrêmement dur entre eux et ça risque de finir dans le gros drame, vous vous en doutez. Bianca Gervais offre encore une solide performance en mère de famille poquée. Sébastien Huberdeau est tout aussi convaincant en caïd alcoolique et psychopathe.
Ruptures est tout sauf statique. Il y a des altercations en cour, des menaces de mort et même des filatures, gracieuseté d’un nouveau personnage de détective privé, campé par Serge Postigo.
La courageuse et empathique Ariane jouera « avec des allumettes dans un entrepôt de dynamite » pendant les 12 épisodes de Ruptures 2. Elle accepte des causes qui la drainent émotivement et vit dans une urgence que l’émission nous communique parfaitement.
En parallèle, le conflit entre Claude Boily (Isabel Richer) et son ancien associé visqueux Jean-Luc De Vries (Normand D’Amour) se morpionne. On nous annonce un combat épique avec, d’un côté, Ariane et Claude, et de l’autre, Jean-Luc et la Marie Rousseau (Catherine Trudeau) aux dents longues. Ça va saigner.
Les scénaristes Isabelle Pelletier et Daniel Thibault, qui écrivent maintenant en compagnie de Jacques Diamant (Toute la vérité), ont également introduit dans l’histoire la femme de Jean-Luc De Vries, incarnée par Geneviève Brouillette. Nous reverrons aussi l’ambitieuse avocate Justine Salvail (Julie Ringuette), la mère d’Ariane (Sylvie Léonard) et l’ex-amoureux d’Ariane, Étienne (Vincent-Guillaume Otis).
Attention, le professeur de voix d’Ariane (Guillaume Lemay-Thivierge) ne disparaîtra pas du décor pour autant. Au fil de ce deuxième chapitre, il sera question de pédophilie, d’autisme et de bébé ébouillanté, qui forcera Ariane à s’embarquer dans un dossier criminel. Bref, faites votre yoga et vos mantras avant de vous asseoir devant Ruptures. Car la patate va vous pomper solide.
Ruptures 2 ouvre aussi la porte sur le passé douloureux d’Ariane, qui expliquera, j’imagine, son intensité, sa fougue et sa dévotion extrême envers les personnes plus démunies. Très intéressant tout ça.
Pour les téléspectatrices qui enviaient la garde-robe BCBG d’Ariane, sachez que la styliste de Ruptures, Jennifer Tremblay, poursuit son excellent travail. Cette production remporte encore le titre du style impeccable.
Derrière la caméra, François Bouvier (30 vies) a pris le relais de Mariloup Wolfe, occupée sur le tournage de Sur-Vie avec Pamela Anderson. Le changement ne paraît pas trop, quoique l’œil de Mariloup Wolfe pour les détails et sa touche moderne soient difficiles à battre.
Pour ceux qui l’ignorent, Fabienne Larouche a eu l’idée de Ruptures en regardant travailler son amie Suzanne Pringle, spécialiste du droit de la famille au Québec. Me Pringle a d’ailleurs été retenue par Julie Snyder pour s’occuper de sa séparation d’avec Pierre Karl Péladeau. Quand la fiction rencontre la réalité.
