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Des villages siciliens sauvés par des réfugiés

Alors que le chef de l’extrême droite italienne Matteo Salvini refuse l’accostage de bateaux de migrants et martèle que l’Italie ne peut pas être « le camp de réfugiés de l’Europe », des villages de Sicile, principale porte d’entrée des migrants sur le continent, misent au contraire sur les réfugiés pour revivre. Notre chroniqueuse s’est rendue dans deux villages qui ont tenté l’expérience et ne regrettent rien.

Un dossier de Rima Elkouri en Italie

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Quand Sutera a choisi d’accueillir les vivants

Certains élus italiens ont beau laisser supposer qu’il y a « trop » de migrants, ce n’est pas l’avis de tous leurs concitoyens. À Sutera, en Sicile, les migrants ont notamment permis de garder l’école ouverte et de redonner vie à des maisons abandonnées.

Un cimetière plein, des maisons vides

« Avez-vous de la place dans votre cimetière ? » Tout a commencé avec cette question, au lendemain d’un naufrage en Méditerranée. Le 3 octobre 2013, un bateau transportant des migrants s’est échoué au large de Lampedusa, faisant près de 400 morts. Le maire de Sutera, village paisible perché au centre de la Sicile, a reçu un appel de la préfecture. Il fallait trouver un endroit où enterrer les naufragés. « Nous n’avions pas de place pour les morts. Mais nous nous sommes dit que nous pouvions accueillir les vivants », raconte le maire Giuseppe Grizzanti. C’est ainsi qu’a démarré un projet d’accueil venu donner une nouvelle vie au village de Sutera.

Un deuxième souffle au village

Sutera était sur le point de devenir un village fantôme avant de se lancer dans l’accueil des réfugiés. Le village sicilien, qui est passé de 5000 habitants dans les années 70 à 1350 aujourd’hui, est vieillissant. Les jeunes en quête de travail plient bagage. L’école du village, presque vide, risquait de fermer. Aujourd’hui, près de 5 % des habitants de Sutera sont d’origine étrangère. Ils donnent un deuxième souffle au village. Leur présence a permis de garder l’école ouverte et de redonner vie à des maisons abandonnées. En 2016, on a compté sept naissances à Sutera. Six étaient des enfants dont les parents font partie du projet d’accueil.

De l’espoir pour des réfugiés

En sortant de l’hôtel de ville, dans le quartier Rabato à l’architecture arabe, nous croisons Ali, sa femme Aissata et leurs trois enfants. Originaires du Mali, ils sont arrivés en Italie en septembre 2017. Leur petit dernier, qu’Aissata transporte sur son dos, n’a que 4 mois. Il est né en Italie. Au moment de mon passage, cela ne faisait qu’une dizaine de jours qu’Ali et sa famille avaient atterri à Sutera, dans le cadre du projet d’accueil du Service national de protection pour les demandeurs d’asile et les réfugiés implanté dans le village. La famille arrivait du marché, des sacs sous le bras, après avoir passé l’avant-midi à suivre des cours d’italien. Au Mali, Ali travaillait à la ferme. Je lui demande ce qu’il espère faire comme travail, une fois les cours d’italien terminés. « Peu importe. Ce qu’il est possible de faire, je vais le faire. » Tandis que sa fille de 4 ans rigole avec Francesco, le photographe, Ali nous dit qu’il entend profiter de cette deuxième chance qui lui est offerte à Sutera. Il n’a que 25 ans, mais le regard profond qu’ont ceux qui reviennent de loin.

Un bilan positif

Quatre ans après avoir mis sur pied ce programme, le maire de Sutera ne regrette rien. « Nous sommes sûrs après quatre ans que nos citoyens sont d’accord avec nous pour dire que c’est un bon projet. Il y a eu quelques doutes lorsqu’on a commencé. Mais la plupart des citoyens acceptent bien la présence de réfugiés. Ils ont créé avec eux des rapports d’amitié, de solidarité et d’échanges culturels. » Pendant un an, les réfugiés accueillis à Sutera ont droit à un logement, suivent des cours d’italien et sont soutenus dans leur projet d’insertion en emploi, visant à les rendre autonomes. Par la suite, ils devront voler de leurs propres ailes. « Notre unique problème, c’est que lorsque les familles vont finir le programme, elles vont partir. Pour nous qui restons ici, c’est triste de leur dire au revoir. Surtout pour les enfants du village qui se lient d’amitié avec les enfants réfugiés. »

« Ce sont nos invités »

Le maire de Sutera est très fier de son projet d’accueil et tente de convaincre d’autres villages de l’imiter. « J’ai toujours vanté mon projet à l’extérieur. Cela apporte aux communautés un enrichissement culturel, humain, mais aussi économique. Grâce aux réfugiés, une dizaine d’habitations sont louées, alors qu’elles étaient vides auparavant. Six personnes travaillent avec l’association qui s’occupe du projet. Bref, ces gens font rouler l’économie du village. Grâce à eux encore, on a pu garder notre école ouverte. D’ailleurs, on ne les appelle pas “réfugiés” ou “migrants”. On les appelle “nos invités”. » Diplômé en droit, Michelangelo Landro, 27 ans, est un enfant du village. Il voit d’un bon œil ce projet. « Ma génération était la dernière où les enfants avaient la possibilité de jouer ensemble. Nous étions 25 en classe. Aujourd’hui, ils ne sont que sept. »

Les migrants, nouveaux boucs émissaires

Si les migrants sont honnis par Matteo Salvini, le nouveau ministre de l’Intérieur d’extrême droite et chef de la Ligue, cela ne nuit en rien aux projets d’accueil comme celui de Sutera, dit le maire Grizzanti. « En Sicile, le mouvement de la Ligue [ancienne Ligue du Nord] n’est pas très fort, même s’il est au gouvernement. Il faut savoir que jusqu’à il y a quelques années, la Ligue du Nord considérait les Italiens du Sud de la même façon qu’elle considère aujourd’hui les migrants. Sur le plan pratique, il n’y a pas eu d’interférence pour le moment. Que nous réserve l’avenir ? Je ne peux pas le dire… »

Une histoire d’accueil et de métissage

Mettre sur pied un projet d’accueil à Sutera, c’est renouer avec la tradition de refuge du village sicilien. Son emplacement reculé dans les montagnes en a fait un lieu de refuge idéal en temps de guerre. Un lieu de métissage aussi, rappelle son maire. « Sutera est un des villages habités les plus anciens du centre de la Sicile. C’est une ville d’origine byzantine où il y a eu ensuite une présence des Arabes. On le voit avec le quartier Rabato, dont le nom vient de Rabat, au Maroc. L’origine arabe, on peut la voir dans l’urbanisme du quartier qui ressemble un peu à une casbah. Cette influence transparaît aussi dans la langue, dans la tradition culinaire et dans la dénomination de beaucoup de rues. Aujourd’hui, Rabato est considéré comme un des plus beaux bourgs d’Italie. »

Le modèle de Riace

En Italie, le village de Riace, en Calabre, qui mise depuis 20 ans sur la solidarité réciproque avec les migrants, est le plus célèbre des modèles d’accueil. « Le projet de Sutera et celui de Riace sont différents. Mais à la base, c’est le même esprit », dit le maire de Sutera, Giuseppe Grizzanti. En juillet 1998, Riace était sur le point de devenir un village fantôme quand un bateau de migrants kurdes s’est échoué sur sa plage. Des habitants du village les ont accueillis. Et petit à petit, ils ont redonné vie au village. Vingt ans plus tard, Riace est reconnu comme un modèle de « village global », dont d’autres se sont inspirés.

Héros des uns, zéro des autres

Le village de Riace fait partie d’un réseau de municipalités solidaires d’Europe qui partagent leur savoir-faire devant des politiques migratoires de plus en plus dures. En 2016, son maire, Domenico Lucano, figurait au palmarès du magazine américain Fortune des 50 personnalités les plus influentes du monde. Son projet a aussi ses détracteurs, qui accusent la mairie de détournement de fonds. Matteo Salvini, on l’aura deviné, ne fait pas partie des fans du modèle de Riace. Début juin, le patron de l’extrême droite italienne a attaqué le maire de Riace en le traitant de « zéro ». Le maire a répliqué en disant qu’il était fier d’aider les plus démunis. « Nous sommes un modèle qui agace car nous sommes la preuve que l’intégration peut être une ressource. »

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Milena, le village des rêves raccommodés

Après la Seconde Guerre mondiale, beaucoup de citoyens de Milena ont dû quitter le village pour améliorer leurs conditions de vie. Aujourd’hui, c’est au tour de Milena d’offrir aux migrants la chance de reconstruire leur vie.

Milena, — Italie — Agenouillée au milieu du salon, Grace était en train de coudre en écoutant de la musique pop nigériane lorsque j’ai frappé à la porte de son appartement.

Originaire du Nigeria, Grace a 28 ans. Elle est mère d’une petite fille de 10 mois. Réfugiée depuis un an, la jeune femme a enfin trouvé la paix dans le petit village sicilien de Milena. « Avec tout ce que j’ai vécu en Libye, c’était un peu difficile. »

En écoutant Grace se raconter, je comprends que son « un peu difficile », lancé comme si de rien n’était, est un euphémisme.

Entre son Nigeria natal et l’Europe, Grace a, comme bien des migrants, fait escale en enfer. Elle est arrivée en Italie enceinte, après avoir été violée en Libye. « J’ai été prise au piège par un homme qui promettait de nous aider, mon amie Blessing et moi, à trouver un endroit sûr où dormir. En réalité, il nous a enfermées dans une pièce et a fait de nous des esclaves sexuelles durant cinq mois. »

Grace était enceinte de quatre mois et demi quand elle est montée à bord d’un bateau pour traverser la Méditerranée. Son amie Blessing en était à cinq mois de grossesse. Elle est morte en mer comme 28 autres personnes ce jour-là. Comme plus de 27 000 migrants depuis 1993 qui se sont noyés en tentant d’atteindre l’Europe. Elle n’avait que 19 ans.

Grace a survécu. Au centre d’accueil sicilien où elle a atterri, elle a donné naissance à une petite fille. Elle a appris la couture. « J’aimerais devenir designer de mode. Et mon souhait pour ma fille est qu’elle aille à l’école et qu’elle réalise ses propres rêves. »

Grâce au maire d’un petit village sicilien qui estime qu’il est de son devoir moral d’accueillir des réfugiés, Grace a la chance de pouvoir raccommoder ses rêves à Milena. Elle le fait aux côtés de Hamidou, réfugié gambien dont elle est tombée amoureuse.

Comme Grace, Hamidou, qui rêve d’être technicien en informatique, est très reconnaissant. Après un séjour dans un centre d’accueil qui ressemblait à une prison, jamais il ne pensait avoir la chance de poser ses espoirs dans un village aussi accueillant.

« Pour dire la vérité, je ne m’attendais pas à ça. C’est vraiment quelque chose de très grand pour moi juste de pouvoir caresser un rêve. »

— Hamidou, réfugié gambien

Les réfugiés accueillis à Sutera et à Milena ont la chance d’être bien encadrés. En plus de cours d’italien et d’une formation professionnelle, on met à leur disposition un médiateur culturel, des services de soutien légal et un psychologue. On s’assure aussi qu’ils seront bien intégrés à la communauté. « Ce qui nous distingue d’autres projets semblables, c’est que nous sommes contre le fait d’héberger les réfugiés dans un seul grand immeuble à l’écart du village », explique Nunzio Vitellaro, coordonnateur de l’association qui gère le programme. « Nos invités vivent dans de petits appartements disséminés dans le village, ce qui leur permet de demeurer en contact avec la communauté. Ce sont nos voisins. »

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Leur deuxième vie à Milena, Grace et Hamidou la doivent donc au maire sortant du village, Giuseppe Vitellaro. Il est un ami d’enfance du maire du village voisin de Sutera, Giuseppe Grizzanti, qui a mis sur pied un projet d’accueil pour les réfugiés.

« Ces deux-là, ce sont comme des jumeaux », dit-on au village. Tous les deux s’appellent Giuseppe et ont le même âge. Ils ont fait leurs études ensemble. Tous les deux sont médecins. Et tous les deux ont été élus maires.

Les deux Giuseppe font aujourd’hui front commun en faveur de l’accueil des réfugiés. Les deux villages accueillent une trentaine de réfugiés chacun.

« J’ai invité Giuseppe ici pour expliquer un peu son projet, raconte le maire de Milena. Nous y avons d’abord adhéré dans une forme expérimentale. J’étais convaincu que le projet serait bien pour les familles qui arrivent ici, qui peuvent nouer des liens à l’école, les jeunes avec les jeunes, les enfants avec les enfants, pour qu’il y ait un processus d’intégration. »

Pour Giuseppe Vitellaro, accueillir est un geste qui devrait aller de soi. « J’étais heureux d’accepter ce projet parce que je crois que, dans un pays civilisé, nous avons le devoir moral d’accueillir les gens qui souffrent de disparités sociales et économiques ou qui fuient la guerre. Je me suis aussi souvenu du fait qu’à Milena, il y a eu une émigration après la Seconde Guerre mondiale. Les gens du village se sont exilés en France, en Suisse, en Allemagne, en Angleterre pour améliorer leurs conditions de vie. Moi, je ne peux pas oublier une telle chose. C’est la raison pour laquelle je comprends bien le désespoir des gens qui arrivent ici. »

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Lors de la dernière campagne électorale, un candidat de l’opposition à Milena a lancé pour discréditer ses adversaires : « Regardez, ils ont amené chez nous les Noirs. »

Ce discours xénophobe, sur lequel surfe le nouveau gouvernement italien, n’a pas ébranlé la volonté d’accueil du village. Le parti du maire sortant – qui ne pouvait se représenter car il avait déjà fait deux mandats consécutifs – a été réélu le 10 juin. « Ce genre de discours ne représente qu’une minorité des gens qui sont influencés par la propagande de la télévision et qui ne savent pas ce qu’il y a derrière ce projet. Ils ne connaissent pas la vérité. Il n’y a pas eu de hausse de la criminalité au village ! Tout ce qu’il y a eu, c’est le sourire des gens et une bonne intégration. »

Damiano Manta, citoyen de Milena, est ravi de voir que ce projet donne lieu à de beaux échanges. Il espère que le nouveau gouvernement ne mettra pas en péril ce genre d’initiatives. « À Pâques, il y a eu une représentation théâtrale de la Passion de Jésus-Christ avec des acteurs réfugiés – un Syrien et un Nigérian. C’était très touchant. » Il était heureux que son fils de 6 ans, qui s’est lié d’amitié avec un des acteurs nigérians, ait pu assister à ça. 

« J’explique toujours à mon fils qu’il n’y a pas de différence entre Blancs et Noirs, entre musulmans et chrétiens. Nous sommes tous humains. »

— Damiano Manta, citoyen de Milena

En sortant du bureau du maire, je croise un homme aux cheveux gris. Il se présente : Michelangelo Schillaci, responsable du service des finances à l’hôtel de ville. Je lui demande ce qu’il pense du projet d’accueil de réfugiés. « J’éprouve à la fois de la peine et de la compassion pour ces gens. Un jour, je suis passé devant un bar du village. J’ai croisé un jeune réfugié de 15 ans. Spontanément, j’ai caressé sa tête en pensant à tout ce qu’il avait traversé pour arriver ici. Je sais bien que ça n’a pas été facile… »

La barrière de la langue ne permet pas toujours à la compassion de s’exprimer par les mots. Mais elle s’exprime autrement. L’homme me raconte avec émotion cette autre fois où il a croisé un père et son fils, tous deux réfugiés, devant le glacier. « J’ai pensé encore à ce long voyage qu’ils ont dû traverser. J’ai pris l’enfant par la main. Je lui ai acheté un gelato… Après, j’ai regretté de ne pas en avoir offert un au père aussi. »

Le soleil se couchait sur Milena, ses rêves raccommodés et sa bonté au goût de crème glacée. Matteo Salvini peut bien cracher sa haine des migrants tant qu’il le voudra, ici, on s’en balance.

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Des migrants et des mythes

Hausse de la criminalité ou fardeau pour les finances publiques, l’afflux de migrants entraîne plusieurs mythes dans son sillage. En voici deux.

« Ce sont des criminels »

Un des arguments utilisés par les politiciens italiens qui sont d’accord avec le plan anti migrants de Matteo Salvini consiste à faire un lien entre immigration et criminalité. Le chef de la Ligue a souvent qualifié les immigrants de « criminels paresseux ». Giorgia Meloni, chef du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, a pour sa part répété que « la migration non contrôlée mène à l’insécurité, au crime et à la décadence ».

Le même argument m’a été servi par Carlo Fidanza, député européen de Fratelli d’Italia, rencontré à Rome. Je lui ai demandé si la situation des migrants aujourd’hui n’était pas semblable à celle des Italiens qui ont immigré au XXe siècle. Les migrants africains d’aujourd’hui ne font-ils pas face aux mêmes préjugés que les migrants italiens d’hier ? « Ce sont deux situations différentes. Parce que si on prend, par exemple, les Italiens qui ont immigré en Amérique, en France ou en Australie, mis à part une petite minorité de criminels liés à la mafia aux États-Unis, on parle de gens qui étaient parfaitement intégrés dans un contexte économique favorable. Aujourd’hui, nous vivons la crise la plus profonde depuis 1929. Nous n’avons pas d’emplois pour nos jeunes. Nous avons des entreprises qui ferment. Nous ne pouvons pas accueillir tous ces gens. Et le problème, c’est que plusieurs d’entre eux sont liés à des activités criminelles. Parce que si quelqu’un ne peut s’intégrer et avoir un emploi normal, la seule option devient la criminalité. »

Bien que populaire, cet argument repose sur un mythe. Le fait est qu’il n’y a pas eu de hausse de la criminalité en Italie entre 2007 et 2016, selon les données de l’ISTAT (Institut national italien de la statistique). De façon générale, le taux de criminalité a baissé de près de 25 % dans toutes les régions d’Italie.

« Ils constituent un fardeau »

Contrairement à la croyance populaire, les migrants ne sont pas un fardeau pour les économies européennes et ne nuisent pas à l’équilibre fiscal.

Une augmentation du flux de migrants à une date donnée produit au contraire des effets positifs jusqu’à quatre ans après, révèle une étude réalisée par trois économistes français, publiée le 20 juin dans le magazine Science Advances.

Loin de nuire à la performance économique du pays d’accueil, les recettes fiscales engendrées par les demandeurs d’asile devenus résidents permanents compensent les dépenses publiques que leur afflux exige. Pour réaliser cette étude, les chercheurs se sont appuyés sur les données statistiques de 15 pays d’Europe de l’Ouest, dont l’Italie, entre 1985 et 2015.

Selon les chercheurs, ce qu’on appelle la « crise » des migrants en Europe n’est pas à la source d’une crise économique, mais pourrait plutôt se révéler comme une occasion. Sans nier que l’afflux de demandeurs d’asile provoque des défis politiques en Europe, ils soulignent le fait que ces défis pourront être mieux relevés si on commence par se débarrasser de ce cliché associant la migration internationale à un fardeau économique. Selon eux, les solutions devraient relever davantage de considérations politiques et diplomatiques que de préoccupations économiques.

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