Impact

Une semaine en montagnes russes

La semaine a été forte en émotions chez l’Impact. Les explications du milieu de semaine, puis les enseignements qui en ont été tirés, permettront-ils de ramener un brin de sérénité face au Dynamo de Houston, demain soir ? Retour sur la semaine en quatre temps.

Les explications

L’évènement marquant de la semaine reste donc la séance d’entraînement de mardi avec ses explications musclées entre les joueurs. Chris Duvall, malgré un tempérament habituellement calme, s’est révélé l’un des meneurs dans cette discussion animée. « L’autogestion des joueurs n’est pas mon mode de fonctionnement. Mais je suis satisfait quand il y a des choses qui se passent dans le groupe et que ça reste dans la mesure du respect des uns et des autres, a réagi Rémi Garde, hier. C’est très important. J’espère qu’avec la semaine de travail et avec ce qui s’est passé, ça peut être bénéfique. »

Dans le camp des joueurs, Daniel Lovitz voit aussi la chose avec positivisme. Après 8 défaites en 9 matchs et 382 minutes sans le moindre but, elle témoigne – enfin ! – d’une prise de conscience. « À partir du moment où les joueurs s’approprient les évènements et tentent de trouver une nouvelle façon d’aller de l’avant, c’est productif, a assuré l’arrière latéral. En ce sens, l’énergie s’en va dans la bonne direction. Ce n’est pas plaisant de crier sur quelqu’un, ce n’est pas ce que tu veux faire – avoir un conflit avec quelqu’un dans l’équipe –, mais on est comme une famille après ça. »

La semaine de travail

Le menu de la séance d’entraînement a été léger, hier, avec des ateliers spécifiques par poste. Par exemple, les attaquants ont enchaîné les frappes et le travail à la retombée des centres. L’aspect tactique, en vue du match contre le Dynamo, conclura la semaine ce matin. « On a travaillé comme il fallait. Dans les périodes difficiles, je me méfie de dire que les joueurs ne travaillent pas assez. Au contraire, c’est souvent l’inverse qu’il faut faire en allégeant les séances, a estimé Garde. On a eu une bonne semaine devant nous avec des joueurs qui reviennent de blessures et qui avaient besoin de travailler. Les séances ont peut-être été intenses, selon vous [les médias], mais elles étaient courtes aussi. »

Le retour de Rudy Camacho, en particulier, permettra de le voir pour la première fois avec Rod Fanni dans une défense à quatre. Ils ne s’étaient croisés qu’une quarantaine de minutes à New York, le 14 avril, dans un 5-3-2. Garde a, par ailleurs, profité de la semaine pour s’entretenir avec Nacho Piatti qui, on le comprend, n’a pas bien pris les récents propos de Joey Saputo. « Comment ça s’est passé ? », a demandé un confrère. « Vous verrez », a répondu l’entraîneur avec un sourire.

L’approche du match

Ce n’est pas en s’ajoutant de la pression sur les épaules que l’Impact pourra retrouver la bonne voie. Au contraire, selon Lovitz, qui croit que ses coéquipiers et lui doivent se détendre et retrouver du plaisir. C’est aussi l’approche préconisée par Garde. « Il y a beaucoup de frustration et de nervosité. Mais c’est compliqué de bien jouer et d’être relâché quand on est trop nerveux ou trop frustré. Il faut prendre ses responsabilités, avoir conscience de la nécessité de faire un bon match, mais en comprenant que l’on ne va pas tout réussir. Je l’accepte, mais il faut être sûr que tout le monde ait donné 100 % de ce qu’il pouvait. »

Dans cette équation, Saphir Taïder croit que ce début du mois de juin sera un énorme test. « On n’a pas les bons résultats en ce moment, mais c’est là qu’on voit les hommes de caractère. […] Chacun joue avec ses qualités et donne le maximum, mais mentalement, on peut tous faire mieux. Il faut rester concentré pour sauver un but ou gagner un duel qui permettra d’amorcer une attaque. »

Le match

Les deux derniers matchs à domicile se sont soldés par deux tristes défaites et par un petit concert de sifflets. Pas la peine de passer trop de temps sur les réseaux sociaux pour comprendre l’exaspération grandissante des partisans. Alors, comment limiter cette tendance, demain soir ? « En attaquant et en marquant dès le coup d’envoi. Blague à part, il faut jouer avec un sentiment d’urgence et être certains que les partisans comprennent que nous ne sommes pas satisfaits de la situation, a raconté Lovitz. Nous essayons de faire le mieux possible pour représenter le club et parfois, je comprends que ce n’est pas perçu comme ça. Ils ont tous les droits d’être fâchés. »

Bien commencer le match est une chose ; offrir une performance sur 90 minutes en est une autre. L’Impact a ainsi encaissé 75 % de ses buts en deuxième mi-temps. « Il y a beaucoup de frustration qui naît d’erreurs individuelles et cela vient plomber un collectif qui n’est pas, pour l’instant, suffisamment solide et habitué à jouer ensemble. Ça devient fragile, puis ça engendre de la nervosité, a dit Garde. On a besoin de travailler là-dessus. L’état d’esprit avec lequel on arrive sur le terrain et qu’on peut conserver au fil des évènements du match est aussi important que la technique et la tactique. »

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