Les Alouettes

Woods congédié
pour activité syndicale ?

Lorsque Bear Woods a été libéré par les Alouettes après la première journée du camp d’entraînement à Sherbrooke, en mai dernier, la plupart des observateurs croyaient qu’il y avait anguille sous roche. Et selon une source au sein de l’équipe ayant exigé l’anonymat pour éviter des représailles, c’était bel et bien le cas.

Woods aurait été renvoyé parce qu’il a avisé l’Association des joueurs de la LCF que les Alouettes n’avaient pas respecté certaines consignes de sécurité, a appris La Presse.

Lors du premier jour du camp d’entraînement, il est interdit aux équipes de la LCF de demander à leurs joueurs de plaquer, et seul le port du casque est permis. Toutes les autres pièces d’équipement sont interdites ce jour-là, y compris les épaulettes.

Or, les Alouettes avaient amorcé leur premier entraînement du camp en épaulettes avant de recevoir un appel d’un représentant de la LCF leur ordonnant de remédier à la situation.

Une autre source a confirmé que Woods, qui était l’un des représentants de l’Association des joueurs chez les Alouettes, a effectivement communiqué avec son syndicat ce jour-là afin de l’aviser de la situation.

Que Bear Woods ait été libéré parce qu’il a informé l’Association que les Alouettes ne respectaient pas certains règlements de sécurité expliquerait le curieux timing de son congédiement.

Les Alouettes ont décidé de se départir du pilier de leur défense après un seul entraînement, alors qu’il aurait été facile de lui éviter de faire le trajet entre sa Floride natale et le Québec en lui annonçant la nouvelle quelques jours plus tôt.

Ça expliquerait également les commentaires discordants du directeur général, Kavis Reed, et de l’entraîneur-chef, Jacques Chapdelaine, qui aurait appris le renvoi de Woods en fin de soirée le premier jour du camp. Vers 6 h le lendemain matin, Reed a informé Woods qu’il devait quitter l’équipe immédiatement.

Quelques heures plus tard, Chapdelaine avait réuni ses joueurs avant le début de l’entraînement et leur avait parlé durant de longues minutes au milieu du Coulter Field, à l’Université Bishop’s. Il n’était visiblement pas heureux de la tournure des événements.

« Faux à 100 % »

Chapdelaine avait indiqué aux journalistes que le départ de Woods n’était pas une décision reliée au football. Reed venait pourtant de dire le contraire une heure plus tôt, comme il l’a fait lorsque nous l’avons interrogé, hier.

« C’est faux à 100 %, a-t-il dit au sujet des nouvelles informations que nous avons obtenues. Notre décision était reliée au football et je l’ai dit à plusieurs reprises. Nous avons décidé de libérer Bear Woods en raison des joueurs que nous possédions. Ce n’était pas équitable pour lui de le garder avec l’équipe alors que nous jugions que nous avions des joueurs capables de lui succéder », a dit Reed 

« Il n’a pas été libéré pour des raisons autres que celles reliées au football. »

— Kavis Reed, entraîneur-chef et directeur général des Alouettes

Or, Dominique Tovell, qui occupait le poste de secondeur intérieur de l’équipe en début de saison, n’est arrivé chez les Alouettes que quelques jours après le départ de Woods. Kyries Hebert est maintenant le secondeur intérieur, poste qu’il n’avait jamais occupé durant sa longue carrière avant qu’on ne lui confie le poste il y a quelques semaines.

Le jour de l’annonce du départ de Woods, La Presse avait demandé à Reed s’il avait tenté d’échanger son secondeur, ce qui aurait été la chose normale à faire s’il songeait à s’en défaire depuis un certain moment. Le DG avait tout simplement répondu : « Non. » Tout de même curieux lorsqu’on sait que Woods avait été nommé le joueur défensif par excellence de la division Est la saison précédente, ainsi qu’en 2014...

Même pas d’au revoir

Woods n’a même pas eu l’occasion de saluer ses coéquipiers avant de devoir quitter le campus de l’Université Bishop’s, ce qu’il a eu beaucoup de difficulté à digérer, a-t-il raconté à La Presse lorsque les Argonauts de Toronto ont joué à Montréal le 11 août dernier. Joint au cours des derniers jours, il n’a pas souhaité en rajouter publiquement par rapport à sa dernière déclaration.

« Votre source manque de respect envers Bear parce qu’elle sous-entend qu’il aurait fait quelque chose pour nuire aux Alouettes, a soutenu Reed, hier. C’était le premier entraînement de l’équipe, avec un nouveau DG et un nouvel entraîneur-chef, et vous pensez qu’un capitaine d’équipe comme Bear, qui saignait bleu et rouge, aurait décidé de contacter l’Association des joueurs sans nous en parler ? Je trouve ça très peu probable. »

Embauché par les Argonauts de Toronto peu de temps après avoir été libéré par les Alouettes, Woods occupe le cinquième rang de la LCF avec 73 plaqués. Âgé de 30 ans, il s’était joint aux Alouettes en 2012. En 40 matchs avec eux, il a totalisé 305 plaqués, 12 sacs du quart, 3 interceptions et a provoqué 6 échappés.

Les Alouettes

Plusieurs Oiseaux pansent leurs plaies

Le défi d’aller surprendre les Stampeders, vendredi soir (21 h 30) à Calgary, était déjà très grand pour les Alouettes. Il risque de l’être encore plus en raison d’une longue liste de blessures dans le camp montréalais. Kavis Reed a confirmé que Nik Lewis raterait le match contre son ancienne équipe en raison d’une blessure au « bas du corps », subie samedi soir à Toronto. Boris Bede est ennuyé par une blessure au genou gauche, mais devrait pouvoir affronter les Stampeders. Hier, ce sont toutefois le quart réserviste Matthew Shiltz et le receveur B.J. Cunningham qui ont respectivement fait les bottés de dégagement et les bottés de précision durant l’entraînement. Le quart Darian Durant souffre quant à lui d’une blessure à un ischiojambier et pourrait devoir s’absenter, vendredi soir. Si c’est le cas, Drew Willy obtiendra son premier départ dans l’uniforme des Alouettes, lui qui a pris toutes les répétitions avec les partants, hier. Enfin, le bloqueur Jovan Olafioye, blessé à une main, pourrait également devoir rater le match contre les Stampeders.

— Miguel Bujold, La Presse

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