Voyage de denis coderre en Iran

« Pro-terroriste », le maire doit démissionner, dit Anne-France Goldwater

Accusant Denis Coderre d’être « pro-terroriste » à la suite de son voyage récent à Téhéran, l’avocate Anne-France Goldwater réclame la démission du maire de Montréal.

Dans un statut virulent publié hier sur Facebook, elle reproche à M. Coderre d’avoir rencontré le maire de Téhéran, le Dr Mohammad Bagher Ghalibaf, au début du mois d’octobre, alors que le Canada n’entretient plus de relations diplomatiques avec l’Iran.

Un peu plus tard hier matin, elle a affirmé en entrevue au réseau TVA qu’elle songeait « peut-être » à amorcer une réflexion pour se présenter à la mairie de Montréal.

« Il ne faut jamais dire jamais », a-t-elle ajouté en entrevue avec La Presse, en précisant que sa réflexion était plutôt embryonnaire.

Ce n’est pas la première fois que l’avocate critique publiquement le maire Coderre. Elle a récemment pris position contre le règlement municipal encadrant la possession de chiens de type pitbull en comparant M. Coderre au candidat républicain Donald Trump.

« C’est une chose d’être anti-chien (voilà, je l’ai dit), mais c’est une tout autre chose d’être pro-terroriste, ou, pire encore, qu’il ne se rende pas compte qu’il prête une légitimité à ce régime terroriste en se présentant en personne, pour serrer la main du maire. »

— Extrait du statut Facebook d’Anne-France Goldwater

« Non seulement il voyage autour du monde à nos frais, mais là, nous venons tous de découvrir qu’il a voyagé EN IRAN, pour conclure une “entente de coopération” avec le maire de Téhéran. Avons-nous besoin d’une “entente” de quelque nature que ce soit avec un régime terroriste ? Le Canada n’a même pas de relations diplomatiques avec l’Iran, un pays sur notre liste des États qui soutiennent le terrorisme. Par exemple, l’Iran soutient le régime d’Assad qui est en train de massacrer la population d’Alep en Syrie. Iran soutient également Hezbollah », poursuit-elle dans son message qui avait été partagé à 2700 reprises hier en début de soirée et qui a fait l’objet de près de 500 commentaires.

Pas de frais pour la Ville

L’attaché de presse du maire, Marc-André Gosselin, a indiqué hier que M. Coderre ne s’est pas rendu à Téhéran à titre de maire de Montréal, mais à titre de président de Métropolis, une association internationale de maires. Téhéran est membre de Métropolis depuis 20 ans. Le maire Coderre a pris part à cette visite pour renouveler la participation de Téhéran au sein de l’organisation et non pour conclure une entente de coopération Téhéran-Montréal, a indiqué M. Gosselin.

Le maire Coderre s’est déplacé du 1er au 3 octobre. Selon M. Gosselin, il a visité des infrastructures urbaines tels que le centre de contrôle de traffic, le métro et des institutions culturelles.

« La Ville de Montreal n’a pas assumé les frais pour ce déplacement », a-t-il indiqué.

« Montréal a retrouvé ses lettres de noblesse et est maintenant un acteur incontournable de la scène internationale et de cette nouvelle diplomatie urbaine. »

— Marc-André Gosselin, attaché de presse du maire Denis Coderre

Plus tôt cette semaine, un article du quotidien anglophone The National Post soulignait que le maire n’avait pas publicisé cette mission à l’étranger. Le maire Coderre n’a effectivement pas diffusé de communiqué de presse à ce sujet, mais il a publié un album de son voyage sur sa page Facebook le 2 octobre.

Selon Marc-André Gosselin, il revenait à Métropolis d’annoncer ce voyage et non à la Ville de Montréal.

Il y a cinq ans, le Canada et l’Iran ont rompu leurs relations. En 2012, le gouvernement conservateur avait annoncé la fermeture de l’ambassade du Canada en Iran et expulsé tous les diplomates iraniens en poste au Canada. Le Canada compte rouvrir un jour son ambassade en Iran, mais aucune date n’a été fixée. En janvier, le ministre des Affaires étrangères Stéphane Dion a par ailleurs indiqué la fin progressive des sanctions contre l’Iran car le pays a respecté ses engagements concernant l’interdiction d’utiliser le nucléaire à des fins militaires.

Le Dr Mohammad Bagher Ghalibaf est un ancien militaire de haut rang qui a déjà tenté de se présenter à la présidence du pays, en vain.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.