Abolition de postes

L’Institut Philippe-Pinel sommé de revoir son plan de réorganisation

La ministre de la Santé et des Services sociaux, Danielle McCann, a demandé hier à la direction de l’Institut Philippe-Pinel de revoir son plan de réorganisation qui prévoit la suppression de 37 postes de sociothérapeutes. La ministre McCann a aussi réclamé que la haute direction de l’hôpital psychiatrique situé à Montréal lui présente « rapidement » un nouveau scénario, a confirmé le cabinet de la nouvelle ministre à La Presse.

La décision de supprimer 37 postes de sociothérapeutes – des professionnels voués à la rééducation et à la réadaptation des patients de l’établissement – avait été dénoncée au début du mois par la section locale 2960 du Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente 700 employés de l’hôpital, dont 200 sociothérapeutes.

Le Parti québécois et Québec solidaire avaient aussi affirmé que la ministre McCann avait le devoir d’annuler la décision de l’établissement.

Dans les faits, le nombre de sociothérapeutes doit passer de trois à deux par unité pendant la semaine. Le week-end, un seul sociothérapeute doit être en poste par unité au lieu de deux. En revanche, il doit y avoir plus d’infirmières et d’agents d’intervention.

Au début de novembre, la direction de l’Institut Philippe-Pinel avait expliqué vouloir mieux recentrer sa mission et faire une « consolidation ». Elle disait aussi avoir embauché plusieurs ressources « dans un objectif bien précis d’amélioration des soins et des services offerts aux patients » tout en tenant compte de l’aspect de la sécurité.

Les changements touchant les sociothérapeutes doivent être effectifs en avril 2019.

La ministre McCann a décidé de ne pas accorder d’entrevue à ce sujet pour l’instant.

— Avec La Presse canadienne

Une vedette néonazie recherchée par le SPVM s’est volatilisée

Alors que le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est aux trousses de Gabriel Sohier Chaput, un Québécois devenu une vedette alléguée de l’extrême droite américaine, l’organisation qui a déposé une plainte formelle contre l’individu admet que les policiers n’auront pas la tâche facile.

Le jeune homme s’est élevé jusqu’au sommet de l’important média néonazi The Daily Stormer sous le pseudonyme de Zeiger en s’attaquant à la population juive des États-Unis. La véritable identité du technicien informatique montréalais a été révélée par la Montreal Gazette au printemps dernier. Il habitait alors dans le quartier Rosemont.

Mais depuis, l’individu s’est évanoui dans la nature.

« Personne ne sait où il est », a indiqué Harvey Levine, directeur régional du B’nai Brith, l’organisation juive qui a porté plainte contre Gabriel Sohier Chaput. « S’il est en dehors du pays, il va être attrapé s’il revient au Canada. »

Le SPVM a obtenu un mandat d’arrêt contre le jeune homme à la fin du mois d’octobre. Selon le document, il habite à une « adresse inconnue » des policiers.

Les autorités comptent l’accuser d’avoir « fomenté la haine ».

« Les universités juives détruisent l’Amérique »

Plus tôt cette année, Gabriel « Zeiger » Sohier Chaput a notamment écrit « foutez le camp de notre pays, juifs », « les universités juives détruisent l’Amérique » et « les juifs sont en train de perdre le contrôle sur leurs serviteurs à la peau foncée » sur le site du Daily Stormer.

Selon la Gazette, M. Sohier Chaput a aussi tenté de former un petit groupe de militants d’extrême droite à Montréal. Ils se seraient rencontrés à plusieurs reprises au centre-ville.

Après cet article qui révélait son identité, « nous avons commencé à recevoir des appels de la communauté, des gens qui voulaient savoir ce qu’ils pouvaient faire », a indiqué M. Levine en entrevue téléphonique. « Nous sommes allés à la police et le dossier a été transmis à l’unité des crimes haineux. »

Le SPVM n’a pas voulu commenter le dossier.

Gabriel Sohier Chaput a aussi participé au rassemblement des groupes d’extrême droite américains qui a eu lieu à Charlottesville à l’été 2017. Juste avant, il s’était félicité d’un rassemblement canadien qui constituait la première réunion « de nationalistes radicaux depuis les années 30, probablement ».

immobilier

La Ville de Montréal pourra égaler une offre d’achat dans le Quartier latin

Un mois après s’être doté d’un nouveau mécanisme permettant d’acheter des immeubles faisant l’objet de transactions dans neuf secteurs de la ville, Montréal l’étendra au Quartier latin.

Lors de la séance du comité exécutif de ce matin, l’administration de la mairesse Valérie Plante entend modifier le règlement déterminant les secteurs de planification urbaine. Ainsi, lorsqu’une transaction immobilière se conclura dans le Quartier latin, la Ville en sera avisée. Le Quartier latin correspond au secteur bordé, au sud, par le boulevard René-Lévesque et, au nord, par la rue Sherbrooke. À l’est, le territoire s’étend jusqu’à la rue Saint-André et à l’ouest, jusqu’à la rue Jeanne-Mance.

Dorénavant, Montréal prendra connaissance de l’offre d’achat reçue par un propriétaire et disposera de 60 jours pour l’analyser et déterminer si elle souhaite acquérir l’immeuble aux mêmes conditions ou se retirer de l’offre. C’est ce qu’on appelle le droit de préemption. Montréal est la seule municipalité au Québec à détenir ce droit en vertu des changements législatifs favorisant l’autonomie de la métropole, adoptés en 2017.

Immeubles désignés par résolution

De façon précise, le Service de la mise en valeur du territoire coordonnera les interventions jugées « les plus structurantes pour mettre en valeur » certains secteurs, peut-on lire dans le sommaire décisionnel en soutien à la décision des membres du comité exécutif. Lors de l’assemblée du conseil municipal de la semaine prochaine, il est donc prévu que la Ville désigne, par résolution, « les immeubles pour lesquels elle souhaite obtenir ce droit » de préemption. Par la suite, un avis d’assujettissement valide pour une période de 10 ans sera publié au registre foncier.

Le droit de préemption ne force pas le propriétaire à vendre son immeuble. Il peut, par ailleurs, apporter des modifications à sa propriété.

Rapidement, le droit de préemption sera appliqué, selon le sommaire décisionnel. Une somme de 23,45 millions – un règlement d’emprunt adopté en juin 2017 – permettra l’acquisition stratégique d’immeubles grâce au droit de préemption. Aucun autre détail n’est toutefois donné. Même le volumineux document du Programme triennal des immobilisations (PTI) pour 2019-2021, présenté jeudi dernier, ne donne aucune indication quant à la nature du projet municipal.

Flexibilité

Selon le professeur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) Pierre J. Hamel, spécialiste des finances publiques locales, le droit de préemption – beaucoup utilisé notamment en France – donnera de la flexibilité à la municipalité pour mener des projets. « Plutôt que de se constituer une bande de terrains à coup d’expropriations ou de réserves foncières, la Ville peut agir sur son territoire. Ce droit donne un bon pouvoir de négociation. La Ville va l’exercer une fois sur dix peut-être, mais cela change les façons de faire et permet d’éviter les dessous de table dans le secteur immobilier », explique M. Hamel.

Transports

Le promoteur de Royalmount conteste la catastrophe annoncée

La Ville de Montréal s’attend à une augmentation de 140 000 déplacements par jour dans le secteur

Le promoteur du projet Royalmount conteste la catastrophe en congestion appréhendée par la Ville de Montréal sur les autoroutes Décarie et Métropolitaine. Carbonleo assure que les mesures d’atténuation prévues permettront de limiter à deux minutes l’allongement des temps de circulation, plutôt que les 20 à 30 minutes avancées.

La Ville de Montréal a convoqué les citoyens à participer, le 27 novembre, à l’étude des impacts de cet imposant projet commercial de 2 milliards à l’intersection des autoroutes 15 et 40, à Mont-Royal. Pour mettre la table à cette rencontre, la métropole a diffusé hier un document présentant des extraits d’une étude de circulation effectuée par la firme de génie WSP.

Le portrait brossé par Montréal est sombre. Le mégaprojet générera 140 000 déplacements par jour, dont 70 000 en voiture. Ceux-ci viendraient ainsi s’ajouter aux 360 000 véhicules circulant déjà quotidiennement dans l’échangeur Décarie, connu pour ses embouteillages. Leur arrivée risque d’allonger de 20 à 30 minutes les parcours, toujours selon la Ville. « L’ajout de nouveaux véhicules détériorera considérablement les conditions de circulation », conclut le service des transports de Montréal.

« On est très préoccupés par l’impact sur la mobilité dans le secteur », a réagi Éric Alan Caldwell, élu responsable des transports. À défaut de pouvoir bloquer le projet, l’administration Plante a ainsi indiqué vouloir convaincre le promoteur de le revoir pour réduire la portée commerciale, en intégrant du logement, ce qui pourrait réduire le nombre de déplacements dans le secteur.

« interprétation erronée »

Mais le prometteur a contesté hier soir le portrait peint par Montréal à partir de l’étude de WSP, qualifiant l’exercice d’« interprétation erronée des données » et d’« interprétation tronquée ». Carbonleo a plutôt évoqué l’ajout de 20 000 véhicules, précisant que Montréal a choisi de diffuser des chiffres ne tenant pas compte de l’amélioration de l’offre de transports en commun, notamment l’arrivée du Réseau express métropolitain.

« L’ensemble de l’étude de circulation réalisée par WSP, en collaboration avec les autorités municipales, conclut à une augmentation moyenne des temps de parcours autoroutiers de moins de 2 minutes pour traverser la zone d’étude lors de la période de pointe la plus critique », a assuré dans un communiqué le promoteur.

À noter, malgré les demandes de La Presse pour y voir clair, ni la Ville ni le promoteur n’ont rendu publique l’étude complète de circulation menée par WSP.

Disant souhaiter poursuivre sa collaboration avec les autorités municipales, le vice-président exécutif de Carbonleo, Claude Marcotte, a dit espérer « que les discussions soient basées sur des données rigoureuses ».

LE PROJET ROYALMOUNT EN BREF

De 25 à 35 millions de visiteurs attendus

1,5 million de pieds carrés de commerces

2,3 millions de pieds carrés de bureaux (6 tours)

425 000 pieds carrés voués au divertissement, dont un parc aquatique et un aquarium

1000 chambres d’hôtel (5 hôtels)

8000 places de stationnement

140 000 déplacements par jour, dont 70 000 en voiture

Ouverture prévue : été 2022

Source : Ville de Montréal

Opération du SPVM contre des producteurs de cannabis

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a mené hier sa première opération importante contre des producteurs illicites de cannabis depuis la légalisation de cette drogue, le 17 octobre dernier. La rafle a permis de saisir plus de 900 plants dans quatre plantations clandestines, selon les policiers. Au total, 14 perquisitions ont eu lieu à Montréal, Brossard, Laval, Mascouche, Lac-Supérieur, Saint-Barthélemy, Sainte-Ursule et Saint-Donat-de-Montcalm. Six personnes ont été arrêtées pour avoir participé à la production et à la distribution de cannabis sur le marché noir. Elles ont été remises en liberté après avoir signé des promesses de comparaître en cour. Selon le SPVM, l’enquête a démontré qu’un des cultivateurs détenait une licence pour produire et vendre du cannabis à des fins médicales, mais qu’il alimentait le marché illicite. — Vincent Larouche, La Presse

Thetford Mines 

Deux ados filmées à leur insu durant des ébats sexuels

Deux adolescentes de 14 et 15 ans ont été filmées à leur insu alors qu’elles avaient des relations sexuelles avec des garçons à Thetford Mines. Les vidéos ont ensuite été échangées sur les réseaux sociaux. La police de Thetford a annoncé hier avoir arrêté un jeune homme dans cette affaire, la semaine dernière à Montréal. Il était âgé de 17 ans au moment des faits. Les policiers sont à la recherche de deux autres hommes de 20 et 21 ans. Les suspects font notamment face à des accusations de production de pornographie juvénile, de sa possession ou de distribution d’une image intime non consensuelle. Les images de ces quatre vidéos ont été captées en 2017 par des amis des partenaires sexuels des adolescentes. Elles ont ensuite été partagées dans un groupe sur les réseaux sociaux.

— Gabriel Béland, La Presse

Corps retrouvé à L’Île-des-Sœurs

L’adolescent a été attaqué à l’arme blanche

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a confirmé hier que le jeune homme de 17 ans dont le corps a été retrouvé lundi matin dans un boisé de L’Île-des-Sœurs a été tué. L’autopsie a révélé que la victime avait été agressée « au bas du corps » à l’aide d’une arme blanche. Les circonstances entourant le meurtre demeurent à éclaircir. Aucun suspect n’a été arrêté dans cette histoire. Il s’agit du 27e homicide sur le territoire de la ville de Montréal depuis le début de l’année 2018. L’adolescent a été retrouvé sans vie dans un secteur boisé près de la rue de Gaspé, lundi matin vers 7 h 10. Au départ, la piste de la mort accidentelle avait été privilégiée par les autorités, mais rapidement, le dossier a été traité comme une mort suspecte. — Fanny Lévesque, La Presse

Montréal

BIXI gagnera du terrain en 2019

Après une nouvelle année record, le service de vélo en libre-service BIXI prendra de l’expansion en 2019 alors que cinq arrondissements supplémentaires seront desservis. En 2018, le système était implanté dans 9 des 19 arrondissements de Montréal et dans deux villes voisines, soit Westmount et Longueuil. Les responsables ont annoncé aujourd’hui que leurs vélos s’étendraient l’année prochaine à Anjou, Lachine, Montréal-Nord, Saint-Laurent et Saint-Léonard. Cette expansion sera possible puisque BIXI ajoutera 1000 nouveaux vélos en libre-service à son parc. On implantera aussi 60 stations supplémentaires sur le territoire. L’emplacement précis des nouvelles stations sera déterminé plus tard en collaboration avec les nouveaux arrondissements desservis. L’année 2018 a marqué un nouveau sommet d’utilisation pour BIXI alors que 5,3 millions de déplacements ont été effectués. Depuis le lancement du système montréalais, 38 millions de déplacements ont été enregistrés. — Pierre-André Normandin, La Presse

Maryse Tétreault

Des erreurs se sont glissées dans notre reportage intitulé « Fumer son bien-être » publié mardi. Contrairement à ce qui est indiqué dans le reportage, Maryse Tétreault est coordonnatrice au développement professionnel à l’Ordre des inhalothérapeutes du Québec. Les propos qui lui sont attribués au sujet de la production de substances nocives associées à la combustion du contenu des cigarettes électroniques et du constat voulant que, si ces articles peuvent aider à arrêter de fumer, ils n’écartent pas les risques de cancer, auraient dû être prêtés à Marie-Ève Girard, directrice des programmes de soins de santé à l’Association pulmonaire du Québec. Nos excuses. 

Marie-Claire Blais

L’écrivaine Marie-Claire Blais, lauréate du Grand Prix du livre de Montréal, se trouve à gauche sur cette photo, et non à droite, comme nous l’avons écrit dans notre numéro d’hier. Elle est accompagnée de Christine Gosselin, membre du comité exécutif de la Ville de Montréal. Nos excuses.

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