Alex Harvey en quelques choix

Un livre

Shantaram de Gregory David Roberts

Un film

Tous les James Bond. « J’aime bien Daniel Craig, les voitures sport, les gadgets. »

Un personnage historique

Muhammad Ali. « Plus grand que nature. J’aime bien son style d’arrogance : le gars qui se laissait donner des coups pour montrer à quel point il avait confiance en lui. »

Un personnage contemporain

Barack Obama. « Un personnage idolâtré qui le mérite. J’aime son éloquence. Et ce qui va bien aujourd’hui, c’est grâce à lui. »

Une phrase

« Je ne sais pas les mots exacts, mais c’est une phrase d’Eddy Merckx », le légendaire cycliste belge. « En gros, ça dit que quand on s’entraîne et qu’on s’améliore – et qu’on gagne –, ça ne devient jamais plus facile, mais on va plus vite. »

Une cause

Le réseau des maisons de l’organisme Laura Lémerveil, des centres de répit et de soins palliatifs où des enfants lourdement handicapés ou malades peuvent passer du temps et recevoir des soins, ce qui permet aux aidants naturels d’avoir du temps à eux.

Personnalité de la semaine

Une fin parfaite

L’un des meilleurs fondeurs de l’histoire du pays a pris sa retraite de la compétition le week-end dernier. Alex Harvey est notre personnalité de la semaine.

Alex Harvey a débarqué dans la vie des amateurs de course de ski de fond il y a 10 ans, en 2009.

Présent chez les juniors depuis 2005, il vient alors de passer aux ligues majeures dans le cadre d’une course de Coupe du monde à Whistler, en Colombie-Britannique, et il fait maintenant officiellement partie de l’équipe canadienne de ski de fond.

Le Québec peut suivre un nouvel athlète de talent, prometteur.

Ce jeune homme de la région de Québec s’appelle Alex Harvey, mais pour le grand public, il est alors d’abord et avant tout « le fils de ».

Le fils de Pierre Harvey, l’un des plus grands athlètes que le Canada ait connus. À la fois skieur et cycliste de calibre mondial, il a participé à quatre Jeux olympiques, deux d’été – dont ceux de Montréal en 1976 – et deux d’hiver.

Sauf que « le fils de » deviendra rapidement juste Alex.

En 10 ans, même s’il n’a jamais mis la main sur une médaille olympique, il collectionnera les honneurs en Coupes du monde et en Championnats du monde, les courses grandioses, les victoires, les médailles, les surprises et les triomphes, aux quatre coins du monde, seul et en équipe.

Le week-end dernier, à 30 ans, il a tiré un trait sur sa carrière de sportif de compétition en remportant deux podiums, deux deuxièmes places de Coupe du monde sur les plaines d’Abraham, battant et faisant la vie dure à deux jeunes skieurs de 22 ans au début de leurs exploits, le tout avec une remontée spectaculaire en fin de course le samedi.

« Je ne voudrais rien changer à cette fin », confiait-il en entrevue plus tôt cette semaine, en route vers l’Assemblée nationale qui s’apprêtait à lui rendre hommage pour sa carrière hors du commun.

« Je ne m’entendais pas penser, raconte-t-il. Je ne sentais rien. D’habitude, ça brûle de partout. Je n’ai jamais vu ça. L’ambiance fait vraiment une différence. Le samedi, la foule a fait une immense différence. Pour l’avantage de la foule maison, on ne peut pas trouver un meilleur exemple que ça. »

« La saison a été difficile, dit-il. Mais ça s’est tellement bien terminé. 

« Je n’ai pas les blues. »

***

Maintenant, Alex est prêt à passer à autre chose.

Son plan : terminer son droit.

Voilà quelques années que l’athlète conjugue études et carrière de skieur. Il lui reste quatre cours pour terminer son premier cycle. Il en suivra un cet été. Puis les trois autres à l’automne.

Ensuite, il fera son barreau.

Entre-temps, il doit se marier avec sa copine de longue date, qui termine cette session ses études de médecine dentaire. « Elle va commencer à travailler avant moi ! »

Après ?

« Après, le but, c’est d’avoir une vie normale, de fonder une famille. »

— Alex Harvey

Le droit ?

« J’aime le droit des affaires, répond-il. Le droit criminel, ce n’est pas pour moi, ni le droit de la famille. Le droit des affaires, c’est compétitif, ça marche avec mon genre de réflexes. »

Envie de rester proche du sport ?

« Pas nécessairement. J’en ai besoin, des effets bénéfiques pour mon corps et mon esprit. Mais la compétition ? Je l’ai mise de côté. »

Il jouera peut-être au hockey dans une ligue de garage, avec ses amis, fera du ski alpin avec sa fiancée, qui adore ce sport. Et même s’il fera de la course à pied et du vélo, ses sports de prédilection en dehors du ski de fond, bien sûr, pour rester en forme, vous ne croiserez pas l’athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges, près de Québec, au marathon ou au 5 km du quartier l’été prochain.

D’abord parce qu’il est incapable de ne pas finir premier. « Vous ne me verrez jamais au milieu du groupe. »

Et puis, surtout, il veut « juste du plaisir ».

« J’ai donné les 16 dernières années de ma vie au sport, dit-il. Je veux me trouver de nouvelles passions. »

La cuisine ? « Ma blonde cuisine trop bien, je lui laisse la place. »

« Pour l’instant, je sais juste que j’aime les choses simples de la vie. »

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